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Columbia réintègre la grande majorité des étudiants anti-israéliens sanctionnés

La suspension de presque tous les étudiants arrêtés dans le cadre des campements, des effractions et des occupations de bâtiments universitaires est terminée, selon l'université, après une enquête du Congrès américain

Rassemblement de partisans palestiniens à une manifestation à l'université de Columbia, le 12 octobre 2023, à New York. (Crédit : Yuki Iwamura/AP)
Rassemblement de partisans palestiniens à une manifestation à l'université de Columbia, le 12 octobre 2023, à New York. (Crédit : Yuki Iwamura/AP)

La majorité des étudiants de l’université de Columbia qui avaient fait l’objet de mesures disciplinaires, qui avaient été suspendus ou arrêtés pour avoir participé aux manifestations qui, l’année dernière, appelaient la prestigieuse institution à rompre ses liens avec Israël, feront bientôt leur retour sur le campus, selon des informations qui ont été communiquées par l’établissement d’enseignement supérieur.

Les universités américaines avaient été balayées par une vague de mouvements de protestation anti-israéliens en raison de la guerre que mène actuellement l’État juif contre le groupe terroriste du Hamas à Gaza.

Quarante étudiants avaient été arrêtés ou sanctionnés lorsque l’université avait appelé la police sur le campus le 18 avril, à la veille de la déposition faite par Minouche Shafik, qui était alors présidente de l’université, devant le Congrès. Seuls deux sont encore suspendus aujourd’hui, selon un groupe d’experts du Congrès américain, un panel présidé par des députés républicains.

Sur les 80 étudiants qui avaient été appréhendés entre le 29 avril et le 1er mai – 22 pour s’être introduits dans un bâtiment universitaire, Hamilton Hall, et pour l’avoir occupé – seuls trois étudiants sont actuellement sous le coup d’une suspension provisoire, sans accès au campus. Un autre a été soumis à « une probation disciplinaire » à la suite d’une audience antérieure et 18 sont dorénavant « en règle », d’après les informations qui ont été rendues publiques lundi.

C’est la Commission de l’éducation et du travail de la Chambre des représentants des États-Unis, qui enquête sur les accusations d’antisémitisme qui visent les campus américains sur fond de guerre à Gaza, qui avait demandé ces informations à l’université. Après en avoir pris connaissance, elle a critiqué Columbia, estimant que les actions mises en œuvre étaient insuffisantes pour assainir l’environnement hostile que dénoncent actuellement les étudiants juifs, aux prises avec la vague d’antisémitisme qui s’est abattue sur les établissements d’enseignement supérieur de tous les États-Unis.

« L’incapacité de l’administration frileuse de Columbia à faire assumer leurs responsabilités aux étudiants qui contreviennent aux règles de l’université et qui enfreignent la loi est scandaleuse et elle est inacceptable », a estimé la présidente de la commission, Virginia Foxx, représentante républicaine de Caroline du Nord, dans un communiqué.

« En permettant à ses propres procédures disciplinaires d’être contrecarrées par des étudiants et par des professeurs radicaux, Columbia brandit le drapeau blanc de la capitulation tout en offrant une porte de sortie de prison à tous ceux qui ont pris part à des actions hors-la-loi », a-t-elle ajouté.

Pancarte sur laquelle on peut lire « Campement de solidarité avec Gaza », lors de la manifestation pro-palestinienne et anti-israélienne organisée sur le campus de l’Université Columbia à New York, le 22 avril 2024. (Crédit : AP/Stefan Jeremiah)

« L’intrusion par effraction dans les bâtiments du campus ou la mise en place d’un environnement antisémite hostile, comme cela a été le cas avec les campements, ne devraient jamais bénéficier d’une marge de manœuvre aussi réduite soit-elle – et la volonté affichée par l’université d’agir tel qu’elle le fait est répréhensible », a-t-elle déploré.

