Croix gammées taguées à Paris: vers une ouverture d’information judiciaire
L'enquête est confiée au commissariat du XVIIe arrondissement de la capitale et les téléphones portables de 13 suspects, dont la garde à vue a été levée, ont été exploités
Les gardes à vue des 13 personnes soupçonnées d’avoir tagué des croix gammées samedi dans le XVIIe arrondissement de Paris ont été levées lundi en fin d’après-midi en vue d’une ouverture d’information judiciaire mardi, a indiqué le parquet.
Samedi vers 17h30, treize personnes, nées entre 1992 et 2003, avaient été interpellés puis placées en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour « dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion et provocation publique à la haine, la violence ou à la discrimination raciale ».
Parmi elles figuraient sept personnes fichées S d’ultradroite, selon la source policière, et trois sont « déjà connues pour des faits similaires », selon le parquet.
Selon cette source policière, il y a parmi eux deux profils : des membres de l’ultradroite et des hooligans.
Elles sont soupçonnées d’avoir tagué des croix gammées au sol, dans le XVIIe arrondissement de la capitale, à hauteur de l’ancienne ceinture de chemin de fer, en contrebas de la place Wagram.
Appelés par des riverains, plusieurs équipages de police ont contrôlé 13 personnes présentes, qui avaient sur elles des traces de la peinture fraîche étalée au sol, selon la même source.
Certaines avaient aussi sur elles des petits couteaux pliants, a encore dit la source policière, mais n’étaient pas porteuses d’arme prohibée, a précisé le parquet. Des bombes de peinture ont aussi été retrouvées à proximité.
Parmi les quatre ou cinq gros tags constatés : des croix gammées ou l’inscription « KOB », en référence au groupe de supporters ultras du Paris Saint-Germain, Kop of Boulogne, avec la lettre O en croix celtique.
Selon le parquet, il n’y a pas eu de témoin direct des faits.
L’enquête est confiée au commissariat du XVIIe arrondissement de la capitale et les téléphones portables des suspects ont été exploités.
Ces interpellations interviennent dans un contexte de forte montée des actes antisémites en France depuis le début de la guerre entre Israël et le groupe terroriste islamiste du Hamas, mais aussi de rassemblements violents organisés par l’ultradroite après le décès du jeune Thomas, tué à la sortie d’un bal le 19 novembre dans le village de Crépol (Drôme).
Gérald Darmanin a appelé lundi préfets et responsables de la police et de la gendarmerie à la mobilisation pour prévenir tout rassemblement pouvant conduire à des actions violentes, notamment de la part de groupes d’ultradroite.