COVID-19 : 330 Israéliens rapatriés depuis Milan
Les évacués, majoritairement des étudiants, ont quitté l'épicentre de la pandémie de coronavirus à bord d'un vol Israir ; ils entreront immédiatement en quarantaine

Environ 330 Israéliens ont atterri lundi à l’aéroport Ben-Gurion après avoir fui l’épidémie dévastatrice de coronavirus dans le nord de l’Italie.
Les évacués, majoritairement des étudiants, ont embarqué à bord d’un avion du transporteur israélien Israir à Milan, l’une des régions les plus touchées par le coronavirus dans le monde. Les personnels du transporteur se sont référés à l’opération d’urgence en évoquant l’envoi d’un « avion de secours ».
Les passagers ont été placés dans l’obligation de porter des masques pendant tout le vol et ils ont été servis par des personnels d’Israir revêtant des combinaisons de protection, a fait savoir la Treizième chaîne.
« C’est vraiment triste pour moi de voir combien la situation s’est détériorée ici, à Milan », a commenté Oshra Tzimmerman, qui s’était installée dans la ville il y a deux mois pour y étudier l’architecture intérieure.
Quinze jours après son arrivée, l’épidémie de coronavirus avait commencé. « Les gens, ici, sont contaminés et ils meurent en grand nombre. Les gens partent et disparaissent à une vitesse folle », s’est-elle exclamée.
Avant l’évacuation, cela faisait déjà un mois que Tzimmerman s’était confinée chez elle.
« Mais je suis vraiment heureuse de retourner chez moi, dans un lieu sûr », a-t-elle ajouté.
Il n’y avait presque aucun passager – hormis une présence policière lourde – à l’aéroport Ben-Gurion, à l’exception des Israéliens rapatriés.
Gabriella Motro, l’une des Israéliennes évacuées lors du vol, a déclaré avoir été arrêtée puis interrogée par la police faisant appliquer les ordonnances de confinement à trois reprises alors qu’elle se rendait à l’aéroport.
Les Israéliens ont été soumis à une batterie de tests médicaux avant l’embarquement.
Eliel Mamrod, jeune femme de 17 ans qui était partie vivre à Milan pour apprendre la danse, a raconté que la ville était comme « gelée ».
« On est un peu stressés mais on reste optimistes », a-t-elle confié avant le vol.

Les personnels, à bord, avaient revêtu les équipements de protection – masques, combinaisons et gants environ une heure avant que l’avion vide n’atterrisse à Milan.
Le Terminal 1 de l’aéroport Ben Gurion a été ouvert pour les passagers, qui ont débarqué et ont été rapidement emmenés dans un hôtel où ils ont été placés en quarantaine.
Le vol avait été organisé, entre autres, par les responsables de la Santé, le ministère des Affaires étrangères, Israir et les autorités aéroportuaires. C’est Ahmad Tibi, député de la Liste arabe unie, qui avait initié l’opération, a fait savoir la chaîne.
Israir a annoncé préparer un autre vol de secours depuis Rome.
Il y a eu 6 000 décès entraînés par le coronavirus en Italie – c’est le plus lourd bilan enregistré dans un pays européen. L’épicentre de la pandémie se trouve dans la région de Lombardie, dont la capitale est Milan.
Ces derniers jours, plusieurs vols ont été mis en place pour rapatrier les Israéliens bloqués à l’étranger.
Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères a indiqué mardi qu’un avion El Al décollerait pour la Colombie pour ramener environ 150 touristes israéliens bloqués dans le pays d’Amérique du sud.

La semaine dernière, le ministère des Affaires étrangères a mis en place quatre vols qui ont décollé de Lima, au Pérou, et ont permis le rapatriement de plus de 1 000 Israéliens à bord de quatre avions de type 787 Dreamliners appartenant à la compagnie El Al. Ces vols – les plus longs jamais effectués par un transporteur israélien – ont été gratuits pour les touristes, leurs coûts étant assumés par divers sponsors.
Environ deux douzaines d’Israéliens n’ont pas pu embarquer dans les avions et les responsables israéliens ont promis de faire tout leur possible pour les rapatrier également.
Il y aurait jusqu’à 10 000 Israéliens qui se trouveraient actuellement à l’étranger et qui seraient désireux de rentrer au sein de l’Etat juif, selon les estimations des responsables, dans un contexte d’inquiétudes portant sur une pandémie de coronavirus susceptible de rendre difficile – voire impossible – leur retour, alors que les pays ferment leurs frontières.
Le ministère travaille actuellement avec El Al, Israir et la compagnie aérienne israélienne Arkia pour lancer d’autres « missions de secours » dans d’autres pays du monde – comme l’Australie, le Costa Rica, l’Inde (Mumbai et New Delhi), l’Italie, la Croatie, l’Argentine et le Brésil.
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