Crise de l’électricité à Gaza : le Hamas va libérer les manifestants arrêtés
Depuis fin 2016, les Gazaouis ne reçoivent plus que quatre heures de courant par jour, ce qui a donné lieu à de violentes manifestations
Le Hamas a annoncé lundi avoir accepté de libérer les personnes arrêtées lors de manifestations contre la pénurie d’électricité qui a provoqué une éruption de colère dans la bande de Gaza ces derniers jours.
Le ministère de l’Intérieur à Gaza, zone dirigé par le mouvement terroriste du Hamas, a déclaré dans un communiqué que la décision avait été prise après une réunion entre les chefs de la sécurité et les mouvements politiques dans l’enclave palestinienne.
Le ministère n’a pas précisé combien de personnes seraient libérées, mais des militants des droits de l’Homme ont parlé de dizaines de manifestants.
La bande de Gaza a été le théâtre ces derniers jours d’une série de manifestations, y compris jeudi lorsque des milliers de personnes se sont dirigées vers le siège local de la compagnie d’électricité, dans le nord du territoire.
Les forces de sécurité ont violemment dispersé les manifestants, en tirant des coups de feu en l’air, et plusieurs journalistes ont été battus.
Un comédien de premier plan a été arrêté mercredi après avoir publié sur les médias sociaux un appel au Hamas de renoncer au pouvoir.
Depuis fin 2016, les Gazaouis ne reçoivent plus, au mieux, que quatre heures de courant par jour, sous l’effet conjugué d’une hausse de la demande causée par l’hiver et d’une querelle entre organisations palestiniennes. Le Hamas met aussi en cause Israël qui rejette toute responsabilité.
L’autorité de l’électricité de Gaza a déclaré lundi qu’elle fournirait de nouveau de l’électricité par intervalles de huit heures après un engagement du Qatar à verser rapidement plus de 11 millions d’euros à l’Autorité palestinienne pour résoudre le problème.
L’unique centrale électrique de la bande de Gaza a été confrontée à des pénuries de carburant en raison d’un différend avec l’Autorité palestinienne, en Cisjordanie, dominée par le parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas.
L’Autorité palestinienne gère les achats de carburant en provenance d’Israël car les autorités israéliennes ne traitent pas directement avec le Hamas, qu’elles considèrent comme une organisation terroriste. La querelle entre la centrale (et donc le Hamas) d’une part et l’Autorité palestinienne d’autre part porte sur des factures impayées et des taxes imposées par l’Autorité palestinienne sur le combustible.
Les problèmes de trésorerie de l’autorité de l’électricité de Gaza rendent les paiements aléatoires.
Environ 70 % des foyers ne paient pas leurs factures d’électricité, soit parce qu’ils sont trop pauvres, soit parce que la collecte de l’argent est défaillante, selon l’ONU.
Même avant la crise actuelle, la centrale électrique, qui a été bombardée lors des guerres avec Israël, ne produisait pas assez d’électricité.
Depuis dix ans, le blocus israélien de la bande de Gaza complique encore la situation. De plus, les deux millions d’habitants de ce territoire dépendent également des importations d’électricité en provenance d’Israël et d’Egypte.