Israël en guerre - Jour 534

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Comment la pastèque est devenue un symbole du nationalisme palestinien

L'utilisation du fruit pour incarner le drapeau palestinien est en recrudescence depuis le début de la guerre contre le Hamas - la fille d'une star américaine l'a arboré sur un sweat shirt

Photo d'illustration : Un activiste pro-palestinien tient un panneau avec des images de tranches de pastèque à Johannesburg, en Afrique du sud, le 24 novembre 2023. (Crédit : Davide Longari/AFP)
Photo d'illustration : Un activiste pro-palestinien tient un panneau avec des images de tranches de pastèque à Johannesburg, en Afrique du sud, le 24 novembre 2023. (Crédit : Davide Longari/AFP)

JTA — Quand le compte StopAntisemitism a posté, cette semaine, une photo de la fille de Jennifer Garner, il a attiré l’attention sur son sweat-shirt, montrant une pastèque découpée sous la forme d’une carte.

Le groupe s’est insurgé contre cette carte – qui prétendait montrer la Palestine – en notant qu’elle faisait table rase de l’État d’Israël tout entier, avec un état palestinien englobant tout le territoire actuel d’Israël, de la Cisjordanie et de Gaza.

Pourtant, StopAntisemitism a été raillé par de nombreux usagers des réseaux sociaux qui se sont amusés de voir l’organisation tirer la sonnette d’alarme à cause de la photo d’un fruit. Toutefois, ce sweat arborait l’une des nombreuses caractéristiques qui ont permis à la pastèque de devenir un symbole du nationalisme palestinien – un symbolisme qui existe depuis des décennies et qui a repris de l’essor dans le contexte de la guerre qui oppose actuellement l’État juif au Hamas, à Gaza.

La pastèque est liée à l’activisme palestinien à cause de ses couleurs – le rouge, le noir, le blanc et le vert – qui sont celles du drapeau palestinien. Le symbole avait été largement adopté pendant les décennies où Israël avait interdit de brandir le drapeau palestinien à Gaza et en Cisjordanie.

En lieu et place du drapeau, les Palestiniens avaient utilisé des photographies de pastèque « comme métaphore du drapeau palestinien, dans le but de contourner l’interdiction », avait expliqué au Washington Post, en 2021, le célèbre artiste palestinien Khaled Hourani, qui avait une vingtaine d’années quand avait commencé la Première Intifada, en 2021.

« La pastèque – une culture commune de la région – est devenue le symbole de l’opposition politique », est-il écrit sur un post de blog récent de la Beeri Printing Press, une imprimerie locale prestigieuse dont les bureaux sont installés au Kibboutz Beeri, l’une des communautés qui ont payé le plus lourd tribut lors de l’attaque commise par le Hamas, le 7 octobre. « Ainsi, à la place des drapeaux palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, on a dessiné des graffitis et on a fait de la pastèque une expression politique. Il n’y avait pas de drapeaux, mais il restait la pastèque ».

Dans les années 1980, une exposition de Sliman Mansour, un artiste palestinien, avait été, semble-t-il, fermée par l’armée israélienne parce que ses œuvres reprenaient les couleurs du drapeau palestinien. Mansour s’est souvenu, dans les années qui ont suivi, que l’officier lui avait dit que même une image de pastèque serait illégale. Selon le New York Times, Mansour avait mis la peinture d’une pastèque dans un livre de contes folkloriques palestiniens paru en 1987.

Israël avait autorisé l’exhibition du drapeau palestinien après les Accords d’Oslo, en 1993, et les conflits autour de ce dernier avaient baissé en intensité. Toutefois, ce symbole avait fait sa réapparition au début de l’année dernière, avant que la guerre n’éclate, quand Itamar Ben Gvir, le ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, avait essayé d’interdire la présence du drapeau palestinien dans l’espace public alors que le pays était en proie aux mouvements de protestation intenses qui s’opposaient au projet de refonte radicale du système judiciaire israélien qui était alors proposé par le gouvernement.

Au mois de juin dernier, le groupe activiste israélien Zazim avait acheté des publicités sur les taxis partagés de Tel Aviv qui montraient une pastèque avec, en légende, la phrase : « Ceci n’est pas un drapeau palestinien ».

Un taxi orné d’une pastèque aux couleurs du drapeau palestinien pour protester contre la répression, par la police, de l’exhibition du drapeau palestinien à Tel Aviv, le 21 juin 2023. (Autorisation : Zazim – Community Action)

Les pastèques se sont multipliées depuis le début de la guerre qui oppose Israël et le Hamas – un conflit qui a éclaté suite à l’assaut mené par le groupe terroriste sur le sol israélien, le 7 octobre. 3 000 hommes armés avaient franchi la frontière avec Gaza et ils avaient tué 1200 personnes, des civils en majorité, prenant également 240 otages.

Et l’émoticône pastèque est devenu un signe de sympathie pro-palestinienne sur les réseaux sociaux, au cours des trois derniers mois. Et le symbole a entraîné la controverse pour sa signification choquante dans un autre contexte.

La branche de New York du groupe Democratic Socialists of America l’avait ainsi utilisé sur une affiche interpellant le représentant Hakeem Jeffries, démocrate de New York et leader de la minorité à la Chambre américaine des représentants, au sujet de son positionnement pro-israélien.

« Les électeurs de Hakeem Jeffries demandent le cessez-le-feu maintenant ! », était-il écrit sur l’affiche agrémentée d’une énorme tranche de pastèque, une affiche qui annonçait un rassemblement en date du 17 novembre.

Des Israéliens et des Palestiniens avec des photos de pastèque, un symbole palestinien, alors qu’ils manifestent contre l’éviction imminente d’une famille palestinienne de son habitation dans le quartier musulman de la Vieille Ville de Jérusalem, le 16 juin 2023. (Crédit :AP Photo/Mahmoud Illean)

Il y avait eu un retour de bâton : la présence du fruit sur le poster avait été considérée comme une référence sectaire faite à l’égard des Afro-américains, ce dont le porte-parole de Jeffries s’était saisi.

« La pastèque a longtemps été déployée comme trope raciste et déshumanisant par les suprématistes blancs en Amérique », avait déclaré Andy Eicher au New York Post. « Si on l’associe au rassemblement prévu qui prendra pour cible notre bureau de district, l’usage d’une imagerie qui est incendiaire au niveau racial ne devrait pas surprendre au vu du rôle tenu par le groupe NYC-DSA et autres tenants de l’embourgeoisement dans les attaques agressives qui ont été commises contre des responsables élus afro-américains ».

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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