Damas impose un visa d’entrée aux ressortissants turcs
Cette décision a été prise car la Turquie a pris la décision le 9 décembre d'imposer un visa d'entrée aux Syriens
Le gouvernement syrien a annoncé jeudi avoir décidé d’imposer dorénavant des visas aux ressortissants turcs voulant entrer en Syrie, annulant un accord bilatéral sur l’exemption de visa conclu entre Damas et Ankara en septembre 2009, à la suite d’une mesure similaire de la Turquie.
« Suite à la décision prise par le ministère des Affaires étrangères turc le 9 décembre, (…) le gouvernement syrien, en vertu des principes de réciprocité et de souveraineté nationale, a décidé à son tour de refuser l’entrée en Syrie aux ressortissants turcs sans visas », a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
Un responsable du gouvernement turc a confirmé la décision mais il a assuré qu’elle ne s’appliquait pas aux réfugiés, qui constituent la majeure partie des Syriens en Turquie.
« Le gouvernement turc est responsable des conséquences (que cette décision aura) sur les relations entre les peuples syrien et turc », a mis en garde le ministère syrien dans un communiqué publié par l’agence de presse officielle Sana.
Interrogé, un responsable du gouvernement turc ayant requis l’anonymat a confirmé les restrictions expliquant qu’il s’agissait d’une mesure de sécurité prise en raison d’une augmentation considérable du nombre de personnes portant de faux passeports en provenance du Liban et d’Egypte.
« La décision d’introduire le visa pour les ressortissants syriens reflète la nécessité de s’attaquer à ce problème de sécurité », a-t-il souligné.
Il a assuré que les mesures ne s’appliquaient pas aux réfugiés et aux demandeurs d’asile. La Turquie accueille actuellement au moins 2,2 millions de réfugiés syriens ayant fui la guerre dans leur pays.
« Le gouvernement turc reste engagé dans sa ‘politique de porte ouverte’ envers les réfugiés, en place depuis 2011 », a ajouté ce responsable.
Les ressortissants syriens pouvaient jusqu’ici voyager sans visa en Turquie à condition de n’y séjourner que 90 jours maximum sur une période totale de six mois.
Ancien allié de la Syrie, Ankara a rompu ses relations diplomatiques avec le président Bachar al-Assad avec le début du soulèvement populaire en mars 2011. La répression qui s’en est suivie et le déclenchement d’un conflit armé ont poussé la Turquie à se positionner du côté de l’opposition syrienne.
De son côté, le gouvernement syrien accuse la Turquie d’entraîner des combattants de l’opposition, de faciliter leur entrée en Syrie et de soutenir les groupes extrémistes.