De « nombreux » pays arabes vont normaliser les liens avec Israël, dit Netanyahu
Accueillant l'ambassadrice américaine à l'ONU, Kelly Craft, le Premier ministre a évoqué "beaucoup" d'autres accords à venir - "peut-être plus tôt qu'on puisse s'y attendre"

Deux jours après la signature des premiers accords entre Israël et le Maroc dans le processus de reprise des liens diplomatiques entre les deux pays, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a expliqué, jeudi, que « de nombreux, nombreux autres pays » allaient normaliser leurs liens avec l’État juif « et peut-être plus tôt qu’on puisse s’y attendre ».
Lors d’une réunion avec Kelly Craft, l’ambassadrice américaine aux Nations unies, qui se trouve actuellement en visite en Israël, Netanyahu a remercié l’administration Trump qui a « défendu en permanence la vérité et défendu l’État d’Israël » à la tribune de l’ONU.
« Le président Trump et son équipe ont fait des merveilles pour dissiper les nombreux mythes et diffamations contre les Juifs et l’État juif, et nous leur en serons éternellement reconnaissants », a-t-il indiqué.
L’ambassadeur israélien aux Nations unies, Gilad Erdan, qui a accompagné Craft à l’occasion de son séjour, a aussi salué la diplomate américaine, disant que « vous avez été déterminante lorsqu’il a fallu imposer à l’ONU le rétablissement des sanctions contre l’Iran, pour garantir que ces dernières restaient bien en vigueur. Vous avez véritablement compris, en vérité, qu’un Iran doté du nucléaire est une menace existentielle, non seulement pour Israël mais pour le monde entier ».

Décrivant un glissement dans le cadre géopolitique mondial, Netanyahu a déclaré qu’il y avait de « grandes opportunités » pour Israël au sein de l’instance internationale.
« On peut voir les États arabes : certains se sont déjà manifestés, d’autres sont en train de le faire… Je pense que nous devons continuer cette politique et qu’on va voir de nombreux, nombreux autres pays se présenter, un nombre bien plus important que ce à quoi on pourrait s’attendre et peut-être beaucoup plus tôt que ce à quoi on pourrait s’attendre », a-t-il dit.
Israël a signé des accords de normalisation avec les EAU et Bahreïn à la Maison Blanche au mois de septembre. Le Soudan, pays à majorité arabe, a convenu de normaliser ses relations avec l’État juif au mois d’octobre et le Maroc a annoncé une reprise des liens avec Jérusalem au début du mois – accueillant une délégation américano-israélienne pour signer de premiers accords dans la journée de mardi.
Les quatre accords ont été négociés par l’administration Trump. Les EAU, le Soudan et le Maroc ont reçu des récompenses significatives de la part des États-Unis pour cette ouverture des liens avec l’État juif.

Le président-élu Joe Biden a salué ces accords, mais certaines élus démocrates ont dénoncé leur nature transactionnelle : Les Émirats arabes unis ont obtenu des avions furtifs, le Maroc sa reconnaissance de l’occupation du Sahara occidental et le Soudan a été enlevé de la liste des États soutiens du terrorisme aux Etats-Unis.
Il est difficile de dire pour le moment si Biden se conformera à ces accords où à d’autres qui pourraient être signés avant que Trump ne quitte la Maison Blanche, même si les analystes disent douter qu’il revienne rapidement dessus.
Un haut-responsable de l’administration Trump a expliqué, mardi, que la Maison Blanche avait offert à l’Indonésie – le plus grand pays à majorité musulmane du monde – une somme d’aide au développement allant jusqu’à deux milliards de dollars si la nation devait accepter de reconnaître Israël.
Le ministre de la coopération régionale du Likud, Ofir Akunis, a expliqué mercredi que deux pays étaient considérés comme favoris pour effectuer rapidement un rapprochement avec l’État juif. Il a néanmoins refusé de les nommer.

L’Arabie saoudite, poids-lourd régional, n’a pas voulu prendre d’engagement, répétant son soutien à l’Initiative de paix arabe, une proposition datant de 2002 qui promet à Israël l’établissement de liens diplomatiques avec tout le monde musulman en échange de la fondation d’un État palestinien sur les lignes de 1967.
Les accords d’Israël avec les Emirats arabes unis et Bahreïn ont été conclus malgré l’impasse des négociations entre les Israéliens et les Palestiniens. Néanmoins, la normalisation avec les Émiratis a exigé de l’État juif qu’il suspende pour une période indéterminée son plan d’annexion d’environ 30 % de la Cisjordanie.
Trump avait expliqué, au lendemain de la signature des accords entre Israël, les Emirats arabes unis d’un côté et Bahreïn de l’autre, qu’il s’attendait à ce que « sept ou huit ou neuf » pays normalisent leurs relations avec Israël, et notamment l’Arabie saoudite.
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