Israël en guerre - Jour 435

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En campagne pour Harris dans le Michigan, Bill Clinton défend la guerre d’Israël à Gaza

Rappelant ses initiatives de paix, l'ex-président a exhorté les électeurs de cet État crucial à se demander comment ils auraient réagi si leur famille avait ete victime

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

L'ancien président américain Bill Clinton s'exprime lors d'un événement de campagne soutenant la candidate démocrate à la présidence, la vice-présidente Kamala Harris, mercredi 23 octobre 2024, à Phoenix. (Crédit : Ross D. Franklin/AP)
L'ancien président américain Bill Clinton s'exprime lors d'un événement de campagne soutenant la candidate démocrate à la présidence, la vice-présidente Kamala Harris, mercredi 23 octobre 2024, à Phoenix. (Crédit : Ross D. Franklin/AP)

Mercredi, l’ancien président américain Bill Clinton a défendu la guerre d’Israël contre le Hamas lors d’une campagne en faveur de la vice-présidente Kamala Harris dans le Michigan.

L’opposition au soutien des États-Unis à la guerre menée par Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza a été un véritable défi pour la campagne de Harris dans cet État, qui abrite la plus grande communauté arabo-américaine du pays et où de nombreux dirigeants locaux ont juré de ne pas soutenir Harris, ou ont soutenu son adversaire, l’ancien président Donald Trump, à cause de la guerre.

« Je comprends pourquoi les jeunes Palestiniens et Arabes américains du Michigan pourraient penser que trop de personnes ont perdu la vie », a affirmé Clinton lors du rassemblement “ Souls to the Polls ” dans l’ouest du Michigan, mais il a invité les électeurs à s’imaginer « vivant dans l’un de ces kibboutzim en Israël, juste à côté de Gaza ».

« Les communautés israéliennes les plus favorables à une solution à deux États étaient celles qui se trouvaient juste à côté de Gaza, et le Hamas les a massacrées », a-t-il déclaré, faisant référence au pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023, au cours duquel des membres du groupe ont assassiné plus de 1 200 personnes et pris 251 otages alors que des milliers de terroristes ont déferlé sur des dizaines de communautés à travers le sud d’Israël.

Ce massacre a déclenché la guerre actuelle à Gaza, où l’un des objectifs d’Israël est de détruire les capacités militaires et administratives du Hamas et de faire en sorte qu’il ne puisse plus constituer une menace pour Israël.

« Ceux qui critiquent [la réponse d’Israël] disent essentiellement : ‘Oui, mais regardez combien de personnes vous avez tuées en représailles. Combien de vies faut-il prendre pour les punir des atrocités qu’ils ont commises ?’ », a poursuivi l’ancien président américain.

« Cela peut sembler raisonnable jusqu’à ce que vous vous demandiez ce que vous auriez fait s’il s’agissait de votre propre famille et que jusque là, tout ce que vous aviez fait, c’était de manifester votre soutien au droit des Palestiniens à une patrie, pour ensuite les voir s’abattre sur votre communauté et massacrer les habitants de votre village. »

« Vous diriez : ‘Je m’excuse, mais je ne compte pas les morts de cette manière.’ Ce n’est pas une question de combien de personnes nous avons dû tuer, car le Hamas emploie les civils comme boucliers humains. Ils vous forceront à tuer des civils si vous voulez vous défendre », a encore dit Clinton.

 

Israël rappelle régulièrement sa volonté de minimiser les pertes civiles et souligne que les terroristes du Hamas combattent souvent depuis des zones civiles, notamment des résidences, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

« Écoutez, j’ai beaucoup travaillé sur ce dossier », a ajouté Clinton, en évoquant les efforts qu’il a déployés en tant que président pour négocier un accord de paix entre Israël et les Palestiniens.

L’ancien président a joué un rôle crucial dans la conclusion des accords d’Oslo, un cadre intérimaire visant à amorcer le transfert du contrôle de la Cisjordanie vers une autonomie palestinienne. Cet accord, qui a posé les bases du régime actuel dans le territoire, s’est finalement effondré, notamment en raison de la vague d’attentats terroristes perpétrés par des Palestiniens contre des civils israéliens.

« La seule fois où Yasser Arafat ne m’a pas dit la vérité, c’est quand il m’a promis d’accepter l’accord de paix que nous avions négocié », a déclaré Clinton, en évoquant l’ancien dirigeant palestinien.

Il a expliqué que cet accord « aurait offert aux Palestiniens un État sur 96 % de la Cisjordanie et 4 % d’Israël, et ils auraient même pu choisir l’emplacement de ces 4 % ». De plus, les Palestiniens « auraient eu une capitale à Jérusalem-Est », et « ils ont refusé ».


