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De nouveaux emplois pour les humains dans l’ère des robots

Les robots « voleront » des millions d'emplois, mais jetez un œil sur les nouvelles perspectives d'emploi qu'ils vont aussi apporter

David Shamah édite notre section « Start-Up Israel ». Spécialiste depuis plus de dix ans en technologies et en informatique, il est un expert reconnu des start-up israéliennes, de la high-tech, des biotechnologies et des solutions environnementales.

Les députés Aliza Lavie (à gauche) et Manuel Trachtenberg posent avec le robot « visiteur » à une session de la commission des Sciences et de la Technologie à la Knesset, le 2 février 2016 (Crédit : Porte-parole de la Knesset)
Les députés Aliza Lavie (à gauche) et Manuel Trachtenberg posent avec le robot « visiteur » à une session de la commission des Sciences et de la Technologie à la Knesset, le 2 février 2016 (Crédit : Porte-parole de la Knesset)

Les robots arrivent et ils vont prendre des millions – peut-être des milliards – d’emplois. Mais ne vous inquiétez pas, a expliqué Yoram Yaakobi, le chef du centre de Recherche et Développement de Microsoft Israël.

« De nouvelles technologies vont amener autant d’emplois que les robots vont en prendre, et même plus encore. Certains des emplois qui seront des emplois les plus demandés dans une décennie sont des emplois dont nous avons aucune idée aujourd’hui. Par exemple – les plongeurs en eaux profondes des Big Data [littéralement grosses données, expression désignant un ensemble de donnée tellement volumineuses qu’elles sont impossible à traiter avec les outils classiques de gestion de données] ».

C’est un travail qui n’était pas possible avant l’ère des big data et qui serait impossible de faire sans la robotique. Cet emploi est susceptible d’être demandé dans les années à venir, car la quantité des données qui sont collectées et qui doivent être stockées explose avec la propagation de la technologie de l’Internet des Choses, a expliqué Yaakobi.

Yaakobi intervenait à l’événement ThinkNext de Microsoft la semaine dernière, où la société exhibe ses meilleures nouvelles technologies, les plus prometteuses, dont beaucoup sont développées en Israël.

Les robots sont l’une des raisons qui donnent aux gens une raison de réfléchir sur le progrès technologique. Tout comme les révolutions industrielles et numériques précédentes ont créé des industries entières, de l’agriculture à la fabrication de vêtements, de même, la révolution des robots permettra d’automatiser la plupart des emplois de service qui sont actuellement l’épine dorsale de l’emploi en Occident aujourd’hui.

Déjà, a expliqué Yaakobi, le changement a profondément affecté les employés qui « interagissent avec les employés », des professions, comme les caissiers de banque – dont beaucoup ont été remplacés par l’amélioration des guichets automatiques, qui aujourd’hui font beaucoup plus que de simplement accepter des dépôts ou de donner de l’espèce.

Et il y a tellement de choses qui se passent.

Selon le Forum économique mondial, les robots vont « voler » à l’économie plus de 7,1 millions d’emplois dans les quatre prochaines années, tout en créant en même temps de 2 millions d’emplois ou plus, pour une perte nette de quelque 5 millions de postes.

Tout cela fait partie de la « quatrième révolution industrielle, qui est en interaction avec d’autres facteurs socio-économiques et démographiques pour créer une tempête parfaite pour le changement du modèle commerciale dans tous les secteurs, ce qui entraîne d’importantes perturbations sur les marchés du travail. De nouvelles catégories d’emplois verront le jour, en déplaçant partiellement ou totalement les autres. Les ensembles des compétences requises dans les deux anciens et nouveaux métiers vont changer dans la plupart des industries et transformer la manière et le lieu où les gens travaillent », a déclaré le WEF.

Zvi Shiller (Crédit : Autorisation)
Zvi Shiller (Crédit : Autorisation)

Comme avec la plupart des changements sociaux, la chose la plus effrayante est de ne pas savoir comment les choses vont finir.

Le professeur Zvi Shiller, le professeur au Département du génie mécanique à la faculté d’ingéniérie de l’université d’Ariel et le président de l’Israel Robotics Association, a déclaré : « nous ne pouvons pas altérer le développement de la technologie, et même si nous essayons, ce serait vain, car une fois que cela a commencé, les révolutions technologiques ne peuvent pas être arrêtées. Il n’y a pas de paradigmes établis pour expliquer comment la société va traiter un grand nombre de personnes qui ne disposeront pas de travail ».

Une réponse qui est possible pour une économie spécialisée en haute technologie comme Israël est de devenir un leader dans la technologie de la robotique, en maximisant ainsi les avantages pour l’économie de la révolution robotique afin de maximiser le nombre d’emplois dans l’économie.

Pourtant, a affirmé Shiller, il va y avoir beaucoup de dommages collatéraux. « Il y aura certainement beaucoup de gens qui ne vont pas être en mesure de s’adapter à la nouvelle économie, et pour eux, je crois que le gouvernement a la responsabilité de les aider ».

