Coronavirus : l’Iran annonce 337 morts en 24h, un record
La porte-parole du ministère de la Santé impute la situation actuelle à "une négligence dans le respect des protocoles sanitaires" et à des "comportements sociaux dangereux"

L’Iran a enregistré lundi 337 décès supplémentaires liés au nouveau coronavirus, un record quotidien pour le pays qui entre dans le huitième mois depuis l’annonce de ses premiers cas de Covid-19.
« Aujourd’hui, nous affrontons une vague plus vaste de ce virus que nous devons combattre », a déclaré le président iranien Hassan Rouhani, quelques heures après l’annonce du nouveau bilan des victimes.
Lors d’une réunion télévisée avec les responsables sanitaires à Téhéran, M. Rouhani a pressé le ministère de la Santé d’augmenter le nombre des tests de dépistage de la maladie afin de rompre la chaîne de transmission du virus.
« L’une des solutions clés consiste à identifier le plus rapidement possible la personne infectée, à l’isoler rapidement et à réduire le besoin d’hospitalisation pour réduire ainsi la mortalité », a indiqué M. Rouhani.
L’Iran a recensé officiellement 30 712 décès causés par le coronavirus depuis l’annonce le 19 février de ses deux premiers morts.

« Sans précédent »
« Ce n’est pas un problème si les cas confirmés augmentent (avec les tests), mais il est important que le taux de mortalité ne le soit pas », a précisé M. Rouhani.
Lundi, la porte-parole du ministère de la Santé Sima Sadat Lari a déploré une nette augmentation de la mortalité quotidienne, la jugeant « sans précédent ».
Pour Mme Lari, la situation actuelle en Iran « est le résultat d’une négligence dans le respect des protocoles sanitaires, de la réduction de l’utilisation des masques et (…) de comportements sociaux dangereux lors des dernières semaines ».
Selon elle, la République islamique a recensé 4 251 nouveaux cas de contamination ces dernières 24 heures ce qui porte les cas confirmés à 534631.
Maîtriser cette situation qui ne cesse de s’aggraver « nécessite une coopération de la population avec le personnel de santé », a lancé Mme Lari.
Dans les rues de Téhéran, les habitants ont lié le regain de la maladie à la crise économique qui sévit depuis le rétablissement en 2018 de dures sanctions américaines.
Pour Sina Rohani, les Iraniens ne peuvent pas rester volontairement chez eux. Ils sont devant deux choix: soit travailler et apporter de la nourriture, soit rester à la maison et ne pas contracter le virus mais mourir de faim ».
Afin d’enrayer le nouveau coronavirus, l’Iran a imposé des restrictions -sans jamais imposer de confinement général – qui ont été levées assez rapidement pour ranimer l’économie du pays.
La mortalité quotidienne n’a fait que progresser depuis début septembre, le dernier record remontant à mercredi avec 279 décès.
Pour empêcher la progression du coronavirus, les autorités ont bouclé partiellement cinq des plus grandes villes du pays – dont la capitale Téhéran – pendant trois jours en fin de semaine dernière.
« Les gens sont moins prudents, quel que soit leur métier. Et ils ne peuvent pas vraiment être blâmés puisque le gouvernement ne les a pas aidés », a déclaré Ali Mohammadi, un étudiant de 22 ans à l’AFP.