Le président américain Bill Clinton, au centre, le premier ministre Ehud Barak, à gauche, et le dirigeant palestinien Yasser Arafat marchent sur le terrain de Camp David, dans le Maryland, au début du sommet sur le Moyen-Orient, le 11 juillet 2000. (Crédit : Ron Edmonds/AP)

« Lorsque je lis que des habitants du Michigan envisagent de ne pas aller voter parce qu’ils en veulent à l’administration Biden qui a respecté son obligation historique de protéger Israël de la destruction, je pense que c’est une erreur, surtout quand on sait que Donald Trump a été clair sur ses intentions », a-t-il ajouté.

Trump, qui a tenté de séduire les électeurs arabes et musulmans mécontents et a récemment invité plusieurs dirigeants musulmans à le rejoindre sur scène lors d’un rassemblement, s’est par le passé présenté comme le « protecteur » d’Israël et a affirmé que le gouvernement de Netanyahu devait « finir le travail » dans sa guerre contre le Hamas.

Les sondages montrent que la course à la Maison-Blanche est extrêmement serrée entre Harris et Trump, alors qu’ils redoublent d’efforts pour attirer les électeurs avant le scrutin de mardi.

Clinton a poursuivi en rappelant l’histoire du peuple juif et du judaïsme dans l’actuel État d’Israël, affirmant que les Juifs « étaient là en premier, avant que ‘leur’ foi n’existe », en référence apparente à l’islam et au peuple palestinien.

Il a ajouté que les Juifs étaient présents sur le territoire « à l’époque du roi David, et que les tribus du sud possédaient la Judée et la Samarie », utilisant une terminologie biblique pour désigner la Cisjordanie, souvent employée par les Israéliens.

La politique américaine considère les colonies israéliennes en Cisjordanie comme contraires au droit international — une position également défendue par l’administration Clinton.


Cette combinaison d’images montre la vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate à l’élection présidentielle Kamala Harris (à gauche) s’exprimant lors d’un rassemblement « Get Out the Vote » à Harrisburg, en Pennsylvanie, le 30 octobre 2024 ; et l’ancien président des États-Unis et candidat républicain à l’élection présidentielle Donald Trump s’exprimant lors d’un rassemblement de campagne au PPL Center à Allentown, en Pennsylvanie, le 29 octobre 2024. (Crédit : Angela Weiss/AFP)

L’ancien président a ensuite décrit la lutte pour les frontières d’Israël comme une ligne de fracture politique au sein de la société israélienne depuis la fondation de l’État, notant que les factions de gauche et de droite se sont toujours disputé le pouvoir.

Pour conclure ses remarques sur la guerre, Clinton a évoqué le soutien de l’Iran au Hamas, soulignant que, bien que la plupart des groupes terroristes régionaux soutenus par l’Iran soient chiites, le Hamas est composé de musulmans sunnites, ce qui indique une alliance terroriste plus large qu’auparavant.

« C’est bien plus complexe qu’on ne le pense, et tout ce que je vous demande, c’est de garder l’esprit ouvert », a-t-il déclaré. Kamala Harris a affirmé qu’elle tenterait de négocier la fin des violences, des meurtres et de relancer un processus de paix.

Les remarques de l’ancien président ont suscité des réactions de certains groupes de gauche et anti-Israël.

Le Conseil des relations américano-islamiques a publié un communiqué jeudi, affirmant que « la tentative maladroite et malhonnête de Bill Clinton de justifier les attaques israéliennes contre des civils à Gaza était à la fois insultante et islamophobe ».

Des manifestants brandissent un drapeau palestinien alors que Kamala Harris, candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine, prend la parole lors d’un événement de campagne au PA Farm Show Complex and Expo Center, le 30 octobre 2024 à Harrisburg, en Pennsylvanie (Crédit : Matt Slocum/AP)

« Faire preuve de mépris envers l’islam et prétendre à tort que tous les hommes, femmes et enfants palestiniens tués par Israël étaient des boucliers humains est absolument inacceptable », peut-on lire dans le communiqué, qui semble faire référence aux propos de Clinton sur l’histoire juive en Israël avant l’islam, ainsi qu’à sa remarque sur les tactiques du Hamas.

« Même le président Biden a reconnu il y a plusieurs mois que le gouvernement israélien avait mené des bombardements aveugles à Gaza », poursuit le communiqué, en évoquant les déclarations de Biden au début du conflit.

Le CAIR conclut en affirmant que « des dirigeants éminents comme Bill Clinton devraient défendre les droits des Palestiniens et non justifier des crimes de guerre contre des civils palestiniens ».

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, il y aurait plus de 42 000 personnes tuées ou présumées mortes dans les combats jusqu’à présent, mais ce chiffre n’est pas vérifiable et ne distingue pas entre les civils et les terroristes. Israël affirme avoir tué environ 17 000 terroristes et 1 000 autres sur le territoire israélien le 7 octobre.

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