Coup de filet anti-corruption : 30 personnes arrêtées
Parmi les suspects figure Faina Kirshenbaum une ancienne vice-ministre de l'intérieur du parti Yisrael Beytenu
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

La police israélienne a révélé mercredi matin qu’une vaste enquête sur la corruption, qui a duré un an, avait conduit à l’arrestation de 30 suspects, dont un vice-ministre, un ancien ministre, un directeur de ministère, et plusieurs hauts fonctionnaires.
Les enquêteurs de l’unité Lahav 433, l’unité anti-corruption, ont effectué des perquisitions dans les maisons et les bureaux de ces responsables mercredi matin. Des soupçons de corruption, de fraude, d’abus de confiance, de falsification de documents et de blanchiment d’argent sont à l’origine de l’enquête.
D’après les allégations, les personnes impliquées feraient parti de Yisrael Beytenu, le parti politique du ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman.
Celui-ci évoque une «chasse aux sorcières» visant à entraver la campagne de son parti avant l’élection de mars 2015. Faina Kirshenbaum, ancienne vice-ministre de l’Intérieur et qui serait directement impliquée, a rejeté les allégations pesant sur elle et fait savoir qu’elle avait été convoquée à un interrogatoire de la police devant avoir lieu mercredi.
Les enquêteurs soupçonnent que de grandes sommes d’argent aient été indûment transférées à des organisations non gouvernementales et à d’autres encore. En contrepartie, les organisations auraient fait du népotisme en plaçant diverses personnes mais également sous la forme de paiements en espèces et autres avantages.
Les suspects devraient être mis en accusation au tribunal de Rishon Letsion dès mercredi après-midi.
Dans une interview sur la Deuxième chaîne mercredi matin, Faina Kirshenbaum a nié les allégations la concernant.
« Je n’ai aucune idée de ce qui se passe, et je veux examiner la question, » a-t-elle déclaré. «On m’a dit de venir pour un interrogatoire et je serai interrogée dès aujourd’hui. On ne m’a rien dit. Je n’ai aucune idée de ce pour quoi je suis interrogée, à part ce que j’ai pu entendre dans les médias. Je suis certaine de mon intégrité. »
Dans un communiqué, Yisrael Beytenu a déclaré que ces arrestations faisaient partie d’une « chasse aux sorcières » politique pré-électorale.
« Comme à chaque élection depuis la création de Yisrael Beytenu en 1999, la police a lancé des arrestations très médiatisées ainsi que des enquêtes contre les membres du parti, » lit-on dans la déclaration.
« Si l’enquête avait été annoncée avant l’annonce d’élections anticipées ou après celles-ci, on aurait pu penser que cela avait un sens, mais le fait que cela sorte maintenant montre qu’il y a bien une intention derrière cela, cela consiste à nuire à Yisrael Beytenu. »
« Nous sommes confiants dans l’innocence des nôtres, et que, tout comme dans les occasions précédentes, une fois que le tapage médiatique sera éteint, il sera bien établi qu’il n’y a rien derrière ces accusations que la volonté de nuire à Yisrael Beytenu ».
Le ministre de la Sécurité publique Yitzhak Aharonovich, qui est en charge de la police israélienne, est lui aussi un membre de Yisrael Beytenu.