Dans le sud d’Israël, les habitants de Sderot évacués
Sderot est la première ville à être évacuée lors d'une opération financée par le gouvernement, 8 jours après l'attaque et plus de la moitié des habitants ont déjà quitté la ville

Trois autobus d’une cinquantaine de personnes chacun, rassemblés devant une école du centre de Sderot, sont prêts à partir. Les habitants de la ville israélienne, très durement touchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre, ont été vivement invités, dimanche, à évacuer.
Ils prennent la route sous les alertes incessantes de tirs de roquettes depuis la bande de Gaza adjacente. Destination : les hôtels d’Eilat, au bord de la mer Rouge, dans l’extrême sud du pays, de Jérusalem et de Tel-Aviv.
Mordechai Barsheshet, 57 ans, dit s’être résigné à être évacué vers Eilat après avoir tenté de « résister » pendant une semaine.
« Rester, ça faisait peur. Les jours et les nuits se ressemblent, des qassam (roquettes), des explosions », dit-il à l’AFP. « On dort une heure, on se cache dans l’abri (anti-roquettes), on ne peut pas se doucher, se raser ».
La ville de Sderot, 30 000 habitants, est la cible depuis des années des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, territoire palestinien contrôlé par les terroristes islamistes du Hamas. Le 7 octobre, comme d’autres localités israéliennes limitrophes de Gaza, elle a été le théâtre d’infiltrations par des terroristes armés du Hamas qui y ont tué des dizaines de civils dans les rues, les abris d’autobus, et jusqu’à l’intérieur des maisons.
Des Israéliens ont également été pris en otage et leurs familles sont sans nouvelles.
Dimanche matin, dans les rues désertes, seuls quelques policiers sont visibles. Des restes de nourriture sont éparpillés dans la cuisine dévastée d’une maison qui vient d’être éventrée par une roquette, a constaté une équipe de l’AFP.

« Des pleurs, la peur »
La mairie de Sderot a indiqué que l’évacuation n’était pas obligatoire mais fortement recommandée face à l’imminence d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza annoncée par l’armée israélienne.
Sderot est la première ville à être évacuée lors d’une opération financée par le gouvernement, huit jours après l’attaque. Selon les médias israéliens, plus de la moitié des habitants ont déjà quitté la ville dans les jours qui ont suivi le 7 octobre.
« Nous allons à Eilat, nous reviendrons le plus tôt possible, Sderot c’est chez nous. C’est dur, c’est des pleurs, la peur à chaque alerte, il faut partir, c’est mieux pour les enfants », dit Helen Afteker, 50 ans, avant de monter à bord d’un des autobus.
Shmirit Edri a accouché il y a trois jours à l’hôpital d’Ashkelon, à une trentaine de kilomètres de Sderot, où elle laisse sa fille née prématurée en soins intensifs avec son mari.
« J’amène les trois autres enfants dans le sud en sécurité. Je reviens à l’hôpital, et on va alterner », explique-t-elle.

Au moins 1 300 Israéliens, pour la plupart des civils, ont été tués depuis l’attaque lancée par le Hamas, qui a traumatisé Israël où elle est comparée aux attentats du 11 septembre 2001.
L’Etat israélien a en outre recensé 126 otages, après avoir estimé qu’il y en avait 150, que le Hamas a menacé d’exécuter.
Le groupe terroriste islamiste palestinien a fait état de 22 otages tués dans des frappes israéliennes.