Civils tués au Yémen : l’UE dit son « affliction »
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, au moins 93 civils ont été tués et 364 blessés depuis vendredi
L’Union européenne est « affligée » par les pertes civiles au Yémen, où l’Arabie saoudite mène depuis six jours des raids aériens qui ont notamment frappé un camp de réfugiés.
« Nous sommes extrêmement préoccupés par l’impact des combats au Yémen, qui ont des conséquences terribles pour la population. Les informations sur des victimes civiles sont affligeantes », a indiqué une porte-parole de la chef de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini.
« Nous avons appris avec une forte inquiétude le bombardement du camp de déplacés d’Al-Mazrak » lundi, « où des dizaines de personnes ont été tuées et blessées », a ajouté cette porte-parole.
« Nous appelons toutes les parties au conflit à garantir la protection des civils, à ne pas viser directement les infrastructures civiles et à prendre toutes les mesures pour éviter les violations du droit humanitaire international », a-t-on poursuivi de même source.
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, au moins 93 civils ont été tués et 364 blessés à Sanaa, Saada, Dhale, Hudayda et Lahj depuis vendredi. En outre, des centaines de personnes ont fui les violences à Sanaa, Sasa et Dhale.
Une frappe sur le camp d’Al-Mazrak, dans le nord-ouest du pays, a fait au moins 40 morts et 200 blessés lundi, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui y travaille. Des sources médicales dans un hôpital près du camp ont confirmé ce bilan.
Ce camp, établi par l’ONU en 2009, accueille quelque 4 000 personnes.
Ce pertes civiles sont les plus lourdes depuis le lancement jeudi dernier de frappes d’une coalition d’une dizaine de pays arabes contre les rebelles chiites Houthis, emmenés par l’Arabie saoudite. Ces derniers ont déferlé, depuis Saada leur fief dans le nord, sur la capitale Sanaa en septembre, conquis des régions dans le centre, l’ouest et le sud où ils menaçaient la semaine dernière la grande ville d’Aden.
Au moins 62 enfants tués depuis une semaine dans les combats au Yémen
Au moins 62 enfants ont été tués et 30 autres blessés dans les combats au Yémen depuis une semaine, a annoncé l’Unicef mardi.
« Les enfants doivent absolument être protégés, et toutes les parties dans ce conflit devraient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger les enfants », a déclaré Julien Harneis, représentant de l’Unicef pour le Yémen, qui se trouve actuellement en Jordanie.
« Les combats ont gravement endommagé les services sanitaires les plus rudimentaires ainsi que le système éducatif », souligne encore l’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, dans ce communiqué.
Et l’organisation de citer « l’insécurité alimentaire généralisée et la malnutrition » comme problèmes affectant les plus jeunes.
Le Yémen est en proie à de violents combats et, depuis jeudi dernier, l’Arabie saoudite bombarde les rebelles chiites houthis et leurs alliés qui contrôlent de vastes régions du pays.
Preuve de la précarité de la situation: l’ONU a retiré du Yémen la totalité de son personnel étranger et installé son émissaire Jamal Benomar en Jordanie.
Les Nations unies soutiennent le président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui s’était réfugié dans son fief d’Aden (sud du Yémen) après avoir fui la capitale Sanaa, avant de s’installer en Arabie saoudite la semaine dernière.