Citant la guerre, Liberman demande l’annulation des congés de la Knesset
Il serait "inacceptable" que les députés prennent des vacances pendant une crise sécuritaire nationale, dit le chef d'Yisrael Beytenu

Il serait « inacceptable » que les députés de la Knesset partent en congé pendant la crise sécuritaire dans laquelle est plongée la nation, a déclaré le politicien de l’opposition Avigdor Liberman dans la journée de lundi. Il a demandé aux députés d’annuler les congés des membres du parlement qui sont traditionnellement prévus au printemps.
Prendre des vacances au moment où 134 Israéliens sont encore retenus en otage dans les geôles du Hamas à Gaza, à un moment où les roquettes du Hezbollah s’abattent sur le nord du pays et où la question de l’enrôlement militaire des ultra-orthodoxes reste encore sans réponse « n’est ni raisonnable, ni logique », a dit le chef d’Yisrael Beytenu aux journalistes, avant la réunion hebdomadaire de sa faction.
La Knesset doit terminer sa session d’hiver le 7 avril et reprendre ses activités le 19 mai.
Évoquant le problème du service militaire des Haredim, Liberman a promis que sa faction – dont le projet de loi sur le recrutement universel au sein de Tsahal a été récemment rejeté en séance plénière de la Knesset – « votera contre toute législation où figureront des clauses sur des cibles à atteindre, sur des quotas et sur des exemptions » – une référence apparente à de récentes propositions qui avaient été soumises par le leader de l’opposition Yair Lapid et par le dirigeant de HaMahane HaMamlahti Benny Gantz.
Le projet de Lapid exigerait des yeshivot qu’elles atteignent des quotas croissants et annuels concernant le recrutement militaire de leurs étudiants et ce pour pouvoir conserver leur budget, tandis que celui de Gantz appelle à une augmentation graduelle du nombre de recrues ultra-orthodoxes au sein de l’armée tout en autorisant l’existence « d’une petite élite qui continuera à étudier la Torah ».
« Ces propositions ne visent pas à résoudre le problème de l’enrôlement une bonne fois pour toutes », a déploré Liberman.

« Nous demandons, pour notre part, qu’il y ait une seule loi : Tous les jeunes, à l’âge de 18 ans, se présenteront au centre de recrutement et ils seront enrôlés dans l’armée ou dans un service civil quelconque », a-t-il indiqué.
Liberman a aussi appelé Gantz – dont la relation avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu est devenue de plus en plus tendue depuis que son parti, HaMahane HaMamlahti, a intégré le gouvernement en urgence, à la fin de l’année dernière, dans le sillage de l’attaque meurtrière du Hamas, le 7 octobre, et de la guerre qui a suivi – à quitter la coalition, affirmant qu’il devait « réfléchir à ce qui est bon pour le peuple d’Israël ».
Signe de ces crispations croissantes, le député Matan Kahana de HaMahane HaMamlahti a estimé, lundi matin, que le gouvernement actuel « est le plus terrible et le pire de toute l’Histoire d’Israël ».
Le gouvernement n’a « aucune idée de la manière de prendre en charge tous les défis sécuritaires et économiques », a poursuivi Liberman qui a demandé à ses membres « de rentrer chez eux ».

Le leader de la formation Tikva Hadasha-La Droite Unie, Gideon Saar, a lui aussi critiqué avec force la conduite du gouvernement dans le cadre de la guerre pendant la réunion de faction de son parti, lundi – la toute première depuis la scission de son alliance avec HaMahane HaMamlahti, la semaine dernière.
« Nous croyons dans les objectifs ambitieux qui ont été établis pour la guerre par le cabinet de sécurité. Ils sont ambitieux, comme je viens de le dire, mais ils sont réalisables », a déclaré l’ancien député de premier plan du Likud. « Malheureusement, le rythme des avancées militaires, la pression qui était exercée par les militaires n’ont fait que diminuer ces derniers mois, » a-t-il déploré, ajoutant que le conflit dans le nord, avec le Hezbollah, a subi les répercussions de ce relâchement.
« Dans la première semaine de la guerre, j’avais accordé ma priorité à l’établissement du gouvernement d’urgence au détriment de ma présence au sein du cabinet de guerre », la cellule gouvernementale de commandement militaire, « mais nous ne pouvons plus nous payer ce luxe », a-t-il continué. Il a déclaré que sa scission avec le parti de Gantz était « l’opportunité donnée de tenter d’influencer les choses concernant la direction prise par la guerre, et une chance de pouvoir nous faire entendre ».
« Nous avons rejoint ce gouvernement auquel nous nous opposions seulement en raison de la guerre et seulement pour influencer les choses sur cette question. Mais si nous ne pouvons pas le faire, alors il nous est impossible de siéger dans ce gouvernement », a-t-il poursuivi.
« Mais quoi qu’il arrive, nous entreprendrons nos actions parce que nous avons conscience de notre responsabilité nationale et par souci de notre engagement en faveur de la poursuite des objectifs de la guerre que nous sommes déterminés à atteindre », a-t-il affirmé.