Covid: Le vaccin potentiel d’un institut israélien très efficace sur des animaux
Le vaccin mis au point par l'Institut israélien de recherche biologique aurait fait preuve d'une efficacité proche des 100 % lors d'essais sur des animaux
Des chercheurs israéliens d’un centre de recherche secret ont réalisé d’importants progrès concernant la mise au point d’un vaccin contre le coronavirus. Celui-ci aurait montré une grande efficacité sur les animaux, selon un reportage télévisé de vendredi.
Néanmoins, il n’y a aucune garantie que le vaccin en développement sera efficace sur les humains, ou qu’il sera bientôt disponible.
L’Institut israélien de recherche biologique (IIBR), une unité secrète qui travaille sous l’autorité du Bureau du Premier ministre, a développé ce vaccin, qui montrerait une protection contre le virus proche de 100 % sur des animaux en laboratoire, a rapporté la Douzième chaîne, citant « une source de la sécurité ».
Le vaccin en développement serait aussi efficace qu’un vaccin développé par l’entreprise américaine de biotechnologie Moderna, a indiqué la chaîne.
Contrairement aux vaccins développés à l’étranger, le vaccin domestique serait d’abord fourni aux citoyens israéliens, précisait le reportage. S’il est efficace, il devrait fournir une protection contre la maladie en une seule dose.
L’institut n’a pas encore lancé les essais sur les êtres humains mais se préparait à produire 10 à 15 millions de doses, notait le reportage.
Les médias israéliens ont, dès la mi-mars, annoncé à plusieurs reprises des découvertes majeures potentielles de ce même institut, même si le ministère de la Défense a tenu à minimiser ces découvertes afin de ne pas créer de faux espoirs.
L’IIBR a rapporté le mois dernier qu’il avait terminé avec succès des essais pour un vaccin du coronavirus sur des rongeurs, ouvrant la voie vers des tests sur d’autres animaux, et ensuite peut-être des essais humains.
Dans un article publié sur le site internet de bioRxiv, plateforme qui publie des textes scientifiques qui n’ont pas encore été évalués, l’institut, qui est basé à Ness Ziona, a déclaré qu’il espérait avoir mis au point un vaccin d’ici un an, ou peut-être même plus tôt.
Dans le résumé de l’article, les chercheurs ont déclaré que leur vaccin, qu’ils ont testé sur des hamsters, « conduit au déclenchement rapide et puissant de la neutralisation des anticorps contre le SARS-CoV-2 », le virus qui cause le COVID-19.
Plus tôt ce mois, un conseiller en vaccination auprès du gouvernement a prévenu qu’il n’y avait aucune garantie que le vaccin développé serait largement efficace.
En mai, l’institut a confirmé qu’il avait isolé un anticorps dont il pensait qu’il pouvait être utilisé pour développer des traitements contre le virus. Cette avancée ne serait pas utile dans la préparation d’un vaccin, mais cela constituerait une étape dans le développement d’un traitement pour ceux qui ont déjà contracté la maladie.
Tal Zaks, le responsable en chef médical israélien de Moderna, a expliqué à la Douzième chaîne vendredi que l’entreprise passait à la phase 3 de test de son vaccin, qui a été développé par le National Institutes of Health. L’entreprise a fait ses premières injections lundi.
L’essai, la plus grande étude dans le monde, prévoit de tester le vaccin sur 30 000 volontaires.
Il n’y a pourtant aucune garantie que le vaccin expérimental, développé par le National Institutes of Health and Moderna Inc., offrira une réelle protection.
« La première fois que nous avons vu le premier modèle selon lequel le vaccin, même si ce n’était que sur des souris, stimulait efficacement le système immunitaire pour identifier le virus et le neutraliser, je savais que nous n’avions rien manqué, que nous avions le bon vaccin », a-t-il dit.
« Et bien sûr, le deuxième moment de vérité était quand nous avons vu les premiers résultats cliniques, quand il est clairement apparu que les humains n’atteignaient pas seulement les niveaux d’anticorps que nous observons chez les malades, ce que nous voulions obtenir, mais qu’ils atteignaient des niveaux supérieurs », a déclaré Zaks.
Le mois dernier, Israël a signé un accord avec Moderna pour l’achat potentiel de son vaccin s’il s’avérait efficace.
Moderna a déclaré que la vaccination était administrée à Savannah, en Géorgie, le premier site d’essai à fonctionner parmi des dizaines d’autres répartis à travers le pays.
Plus tôt ce mois, plusieurs autres vaccins produits par la Chine et l’Université britannique d’Oxford ont entamé des essais plus petits en phase finale au Brésil et dans d’autres pays durement touchés par le coronavirus.
Ces grandes études ne servent pas seulement à tester l’efficacité du vaccin, elles ont également pour objet de vérifier l’innocuité de chaque vaccin potentiel, et suivre les mêmes protocoles d’essai permettra aux scientifiques de comparer tous les différents vaccins.
Il faut normalement des années pour créer un nouveau vaccin en partant de rien, mais les scientifiques ont, dans le cas du COVID-19, établi de nouveaux records de vitesse, en sachant que le vaccin était le meilleur espoir du monde contre l’épidémie.
Si tout se passe bien avec les études finales, il faudra encore quelques mois pour que les premières données parviennent de l’essai de Moderna, puis de celui d’Oxford.
Les gouvernements du monde entier tentent de réserver des millions de doses de ces vaccins potentiels pour que, si et quand les institutions de santé approuvent un ou plusieurs vaccins, la vaccination puisse commencer immédiatement. Mais les premières doses disponibles seront rationnées, probablement réservées pour les personnes les plus à risque face au virus.