Les manifestations qui avaient eu lieu à Columbia – avec en particulier le campement qui avait été installé sur une pelouse du campus et la prise d’assaut d’un bâtiment universitaire, qui avait été ensuite occupé – avaient été au premier plan d’une vague d’activisme controversée au printemps dernier dans les universités de tous les États-Unis, une vague entraînée par la guerre que mène actuellement Israël à Gaza.

Le ministère de la Santé de Gaza, qui est contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 40 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 17 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

L’État juif, de son côté, affirme chercher à réduire le nombre de victimes civiles au maximum et souligne que le groupe terroriste utilise les civils gazaouis comme autant de boucliers humains et qu’il lance ses attaques à partir des infrastructures civiles – immeubles d’habitation, écoles, mosquées ou hôpitaux.

Les informations qui ont été partagées par l’université ont révélé que des dizaines de procédures disciplinaires étaient en cours. Columbia University Apartheid Divest, un groupe organisateur du mouvement de protestation, a fait savoir que les étudiants concernés encouraient toujours des sanctions.

Les informations qui ont été transmises lundi – qui couraient jusqu’au 6 août – ont aussi montré que Columbia n’avait retenu aucune charge de discours de haine à l’encontre de ses étudiants, les accusant d’intrusion, de comportement perturbateur, de participation à des rassemblements non-autorisés et de refus de se disperser au moment où l’ordre leur en avait été donné.

Un activiste anti-israélien casse une fenêtre du bâtiment Hamilton Hall, à l’université de Columbia, pour installer une chaîne empêchant l’entrée des autorités dans l’immeuble à New York City, le 30 avril 2024. (Crédit : Alex Kent/Getty Images/AFP)

La publication de ces documents est intervenue quelques mois après que le procureur de New York, Alvin Bragg, a abandonné les poursuites pénales qui avaient été intentées contre la majorité des étudiants qui avaient participé à la prise d’assaut et à l’occupation du Hamilton Hall.

Lors d’une audience au tribunal, au mois de juin, le bureau de Bragg avait déclaré qu’il n’engagerait pas de poursuites pénales à l’encontre de 31 des 46 individus qui avaient été initialement arrêtés pour s’être introduits de force dans le bâtiment. Il avait cité l’absence de preuves les liant directement à des actes spécifiques impliquant des dégradations de biens, notant également qu’aucun des mis en cause n’avait d’antécédents criminels.

Stephen Millan, procureur-adjoint, avait expliqué que les manifestants portaient des masques et qu’ils avaient bloqué les caméras de surveillance qu’il y avait dans Hamilton Hall, ce qui rendait difficile de « prouver qu’ils ont bien pris part à la dégradation d’un bien de l’université de Columbia ou qu’ils ont causé un tort » à qui que ce soit.

Les procureurs avaient ajouté qu’ils allaient toutefois réclamer la mise en examen d’une personne impliquée dans l’occupation du bâtiment – une personne qui est également accusée d’avoir cassé une caméra de la police de New York dans une cellule. Des arrangements judiciaires avaient été proposés à treize autres protestataires qui avaient été arrêtés à Hamilton Hall, des accords qui auraient entraîné l’abandon des charges retenues à leur encontre. Ils avaient refusé cette proposition.

La publication de ces documents a eu lieu moins d’une semaine après la démission de la présidente de l’école, Shafik, qui est partie avant le début de la nouvelle année universitaire après seulement un an d’exercice de ses fonctions. Elle est la quatrième présidente d’une institution de l’Ivy League à démissionner suite aux controverses liées au 7 octobre sur les campus – la moitié des huit établissements d’enseignement supérieur de ce groupe d’élite.

Les cours reprendront le 3 septembre à Columbia et le campus principal est déjà fermé au public jusqu’à nouvel ordre, en prévision d’éventuels mouvements de protestation liés à la poursuite de la guerre à Gaza. Le Barnard College de l’université a déjà été le théâtre de manifestations : un petit groupe a ainsi dressé un piquet de grève devant cette école réservée aux femmes au moment où les étudiantes commençaient à emménager, en début de semaine.

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