Le thème de la responsabilité du gouvernement était également à l’ordre du jour lors d’une réunion de la commission des Sciences de la Knesset, qui a récemment « accueilli » un robot au cours d’une discussion sur les changements auxquels Israël pourraient s’attendre dans l’ère des robots.

Pourtant, a affirmé Shiller, il va y avoir beaucoup de dommages collatéraux. « Il y aura certainement beaucoup de gens qui ne vont pas être en mesure de s’adapter à la nouvelle économie, et pour eux, je crois que le gouvernement a la responsabilité de les aider ».

Certains membres de la Knesset, comme le président du comité Uri Maklev, voit la révolution robotique comme une chose positive.

« La technologie des robots est l’une des technologies les plus importantes en cours d’élaboration », a déclaré Maklev après que le robot (qui était un ordinateur monté sur un dispositif vêtu d’un costume-cravate) a fait un discours avec un texte converti en voix sur l’avenir de la technologie des robots.

« Il y aura de nombreux bénéfices pour la société », a déclaré Maklev. « Aujourd’hui, il faut cinq travailleurs pour prendre soin d’un patient malade dans un centre de soins ou un hôpital mais à l’avenir, nous serons en mesure de faire cela avec un travailleur ».

Un robot lors d' une session à la commission des Sciences et de la Technologie de la Knesset, le 2 février 2016 (Crédit : Porte-parole de la Knesset)
Un robot lors d’ une session à la commission des Sciences et de la Technologie de la Knesset, le 2 février 2016 (Crédit : Porte-parole de la Knesset)

Que va-t-il arriver à ces quatre autres travailleurs ? Ils devront être formés pour une autre profession, a expliqué Maklev. Mais quel genre de travail est-ce que les aides-soignantes, les travailleurs dans le domaine de l’alimentaire et les autres membres du personnel dans le tertiaire relativement peu qualifiés pourraient être formés ? Plusieurs députés, y compris Aliza Lavie et Manuel Trachtenberg, a appelé le gouvernement à « prendre le contrôle » de la révolution robotique et à proposer des programmes intensifs de reconversion aux travailleurs ainsi qu’une formation en technologie de pointe aux étudiants.

Mais selon le robot – qui s’est avéré être le Dr Roey Tzezana, un chercheur ‘en futurologie’ au Yuval NeemanWorkshop de l’université de Tel Aviv (le robot a exprimé ses commentaires et a affiché sa photo sur un écran), il y a probablement peu de choses que la société pourrait faire pour minimiser la perte d’emplois.

« Historiquement, toutes les professions qui sont perdues en raison des progrès technologiques ne sont pas toutes remplacées par quelque chose d’autre », a-t-il rappelé. « Jusqu’à 40 % des emplois actuels risquent de bientôt disparaître ».

Mais il y a plus, a ajouté Yaakobi. « Je suis récemment tombé sur une présentation de Thomas Frey (un futurologue à l’Institut DaVinci et au Google go-to) qui a examiné les 162 emplois de l’avenir qui n’existent pas aujourd’hui. Il présente une bonne plaidoirie ».

Il aura autant d’emplois perdus qui seront créés, a estimé Yaakobi – et il y aura de nombreuses possibilités pour les personnes qui sont flexibles et qui peuvent s’adapter à l’évolution de l’économie et de la technologie.

Yoram Yaakobi, le directeur du centre recherche et développement de Microsoft Israël, qui décrit l'avenir de la robotique au Think Next, le 25 février 2016 (Crédit : Autorisation)
Yoram Yaakobi, le directeur du centre recherche et développement de Microsoft Israël, qui décrit l’avenir de la robotique au Think Next, le 25 février 2016 (Crédit : Autorisation)

Le problème est de savoir quelles sortes d’emplois vont remplacer les postes pris en charge par des robots. Mais grâce à de nouvelles technologies telles que les grandes données, l’Internet des objets (idO), une réalité virtuelle augmentée – et les robots eux-mêmes – il y aura beaucoup de nouveaux emplois pour remplacer les anciens, selon Frey. Un ancien ingénieur d’IBM et un auteur, il est devenu l’une des principales voix qui rassurent sur les changements futurs.

« Prédire les emplois futurs est un exercice qui consiste à examiner les industries futures et à spéculer sur la façon dont ils seront différents de la main-d’œuvre d’aujourd’hui », a confié Frey.

« La gestion des affaires, l’ingénierie, la comptabilité, le marketing et les ventes sont toutes des compétences nécessaires pour l’avenir mais le travail en question sera également différent. Dans le même temps, il y aura beaucoup de postes moins évidents qui devront être créés ».

La liste des 162 emplois futuriste de Frey « aborde ces postes moins évidents ».

Parmi les emplois que Frey décrit il y le spécialiste des données ‘en otage’. « Nous voyons déjà cela se produire », a déclaré Yaakobi.

