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Damas : Le président de la communauté juive s’éteint à l’âge de 80 ans

Albert Kamou, l’un des cinq derniers Juifs de Syrie, né et mort à Damas, célibataire sans enfant, est décédé la semaine dernière

Albert Kamou, chef de la communauté juive syrienne depuis 2006, en 2019, à Damas. (Crédit : capture d’écran YouTube/BBC News)
Albert Kamou, chef de la communauté juive syrienne depuis 2006, en 2019, à Damas. (Crédit : capture d’écran YouTube/BBC News)

Albert Kamou, l’un des cinq derniers Juifs de Syrie, est décédé mercredi 21 septembre, a rapporté le journal libanais L’Orient-Le Jour. Il était âgé de 80 ans.

L’homme, né et mort à Damas, s’était donné pour tâche d’entretenir les cimetières juifs de la ville et de déblayer devant la synagogue. Il faisait le pont entre la très petite communauté et le monde extérieur : les organisations internationales ou les journalistes qui voulaient en savoir plus sur cette communauté, dont l’histoire se transmet de bouche à oreille.

Albert Kamou n’avait jamais quitté la ville, alors que la majeure partie des membres de la communauté juive syrienne avaient pris le chemin de l’exil il y a des décennies, pour Israël ou pour le Liban (encore stable et pacifique), face aux tensions et aux extrêmes violences auxquelles ils ont fait face dans leur pays après la création de l’État d’Israël.

Il était le représentant « officiel » de la communauté depuis 2006, et s’est toujours fait discret. Il avait néanmoins fait une exception en 2019, pour la version arabophone de la chaîne britannique BBC, s’exprimant sur le passé et l’histoire de la communauté, et explorant quelques-uns de ses vestiges, dont l’ancienne synagogue Elyahu, aux côtés de sa sœur, Rachel, elle aussi restée en Syrie.

Dans l’interview, il s’exprimait également sur les violences subies par la communauté.

« Le pouvoir a commencé à nous associer à la cause palestinienne [après 1948] », a-t-il expliqué. « Ils nous ont dit que nous étions la cinquième colonne, ont restreint nos libertés. Alors forcément, pour un jeune de 15-20 ans, il est devenu difficile d’accepter de rester enfermé de la sorte. Il nous était interdit de nous éloigner à plus de 5 kilomètres de Damas, il n’y avait plus de travail, pour beaucoup de gens, la situation était devenue trop gênante. »

En 2019, il indiquait que la communauté comptait une vingtaine de personnes – « quelques individus par-ci, par-là, ça ne vaut plus la peine de faire un recensement, nous nous connaissons entre nous ». Le chiffre a depuis été divisé par quatre et, après la mort de M. Kamou, célibataire sans enfant, il ne reste aujourd’hui plus que deux hommes et deux femmes.

Mendy Chitrik, à la tête de l’Alliance des rabbins des pays musulmans, s’est ému de la disparition de celui « qui avait entre ses mains les vestiges de la communauté ».

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