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Claudia Sheinbaum devient la première femme (juive) présidente du Mexique

Petite-fille de juifs ayant fui le nazisme et la misère en Lituanie et en Bulgarie, Mme Sheinbaum est portée par la popularité du président sortant et remporte une victoire écrasante

La candidate à la présidence du Mexique pour le parti Morena, Claudia Sheinbaum, montre son doigt encré alors qu'elle vote dans un bureau de vote à San Andres Totoltepec, Tlalpan à Mexico, lors des élections générales du 2 juin 2024. (Crédit : YURI CORTEZ / AFP)
La candidate à la présidence du Mexique pour le parti Morena, Claudia Sheinbaum, montre son doigt encré alors qu'elle vote dans un bureau de vote à San Andres Totoltepec, Tlalpan à Mexico, lors des élections générales du 2 juin 2024. (Crédit : YURI CORTEZ / AFP)

« Je ne vais pas vous décevoir » : la candidate de la gauche au pouvoir Claudia Sheinbaum est entrée dans l’histoire dimanche, en étant élue haut la main première présidente dans l’histoire du Mexique, avec pour défi de contenir la violence du narcotrafic et la violence envers les femmes.

L’ex-maire de Mexico, 61 ans, remporte une victoire écrasante avec 58 à 60 % des voix, d’après les premiers résultats partiels de l’Institut national électoral (INE) chargé de l’organisation du scrutin.

Portée par la popularité du président sortant, Mme Sheinbaum devance largement sa rivale de l’opposition, l’ex-sénatrice de centre droit Xochitl Galvez, qui obtient entre 26 et 28 % des voix, d’après ces premiers résultats annoncés par la présidente de l’INE Guadalupe Taddei.

Le centriste Jorge Alvarez récolte entre 9,9% et 10,8% des voix.

« Nous allons continuer à construire un véritable Etat-providence », a déclaré Mme Sheinbaum dans sa première déclaration de présidente élue devant ses partisans.

Scientifique de 61 ans, l’ex-maire de Mexico prendra le 1er octobre le relais de son mentor en politique, le président sortant Andres Manuel Lopez Obrador, pour un mandat de six ans jusqu’en 2030.

Le président mexicain sortant Andres Manuel Lopez Obrador et la maire de Mexico Claudia Sheinbaum saluent les partisans après avoir présenté le rapport de son gouvernement, sur la place Zocalo à Mexico, le 1er juillet 2019. (Crédit : RONALDO SCHEMIDT / AFP)

Elle deviendra la première femme présidente dans l’histoire d’un pays qui a enregistré en 2023 une moyenne de dix assassinats de femmes par jour, d’après les chiffres de l’ONU.

Au total, 70 % des Mexicaines de plus de 15 ans ont fait l’expérience de la violence au moins une fois dans leur vie, de même source.

En votant à Mexico, Mme Sheinbaum a salué un « jour historique ». Elle a confié n’avoir pas voté pour elle-même à la présidentielle, mais pour une pionnière de la gauche mexicaine, Ifigenia Martinez, 93 ans, en hommage à sa lutte. « Vive la démocratie ! », a conclu Mme Sheinbaum.

Petite-fille de juifs ayant fui le nazisme et la misère en Lituanie et en Bulgarie, Mme Sheinbaum devra relever le défi de la narco-violence.

Le Mexique enregistre depuis plusieurs années une moyenne de plus de 30 000 homicides par an, environ 80 par jour.

Les 3/4 des homicides sont liés à des affrontements entre groupes criminels pour le contrôle des marchés locaux de la drogue, affirme l’actuel président Andrés Manuel López Obrador.

Plusieurs cartels se disputent le contrôle de l’acheminement de la drogue vers les Etats-Unis (Jalisco Nueva Generación, Sinaloa, Golfo).

La violence est devenue exponentielle à partir de décembre 2006, à la prise de fonction de l’ex-président Felipe Calderón (2006-2012) qui a lancé une offensive contre les cartels avec la participation des militaires.

Depuis, le Mexique a enregistré quelque 450.000 homicides et 100.000 disparitions.

« Nous conduirons le Mexique sur le chemin de la paix et de la sécurité », a déclaré la présidente élue.

Elle a promis de s’attaquer aux causes de la violence, de renforcer la Garde nationale, et d’aller vers une politique du « zéro impunité » face à la violence.

Pour sa victoire, Mme Sheinbaum a pu s’appuyer sur la popularité d’Andres Manuel Lopez Obrador qu’elle a qualifié « d’homme exceptionnel », « qui a transformé en bien l’histoire de notre pays ».

Elle a pu également s’appuyer sur l’ancrage du parti au pouvoir Morena, qui a conquis en dix ans d’existence avec ses alliés la présidence, la majorité parlementaire, ainsi qu’une vingtaine des 32 Etats.

Mme Sheinbaum a indiqué que Morena et ses alliés conservaient la « majorité qualifiée » au Congrès et sans doute au Sénat.

Les électeurs étaient également appelés à renouveler le Congrès et le Sénat, à choisir les gouverneurs dans neuf des 32 Etats et à désigner des députés locaux et maires.

Les partisans de la candidate à la présidence du parti Morena au Mexique, Claudia Sheinbaum, l’attendent sur la place Zocali, le jour des élections, à Mexico, après que les sondages de sortie des urnes ont annoncé sa potentielle victoire, le 2 juin 2024. (Crédit : YURI CORTEZ / AFP)

File d’attente et violences

Au total 98,3 millions d’électeurs étaient inscrits sur les listes électorales. De Tijuana à Mexico en passant par Guadalajara, la journée a été marquée par de longues files d’attente devant les bureaux de vote sous un soleil de plomb, d’après des photographes de l’AFP. Et aussi par la violence en certains endroits.

Deux personnes ont été tuées dans deux attaques contre des bureaux de vote dimanche dans l’Etat de Puebla (centre), selon une source de sécurité du gouvernement local.

Un candidat aux élections locales avait déjà été tué dans cet Etat vendredi. Un autre candidat à un mandat mineur a été tué dans la nuit quelques heures avant l’ouverture des bureaux de vote, dans l’Ouest, d’après le parquet.

Au moins 25 candidats ont été assassinés pendant la campagne, d’après le comptage de l’AFP arrêté samedi.

« Je vais voter Morena, parce qu’ils ont donné beaucoup d’aide aux personnes âgées, aux enfants », a témoigné Reina Balbuena, 50 ans, qui vend des « tamales », plat typique mexicain (sorte de papillote garnie de viande et de maïs).

« Je reçois une bourse pour ma petite-fille, je l’élève, la mère je ne sais pas où elle est, elle me l’a laissée. Pour cela ils me versent 800 pesos (47 dollars) et cela m’a aidé pour ses uniformes », ajoute-t-elle, persuadée en plus qu' »une femme présidente aidera davantage les femmes ».

« Tout va mal aujourd’hui, sécurité, travail, école, retraites, services », se plaint au contraire Alma Mateos, la quarantaine, qui s’apprêtait à voter pour le PAN, parti de droite, l’un des trois qui soutient Mme Galvez.

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