« Les pirates parviennent à prendre le contrôle d’un ordinateur et à menacer d’effacer les données, sauf si l’on paie une rançon. Les personnes qui sont en mesure de protéger les données et d’empêcher cela seront vraiment demandées – et la protection des données est déjà une industrie qui souffre d’un grave manque d’employés ».

Un robot "majordome" nommé Relay, exposé lors d'un événement Intel en juin dernier, a déjà été utilisé dans l'Hôtel Crown Plaza San Jose-Silicon Valley et apporte des choses de la réception, comme des boissons, des serviettes, des brosses à dents, etc... ( Crédit : Autorisation)
Un robot « majordome » nommé Relay, exposé lors d’un événement Intel en juin dernier, a déjà été utilisé dans l’Hôtel Crown Plaza San Jose-Silicon Valley et apporte des choses de la réception, comme des boissons, des serviettes, des brosses à dents, etc… ( Crédit : Autorisation)

Un autre bon exemple d’un futur emploi qui n’existe pas aujourd’hui est l’architecte réalité augmentée. « Les applications en réalité virtuelle et augmentée vont être la norme dans la plupart des maisons et des bureaux dans les années à venir et quelqu’un va devoir fournir les scénarios pour les applications qui seront utilisés avec ces appareils », a déclaré Yaakobi.

Cela pourrait inclure, par exemple, un expert qui peut traduire les exemples utilisés dans un manuel de mathématiques de troisième année en un scénario de réalité virtuelle ou augmentée.

« Vous devez rendre les choses réalistes et donner également ce sentiment afin de rendre le scénario convaincant. Comme plus de personnes passent plus de temps avec des applications spécialisées en réalité virtuelle et en réalité augmentée, ce travail va devenir encore plus important ».

Ensuite, il y a l’emploi que Yaakobi préfère – les plongeurs en eaux profondeurs des Big Data. « Déjà, nous chez Microsoft expérimentons avec le stockage des serveurs de données volumineux sous l’eau, où l’eau de l’océan refroidit la température du serveur. Cela est logique, car cela évite l’utilisation de l’électricité pour refroidir un centre de données avec de l’air conditionné. Mais que se passe-t-il quand quelque chose se passe mal avec les communications avec ce serveur – lorsqu’un technicien doit plonger avec des outils ou une mise à jour de logiciel qui doit être appliqué manuellement ou quand il y a une violation de la sécurité ? »

« Pour cela, vous avez besoin de deux types de compétences – l’ingénierie et les connaissances en plongée sous-marine. Le plongeur devra aller sous l’eau et utiliser des outils robotiques pour réparer le matériel ou pour atteindre les composants internes du serveur afin d’ajouter des modules logiciels », a précisé Yaakobi.

Tandis que le stockage de données croît à un rythme exponentiel, grâce à l’énorme volume de données recueillies par les dispositifs IdO, le nombre de serveurs sous-marins va croître également – ainsi que la demande pour les ingénieurs capables de faire de la plongée sous-marine.

« Ensuite, il y a les pirates du temps », a poursuivi Yaakobi. « Je ne sais pas encore ce que c’est mais cela me donnera plus de temps pour faire des choses, donc j’en ai besoin ». (Selon Frey, « si nous pensons que les cyber-terroristes sont une tare, cela ne sera rien comparé à ces plaisantins qui commenceront à manipuler le tissu temporel de nos vies »).

La liste Frey inclut les emplois et beaucoup plus encore – des plus évidents (des banquiers en devise chargés du chiffrement, des régulateurs et des avocats, des architectes en trafic automatisés et des ingénieurs pour les véhicules sans conducteur) aux plus ésotériques (des ingénieurs pour les usines à viande biologiques, les revivalistes de l’extinction), aux emplois plus sublimes (psychologues pour les « supers bébés », les assesseurs des points d’échec des Big Data et des systèmes IdO) à ceux qui semblent à l’heure actuelle ridicules (les psychologues et thérapeutes des plantes, les éleveurs de clones).

Et l’avenir, c’est maintenant, a affirmé Yaakobi.

« Beaucoup de ces emplois dans le domaine des big data, IdO, et des robots connaissent tous la menace du piratage. Ce qui signifie que plus ces technologies se développent, plus il y aura un grand besoin d’experts en cybersécurité », a déclaré Yaakobi.

« En 2014, plus d’un milliard de données enregistrées dans des serveurs ont été volés par des pirates et le coût moyen des entreprises cette année pour les violations de données était de 150 millions de dollars. Aussi bien le vol des données et le coût pour y remédier vont augmenter – et rien que d’ici 2019 seulement, nos chiffres montrent que les Etats-Unis à eux seuls aurons besoin de deux millions ou plus d’experts cyber-sécurité. Si ce n’est pas l’emploi de l’avenir, lequel pourrait l’être ? ».

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