Darom Adom : Le sud d’Israël attend les visiteurs après le confinement
La saison des fleurs sauvages va commencer et les organisateurs du festival espèrent que les restrictions seront allégées, permettant les promenades dans la nature
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

La saison des anémones, en Israël, ne se préoccupe guère de la pandémie.
Et ce sera cette année la 21e édition de Darom Adom – ou le « sud rouge » – un festival annuel organisé dans la région du Negev qui célèbre les anémones rouges qui fleurissent lors des premiers mois du printemps.
Les organisateurs du Darom Adom travaillent sur leur programme depuis le mois d’octobre – avec notamment la course ou la promenade dite « des anémones », des visites guidées, des tours en montgolfière, des ateliers de cueillette de fruits et des sacs de pique-nique fournis par les restaurateurs locaux. Reste toutefois un élément important à déterminer : Celui de l’allègement du confinement.
« Nous travaillons conformément à la loi et l’événement ne sera pas organisé si le confinement n’est pas terminé », explique Livnat Ginzbourg, qui coordonne les activités touristiques pour la région d’Eshkol, dans le Negev. « Mais la nature n’attend personne ».

Le festival, prévu du 4 février au 6 mars, pourrait être prolongé si les anémones se maintiennent encore quelques semaines supplémentaires, continue Ginzbourg. Mais c’est un pari.
La saison du printemps – elle s’étend du mois de février à avril en Israël – est marquée par la floraison des fleurs sauvages dans les champs, une floraison dont l’importance dépend toutefois des chutes de pluie et de l’altitude. Les anémones couronnées, nommées ainsi pour leur cœur noir et leur forme arrondie, couvrent les plaines habituellement nues du nord de Negev, les habillant d’une robe rouge et brillante.
Tandis que la plus grande partie des activités de Darom Adom sont traditionnellement organisées pendant le week-end, du jeudi au samedi, il y aura des activités organisées aussi pendant la semaine cette année, en encourageant les visiteurs à profiter de leurs emplois de temps plus flexibles pour visiter la région en milieu de semaine, ce qui permettra, en évitant les attroupements, de mieux respecter la distanciation sociale.
Les prix des activités seront réduits de moitié du dimanche au mercredi pour tous les événements inscrits sur le site du festival.
Les visiteurs pourront aussi s’installer pour travailler au milieu des anémones aux postes Espaces rouges qui seront installés dans la forêt de Shokeda, avec des tables respectant la distanciation sociale et un accès WiFi. Ceux qui désireront utiliser un Espace rouge devront réserver un créneau de deux heures.

« Le coronavirus nous a appris qu’il est possible de travailler dans des endroits variés, y compris au beau milieu d’un champ d’anémones », déclare Ginzbourg, annonçant aux journalistes la mise en place de ces postes de travail installés dans la forêt.
Les organisateurs avaient envisagé d’organiser des visites numériques, une idée qui a été finalement abandonnée parce qu’elle « ne transmet pas le message qui est le nôtre », commente Leora Sela-David, qui dirige l’organisation touristique Shikma-Bsor dans la région. « Mais on tente de s’adapter à la réalité actuelle », ajoute-t-elle.
Les visiteurs qui souhaitent organiser leur visite peuvent recourir à l’application Metronegev (disponible sur Google Play et sur Apple) pour établir des itinéraires en y incluant des arrêts et des activités.
Il y aura aussi des ateliers culinaires. Des restaurants et des cafés prévoient par ailleurs d’ouvrir leurs portes lors du festival et plus d’une dizaine de restaurants locaux offriront des sacs à pique-nique pour des repas qui permettront de mieux respecter les règles de distanciation sociale.

« Les chefs locaux se sont distingués dans leurs assemblages de pique-nique », déclare Sela-David, « et il y a tant d’endroits merveilleux pour s’installer et manger dans la forêt ».
Avec les récentes chutes de pluie qui ont fait éclore, dans les champs, de nombreuses fleurs rouges, les organisateurs de Darom Adom espèrent que le confinement va être levé, permettant aux amoureux de la nature de venir profiter du spectacle et du grand air en respectant les directives mises en place contre le coronavirus.
« On a de l’espoir », s’exclame Ginzburg.