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Coronavirus en Iran: le bilan s’alourdit, appels à des mesures plus strictes

"50 nouveaux cas d'infections - (sont) détectés chaque heure" et la maladie fait "un mort toutes les dix minutes", selon le porte-parole du ministère de la Santé

Des Iraniens, dont certains portent des masques de protection, devant des étales au Bazaar Tajrish dans la capitale de l'Iran de Téhéran, le 12 mars 2020. (AFP photo)
Des Iraniens, dont certains portent des masques de protection, devant des étales au Bazaar Tajrish dans la capitale de l'Iran de Téhéran, le 12 mars 2020. (AFP photo)

Téhéran a annoncé jeudi 149 décès supplémentaires dus à la maladie Covid-19, dont le bilan officiel monte désormais à 1 284 morts en Iran, où certains appellent le gouvernement à prendre des mesures plus strictes contre l’épidémie.

Ce chiffre de 149 morts constitue un nouveau record quotidien mais le vice-ministre de la Santé Aliréza Raïssi a insisté sur le fait que la progression des nouveaux cas confirmés au cours des dernières 24 heures (1 046) avait ralenti.

Selon les chiffres de son ministère un total de 18 407 personnes ont été infectées par la maladie depuis que les autorités ont annoncé sa présence sur le sol iranien, le 19 février.

« Dans onze provinces » sur 31, « le nombre de cas d’infection a diminué parce que les gens ont suivi nos directives », s’est réjoui M. Raïssi, appelant une nouvelle fois les Iraniens à rester chez eux.

On contrôle la température d’une femme et on lui désinfecte les mains alors qu’elle entre dans le centre commercial Palladium, dans le nord de Téhéran, en Iran, le 3 mars 2020. (AP Photo/Vahid Salemi)

M. Raïssi n’a cependant pas précisé le nombre total de personnes ayant effectivement subi le test de diagnostic de la maladie Covid-19.

Présentant différemment les données, le porte-parole du ministère Kianouche Jahanpour écrit sur Twitter qu’au rythme actuel, « 50 nouveaux cas d’infections – (sont) détectés chaque heure » et que la maladie fait « un mort toutes les dix minutes ».

« Prenez une décision en toute conscience en ce qui concerne les voyages, les déplacements, les visites familiales pendant Norouz », le Nouvel An iranien, qui commence vendredi.

Le congé du Nouvel An (cette année jusqu’au 3 avril) met traditionnellement tout le pays sur les routes.

L’Iran est un des pays les plus touchés par l’épidémie de pneumonie virale. Depuis plusieurs semaines les autorités iraniennes demandent à la population de s’abstenir de tout voyage et de prendre le virus « au sérieux ».

Mais elles ont jusqu’à présent refusé d’imposer des mesures de confinement ou de quarantaine, comme en Chine ou en Europe. M. Raïssi s’était plaint mercredi que les bazars soient « pleins » à Téhéran.

Pour dissuader les gens de bouger, plusieurs provinces ont ordonné la fermeture des hôtels et, fait rare, l’Iran a annoncé lundi la fermeture de quatre importants lieux saints chiites.

Mais dans une lettre adressée au président Hassan Rohani, publiée jeudi sur le site de la télévision d’Etat, cinq anciens ministres de la Santé appellent le gouvernement à « empêcher strictement les déplacements et les voyages inutiles entre les provinces ».

3,5 millions de morts ?

Selon eux, ne pas décréter une telle interdiction, « c’est jouer avec la vie du peuple », risquer que la maladie devienne hors de contrôle, avec de très nombreux morts.

« Il faut briser la chaîne des contacts entre les personnes saines et les malades », ajoutent-ils.

Professeur à la renommée université Charif de Téhéran, Alinaqi Machayékhi a essayé de modéliser ce que pourrait être l’évolution de la maladie en fonction de divers scénarios.

Selon ses calculs, la maladie pourrait faire 12.000 morts sur un total de 120.000 infections si la population adopte un « comportement responsable ».

Mais dans un scénario du pire, avec des gens insouciants, nulle mesure coercitive et des infrastructures médicales saturées, elle pourrait tuer jusqu’à 3,5 millions de personnes sur 81 millions d’habitants, indique-t-il.

M. Machayékhi précise néanmoins que les paramètres retenus pour sa modélisation doivent encore être validés par des médecins et des experts en sciences sociales.

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