Comment et pourquoi le dérèglement climatique va remodeler notre monde
Une introduction à la science du réchauffement de la planète et aux raisons pour lesquelles la situation géographique d'Israël rend le pays particulièrement vulnérable
Laissée à elle-même, la nature est une œuvre d’art faite d’équilibre et de cycles.
Le dioxyde de carbone, par exemple – le gaz le plus abondant à l’origine du réchauffement climatique – produit par les océans, les volcans en éruption et la vie en décomposition, est absorbé par les forêts et les marais et par toutes les créatures qui l’utilisent pour produire de l’énergie par photosynthèse.
L’eau, qui s’évapore des océans, se condense en se refroidissant et retombe sur Terre sous forme de pluie. Elle est absorbée par le sol et se retrouve dans les ruisseaux et les rivières, en surface et sous terre, qui se jettent dans la mer.
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Le climat s’est refroidi et s’est réchauffé depuis qu’il existe des archives sur ces données.
Mais avec l’avènement de l’industrialisation, l’activité humaine a modifié le délicat équilibre de la Terre et provoqué ce que la plupart des scientifiques considèrent comme un dérèglement sans précédent.
La hausse considérable du dioxyde de carbone atmosphérique, causée essentiellement par la combustion de combustibles fossiles, forme une sorte de couverture qui empêche la chaleur du soleil de s’échapper de la Terre.
C’est cette chaleur qui provoque la fonte des glaciers et libère davantage d’eau dans les océans, dont le niveau a augmenté d’environ 15 centimètres au cours du XXe siècle et continue de monter. L’eau elle-même se dilate également avec la chaleur.
Et plus l’atmosphère est chaude, plus elle est capable de retenir et de libérer de l’eau sous forme de pluie.
Le développement urbain a recouvert une grande partie du monde d’asphalte et de béton, et a vu l’assèchement généralisé des zones humides pour la construction et l’agriculture.
Cela signifie que lorsque la pluie tombe en grandes rafales, elle n’a souvent nulle part où aller.
Dans de nombreux pays, les politiciens concentrés sur les espoirs de réélection à court terme ont ignoré les avertissements (pourtant nombreux) des climatologues et ont continué à faire comme si de rien n’était.
Au Brésil, où le leader populiste Jair Bolsanaro a autorisé le défrichement effréné de l’Amazonie, la forêt tropicale, qui absorbe le dioxyde de carbone, émet désormais plus de gaz qu’elle n’en absorbe.
La Chine, premier émetteur mondial, s’est engagée en septembre à atteindre la neutralité carbone avant 2060. Mais son plan économique quinquennal pourrait entraîner une forte augmentation des émissions de gaz à effet de serre, selon un article du Guardian publié en mars.
Parallèlement, le réchauffement provoque d’autres phénomènes inquiétants, comme la fonte du pergélisol, qui devrait libérer de grandes quantités de dioxyde de carbone et de méthane.
Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le monde est environ un degré Celsius plus chaud qu’avant la grande industrialisation.
Dans son rapport sur l’état du climat mondial en 2020, publié en avril, l’OMM a noté que les concentrations des principaux gaz à effet de serre – dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d’azote – continuaient d’augmenter malgré la réduction temporaire des émissions en 2020 liée aux mesures prises en réponse à la COVID-19.
Cela a confirmé que la période 2011-2020 était la décennie la plus chaude jamais enregistrée, l’augmentation de la température mondiale contribuant à l’augmentation de la fréquence et de la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes dans le monde, notamment les vagues de froid et de chaleur, les inondations, les sécheresses, les incendies de forêt et les tempêtes.
« Globalement, en 2020, le monde restait en bonne voie pour dépasser les seuils de température convenus, soit 1,5°C ou 2°C au-dessus des niveaux préindustriels », a averti l’OMM, en référence aux niveaux convenus dans le cadre des Accords de Paris de 2015.
En novembre, les nations seront appelées à présenter des objectifs plus ambitieux en matière de réduction des émissions lors des négociations de la COP 26 de l’ONU à Glasgow, à moins qu’elle ne soit reportée une deuxième fois en raison de la COVID-19.
Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont des zones sensibles au changement climatique en raison de leur sécheresse. Les températures en Israël ont augmenté d’environ 1,4 degré Celsius entre 1950 et 2017, la plupart des augmentations ayant eu lieu au cours des 30 dernières années, selon le professeur Yoav Yair, doyen de l’école de durabilité du Centre interdisciplinaire, une université basée à Herzliya et connue sous le nom d’IDC.
Israël – ainsi que le reste du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord – voit les températures augmenter plus rapidement que le reste du monde parce que la bande de climat tropical au nord et au sud de l’équateur s’étend, a-t-il dit.
Une recherche publiée il y a deux ans montrent qu’elle s’est déplacée de 0,5 degré de latitude – soit 55,5 kilomètres – par décennie depuis 1979.
Selon un article publié par la Yale School of the Environment en octobre 2018, les régions humides des tropiques se contractent et les parties plus sèches des tropiques s’étendent, apportant un temps toujours plus sec dans des endroits comme la Méditerranée.
Selon l’article, ces déplacements sont causés par des changements tels que l’ouverture du trou dans la couche d’ozone de l’hémisphère sud, le réchauffement de la suie noire dans l’air pollué en provenance d’Asie, et la hausse des températures de l’air – ainsi que de la surface de la mer – causée par les gaz à effet de serre issus de la combustion de combustibles fossiles.
En conséquence, entre 1930 et 2013, la taille du désert du Sahara a augmenté de 10 %, poussant du nord au sud.
Jim Salinger, un expert du réchauffement climatique qui a écrit pour le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies, a averti que les Israéliens devraient se préparer à des températures estivales de 46 degrés Celsius d’ici 2050 et de 50°C d’ici 2100, à moins que les gouvernements du monde entier ne relèvent le défi de réduire les gaz à effet de serre.
En Israël, l’utilisation généralisée des climatiseurs et la capacité du pays à dessaler de grandes quantités d’eau contribueront à atténuer les effets quotidiens de la chaleur accablante et de la diminution des sources d’eau naturelles.
Mais si ces avantages ne sont pas accessibles aux voisins d’Israël, les problèmes liés à la soif et à la chaleur pourraient pousser des populations désespérées à se battre pour des ressources limitées.
Le ministère de la Protection de l’environnement a demandé au gouvernement de définir le réchauffement climatique comme une menace pour la sécurité nationale.
À mesure que le climat devient plus extrême, les personnes âgées mourront plus tôt, dans un processus que les scientifiques appellent de façon sinistre la « récolte de la mortalité », et avec des températures plus élevées et moins de végétation. En outre, les animaux qui ne peuvent pas s’adapter périront de plus en plus d’épuisement en raison de la chaleur.
Selon l’OMM, le réchauffement de la planète risque également d’entraîner une augmentation des maladies et de la malnutrition.
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