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COVID-19 : Les groupes d’aide juifs US mobilisés contre le « pire des scénarios »

Les soupes populaires casher vont aider les familles impactées par la généralisation des quarantaines, des fermetures d'écoles et des interruptions de travail

M. Pesach Gittleson, surveillant à Masbia kosher, prépare des cartons contenant de la nourriture pour les personnes qui pourraient être mises en quarantaine ou incapables de se procurer de la nourriture en raison de l'épidémie de coronavirus. (Alexander Rapaport via JTA)
M. Pesach Gittleson, surveillant à Masbia kosher, prépare des cartons contenant de la nourriture pour les personnes qui pourraient être mises en quarantaine ou incapables de se procurer de la nourriture en raison de l'épidémie de coronavirus. (Alexander Rapaport via JTA)

NEW YORK (JTA) – La période précédant la fête de Pessah est la plus chargée de l’année pour Masbia, une association à but non lucratif qui gère trois soupes populaires casher à Brooklyn et dans le Queens.

L’organisation doit commander toute la nourriture casher-le-Pessah et nettoyer les cuisines de l’un de ses sites afin de pouvoir préparer des repas sans aucune trace de pain ou d’autres produits levés. C’est également juste avant la fête que la plupart des gens se présentent pour faire des provisions, ce qui fait passer le nombre de familles de 2 000 à environ
4 000 par semaine.

« Avant Pessah, tout le monde vient », a déclaré le directeur exécutif Alexander Rapaport.

Mais ça, c’est dans une année normale, et cette année s’annonce tout sauf normale.

Avec le coronavirus qui fait des ravages dans les communautés, Rapaport s’efforce de pourvoir aux besoins des personnes qui dépendent de son organisation pour nourrir leurs familles – et dont les besoins pourraient s’aggraver à mesure que les quarantaines, les fermetures d’écoles et les suppressions de postes de travail se généralisent.

« Certaines des personnes ayant subi les premières séries de quarantaines à New York étaient des personnes en mesure d’en supporter les conséquences financières, c’est-à-dire qu’elles pouvaient commander de la nourriture et se la faire livrer ou donner à leurs amis ou à leur famille une carte de crédit et des choses de ce genre », a déclaré M. Rapaport.

« Si des personnes qui vivent au jour le jour, d’un salaire à l’autre, ou des personnes très pauvres qui ont déjà du mal à se nourrir, sont frappées de quarantaine ou que des enfants restent à la maison car renvoyés de l’école, cela affectera immédiatement leur capacité à se nourrir ».

La demande de produits alimentaires a déjà grimpé en flèche, les gens s’approvisionnant en prévision d’éventuelles quarantaines et de pénuries alimentaires, a déclaré M. Rapaport. Parallèlement, les bénévoles inquiets du risque de contamination par le virus sont de moins en moins nombreux à venir.

« L’ensemble de l’économie alimentaire peut s’effondrer à différents niveaux, donc je prévois en quelque sorte le pire des scénarios », a-t-il déclaré.

Duane Clark, employé de la Metropolitan Transportation Authority, travaille à la décontamination des surfaces de la station de métro Avenue X, le 3 mars 2020, dans le quartier de Brooklyn à New York. La MTA intensifie ses efforts pour désinfecter les voitures et les stations alors que les craintes s’intensifient au sujet du coronavirus. (AP Photo/Kevin Hagen)

Rapaport est loin d’être le seul prestataire juif de services sociaux aux prises avec les conséquences émergentes du coronavirus, que l’Organisation mondiale de la santé a qualifié pour la première fois de pandémie mercredi. La situation pose des défis uniques à ceux qui dépendent des services sociaux juifs et aux organisations qui leur apportent leur aide.

Masbia prépare actuellement des cartons contenant suffisamment de nourriture pour nourrir une personne pendant deux semaines, la durée pendant laquelle les personnes potentiellement exposées au virus sont mises en quarantaine, plutôt que de se contenter de fournir des denrées pour compléter l’alimentation des bénéficiaires.

La Jewish Coalition Against Domestic Abuse – JCADA, [Coalition juive contre les violences domestiques] qui soutient les victimes dans la région de Washington, DC, a annoncé qu’elle « planifie la sécurité avec les personnes qui peuvent être mises en quarantaine avec leur agresseur ». L’organisation a exhorté les personnes ayant besoin d’aide à appeler son service d’assistance téléphonique.

