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Cohen au prince bahreïni : nous comptons sur une normalisation avec plus d’États arabes

Le plus haut diplomate israélien visite le quartier général de la cinquième flotte américaine et inaugure la nouvelle ambassade lors de son voyage à Manama

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen (à gauche) rencontre le prince héritier de Bahreïn Salman Al Khalifa au palais Gudaibiya de Manama, le 4 septembre 2023 (Crédit : Shlomi Amsalem/GPO)
Le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen (à gauche) rencontre le prince héritier de Bahreïn Salman Al Khalifa au palais Gudaibiya de Manama, le 4 septembre 2023 (Crédit : Shlomi Amsalem/GPO)

MANAMA, Bahreïn – Le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen a rencontré lundi le prince héritier du Barhein et lui a annoncé qu’Israël entendait poursuivre ses efforts de normalisation avec d’autres pays arabes.

Cohen a également souligné auprès de Salman bin Hamad Al Khalifa l’importance de promouvoir les liens économiques et civils entre les pays, et notamment la finalisation d’un accord de libre-échange, selon le ministère des Affaires étrangères.

Les deux hommes se sont rencontrés au palais Gudaibiya à Manama.

Cohen devait initialement rencontrer le roi de Bahreïn, Hamad bin Isa Al Khalifa. La raison du changement de programme est inconnue à l’heure de la rédaction de cet article.

Plus tôt dans la journée, le ministre a visité le quartier général de la cinquième flotte américaine et a rencontré le chef du Commandement du centre des forces navales américaines, le vice-amiral Brad Cooper.

Il devrait signer un certain nombre de mémorandums d’entente plus tard dans la journée, avant de recevoir des hommes d’affaires des deux pays.

Le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen visite le quartier général de la Cinquième flotte américaine à Manama et rencontre le vice-amiral Brad Cooper, chef du Commandement central des forces navales américaines (Crédit : Shlomi Amsalem/GPO)

Le diplomate israélien a également inauguré la nouvelle ambassade d’Israël à Manama plus tôt dans la journée, cette dernière a été transférée dans un lieu permanent après avoir fonctionné à partir d’une mission temporaire inaugurée par le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Yair Lapid, lors d’une cérémonie officielle il y a deux ans.

Dimanche soir, Cohen a été accueilli à l’aéroport par son homologue bahreïnien, Abdullatif Al Zayani. Il s’est ensuite rendu à son hôtel pour rencontrer des chefs d’entreprise israéliens intéressés à faire des affaires au Bahreïn.

Les responsables israéliens sont très enthousiastes à l’idée de renforcer les relations commerciales avec le Bahreïn, qui ne représentent que 50 millions de dollars par an. À titre de comparaison, les relations commerciales bilatérales entre Israël et les Émirats arabes unis devraient atteindre 3 milliards de dollars cette année.

Cohen devrait rentrer en Israël mardi soir.

La visite de Cohen a eu lieu quelques semaines après un report par Manama à la suite d’une visite du ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur le site ultra-sensible du mont du Temple, dans la Vieille Ville de Jérusalem, l’un des principaux points chauds dans le conflit israélo-palestinien.

Cohen sera le premier haut responsable israélien à effectuer une visite officielle à l’un des signataires des accords d’Abraham depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Netanyahu à la fin de l’année dernière. En août, le ministre de l’Énergie, Israël Katz, s’est rendu aux Émirats arabes unis pour y rencontrer le ministre de la Technologie et de l’Industrie, Sultan Al-Jaber, et les ministres jordaniens de l’Environnement, de l’Eau et de l’Énergie.

Les hauts fonctionnaires arabes ont pris leurs distances par rapport à Israël au cours de la même période.

Bien qu’il n’ait pas été des plus critiques, le Bahreïn s’est néanmoins joint à d’autres pays arabes pour condamner Israël suite aux propos intransigeants tenus par certains de ses ministres.

Outre la visite de Cohen, d’autres signes positifs se profilent à l’horizon. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu doit s’envoler pour les Émirats fin novembre, à l’occasion du sommet sur le climat COP28 qui se tiendra à Dubaï, un autre voyage aux Émirats arabes unis avait été annulé en raison lui aussi de la visite de Ben Gvir sur le mont du Temple.

Le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, Abdul Lateef Rashid Al Zayani, s’adresse aux journalistes à Manama le 4 décembre 2022. (Crédit : Lazar Berman/Times of Israel)

Le Premier ministre a également été invité au Maroc par le roi Mohammed VI en juillet, après la reconnaissance par Israël de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

La visite de Cohen intervient une semaine après un fiasco avec un autre partenaire arabe potentiel. En effet, suite à la révélation de sa rencontre avec la ministre des Affaires étrangères libyenne libyenne, Najla Mangoush la semaine précédente, Cohen s’est retrouvé sous le feu des critiques pour avoir révélé cette rencontre au grand public. Depuis, Mangoush a été limogée et s’est réfugiée en Turquie, et Cohen a été sévèrement blâmé pour avoir fâché les alliés arabes et les États-Unis.

Cohen a attribué à « ses adversaires politiques » la responsabilité du tollé provoqué.

L’épisode libyen a également révélé les tensions entre Netanyahu et son ministre des Affaires étrangères. Netanyahu a publié un communiqué indiquant que, dorénavant, toute réunion sensible menée par un ministre et toute publication d’informations relatives à une telle réunion devraient d’abord être approuvées par lui, ce qui constitue une réprimande publique claire à l’égard de Cohen.

Najla Mangoush, ministre des Affaires étrangères de la Libye, assiste à une cérémonie de signature à Doha le 8 août 2022. (Crédit : Mustafa ABUMUNES / AFP)

Israël et le Bahreïn ont établi des relations diplomatiques complètes en septembre 2020 dans le cadre des accords d’Abraham négociés par les États-Unis, une série d’accords diplomatiques entre l’État juif et quatre pays arabes.

Au Bahreïn, comme dans les Émirats et au Maroc, le soutien du public aux accords d’Abraham est en baisse. Selon un sondage du Washington Institute publié en juillet, 45 % des Bahreïnis avaient une opinion très ou assez positive des accords en novembre 2020. Ce soutien s’est progressivement érodé pour tomber à un maigre 20 % en mars de cette année.

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