Coronavirus : Israël est encore loin de l’immunité de groupe
Les résultats initiaux des tests sérologiques sur 70 000 Israéliens montrent qu'entre 1 et 8% ont été infectés avec un taux bien supérieur des villes comme Jérusalem et Bnei Brak
Les résultats préliminaires d’une première série majeure de tests sérologiques en Israël a montré des différences significatives entre des secteurs variés du pays et entre les différentes organisations de santé (HMO), a révélé un rapport émis mercredi soir.
Le programme, qui vise à déterminer l’ampleur de l’exposition de la population au coronavirus – actuellement et antérieurement – avait commencé à la fin du mois de juin.
Les tests peuvent identifier les anticorps au coronavirus, qui peuvent être présents dans le sang des personnes ayant attrapé le virus mais n’ayant développé aucun symptôme.
L’étude qui, dans sa première phase, avait procédé au dépistage sérologique de plus de 70 000 personnes, a montré que parmi les adhérents à l’organisation de santé Maccabi, seulement 1% des individus présentent des anticorps, selon des résultats initiaux publiés par la chaîne publique Kan.
Pour les adhérents de l’organisation Leumit, ce chiffre s’élève à 3 %. Toutefois, il grimpe à 5 % parmi les adhérents de l’organisation Meuhedet, dans la zone métropolitaine de Tel Aviv, et à 8 % chez les clients de la Meuhedet à Jérusalem, a noté le rapport.
Les chiffres n’incluent pas l’organisation de santé Clalit, qui est la plus importante en Israël.
Le bilan des cas confirmés au sein de l’Etat juif reste à 56 085, ce qui représente approximativement 0,6 % des 9,1 millions des citoyens.
Les données montrent des taux d’infection bien plus élevés dans des foyers connus tels que Jérusalem et Bnei Brak, et des taux significativement inférieurs dans la plupart des autres secteurs du pays.
Israël est très loin de l’immunité de groupe, qui exige la présence d’anticorps dans 60 % de la population.
Mais les chiffres pourraient aussi signifier que la maladie est moins létale que précédemment pensé dans la mesure où il y a eu bien plus de cas que ceux qui ont été diagnostiqués jusqu’à présent, et que le nombre de cas graves et de décès n’a pas changé.
Des dizaines de milliers de personnes devraient être testées plus tard lors de la seconde phase de cette initiative.
Les tests d’anticorps sont réalisés sur des échantillons sanguins prélevés au hasard, à partir de ceux qui ont effectué des tests sanguins dans les cliniques. Ces échantillons ont d’abord privilégié les groupes présentant un risque élevé de contracter la maladie : personnels soignants, personnes âgées et personnes avec comorbidité.
Les tests aux anticorps sont considérés comme un élément déterminant dans la découverte des personnes ayant d’ores et déjà attrapé le coronavirus et ce afin de mieux comprendre ses vecteurs de propagation et de mieux esquisser des politiques en amont de futures épidémies.
Le mois dernier, le ministre de la Santé, Yuli Edelstein, avait déclaré que ces tests offriraient aux responsables de la santé une « meilleure image en termes de veille » des foyers de virus dans le pays.
Ce programme de dépistage avait été annoncé, début mai, par le directeur-général du ministère de la Santé d’alors, Moshe Bar Siman-Tov, même s’il avait connu des retards avant son lancement.
Les résultats d’une série initiale de tests sérologiques, qui avaient été détaillés dans un rapport, début juin, avaient indiqué qu’environ 200 000 Israéliens, soit 2,5 % de la population, avaient eu la COVID-19 à ce moment-là.
Les tests aux anticorps sont différents des tests nasopharyngés actuellement utilisés pour diagnostiquer les infections actives. Ces tests recherchent des protéines du sang appelées anticorps, que le corps produit quelques jours ou quelques semaines après avoir combattu une infection. Le dépistage, en général, consiste à recueillir une goutte de sang par piqûre sur une bandelette réactive.
Un test aux anticorps peut révéler si la personne a été atteinte par la COVID-19 dans un passé récent – ce qui apporterait, selon les experts, une certaine protection contre la maladie.
La fiabilité des tests s’élèverait à entre 95 % et 98 %. Ils ne précisent pas si la personne a encore le coronavirus ou si elle est guérie.
L’AFP a contribué à cet article.