Et les organisations qui accordent des prêts sans intérêt disent qu’elles mettent à disposition une aide d’urgence – mais s’inquiètent de savoir quand et si les personnes dont l’emploi est suspendu pourront effectuer les remboursements.

Dimanche, Hebrew Free Loan of San Francisco – une organisation qui fournit des prêts sans intérêt principalement aux membres de la communauté juive – a annoncé qu’elle offrait des prêts d’urgence allant jusqu’à 20 000 dollars à ceux qui souffrent économiquement de l’épidémie de coronavirus. Trois personnes ont déjà fait une demande et sont en cours d’évaluation, a déclaré l’organisation.

« Nous savons que l’important est de pouvoir offrir une aide immédiate », a déclaré la directrice exécutive Cindy Rogoway.

Illustration : Des Juifs ultra-orthodoxes dans une rue de New York le 1er janvier 2014. (Crédit : Nati Shohat/Flash 90)

Rogoway prévoit que certaines personnes qui reçoivent déjà des prêts de l’organisation pourraient ne pas être en mesure de rembourser à temps si elles ne peuvent pas travailler à cause du coronavirus. Elle a déclaré que l’organisation « dépend très fortement des remboursements pour pouvoir renouveler les prêts ».

« Je suis inquiète », a reconnu Mme Rogoway. « Nous sommes en mesure de faire face à la crise actuelle, mais je pense que nous devons également tenir compte du fait que les gens pourraient avoir besoin de demander une exonération de remboursement ou [de ralentir] leur mensualité, ce qui pourrait commencer à nuire à notre trésorerie ».

La Hebrew Free Loan Society, basée à New York, qui s’adresse aux résidents juifs et non juifs de la ville de New York, du comté de Westchester et de Long Island, a lancé un programme similaire lundi. Elle accordera des prêts sans intérêt de 2 000 à 5 000 dollars aux personnes en difficulté financière à cause du coronavirus.

« Nous sommes prêts à faire face à toute une série de besoins financiers que les gens vont connaître en raison de l’épidémie de coronavirus », a déclaré le rabbin David Rosenn, directeur exécutif du groupe.

La Hebrew Free Loan Society exige généralement des demandeurs qu’ils fournissent deux garants qui peuvent garantir que les prêts seront remboursés, mais cette fois, l’organisation n’en exige qu’un seul.

Elle collecte des fonds auprès de donateurs privés et travaille avec la UJA-Federation of New York pour couvrir les coûts des prêts supplémentaires.

La fédération travaille en coordination avec un certain nombre d’autres organisations juives, notamment des synagogues, des maisons de retraite et des établissements d’enseignement, afin d’anticiper les besoins qui pourraient survenir à mesure que l’épidémie progresse. Pour le Shabbat, la fédération UJA a livré 600 boîtes de repas la semaine dernière aux fidèles de la Young Israel of New Rochelle, une synagogue orthodoxe qui a été fermée après qu’un membre a été testé positif au virus et que de nombreux membres ont été mis en quarantaine.

Un Juif orthodoxe traverse une rue dans un quartier juif Haredi à Williamsburg, Brooklyn, le 9 avril 2019 à New York. (Johannes Eisele/AFP)

« C’est une phase de préparation, et nous pensons que la meilleure information dont nous disposons et la meilleure chose à faire est de se préparer », a déclaré Deborah Joselow, responsable de la planification de l’UJA-Federation.

Le Met Council, une organisation juive qui fournit une aide annuelle à
225 000 New-Yorkais de tous horizons, s’efforce de garantir que ses programmes – notamment la fourniture de nourriture aux bénéficiaires à faibles revenus et de logements aux personnes âgées – continueront de fonctionner sans heurts malgré l’épidémie. L’organisation commande de la nourriture et d’autres produits de première nécessité tout en prenant des dispositions pour que ses programmes non essentiels puissent être mis en œuvre à distance.

« Nous travaillons sur des projections pour déterminer de quelle nourriture et de quelles ressources supplémentaires nous aurions besoin si, en fait, les gens avaient un accès limité ou si les personnes à faible revenu n’avaient pas assez d’argent pour en acheter », a déclaré le PDG David Greenfield.

De son côté, Rapaport, le directeur du réseau des soupes populaires, a déclaré qu’il faisait de son mieux pour se préparer à une situation pleine d’inconnues.

« Il n’y a pas de protocole à suivre ou quelque chose qui a été fait lors d’une autre catastrophe », a-t-il dit. « Surtout avant Pessah, c’est tout simplement sans précédent ».

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