De nouveaux ouvrages en français sur l’horreur du 7 octobre 2023
Parmi d'autres livres, le journaliste israélien Amir Tibon, survivant de la tragédie et habitant du kibboutz Nahal Oz, attaqué par le Hamas, publie "Les Portes de Gaza"
À l’occasion du premier anniversaire du 7 octobre 2023 et des commémorations qui accompagneront ce jour funeste, plusieurs nouveaux livres sont publiés ce mois-ci en français au sujet du pogrom qui a fait plus de 1 200 morts dans le sud d’Israël.
Le journaliste israélien Amir Tibon (Haaretz), survivant de la tragédie, publiera Les Portes de Gaza (traduction Colin Reingewirtz, éditions Christian Bourgois) le 19 septembre, sans doute l’ouvrage le plus marquant et essentiel parmi ceux listés ici. Il présentera son livre le même jour à 19h au Musée d’art et d’histoire du judaïsme de Paris (sur inscription).
Habitants du kibboutz Nahal Oz, Amir Tibon et son épouse ont vite compris, à l’aube du 7 octobre 2023, que des terroristes palestiniens avaient envahi leur communauté. Barricadés dans la pièce sécurisée de leur maison avec leurs deux filles, âgées de trois ans et de vingt mois, ils ont entendu les balles cribler les murs, les hurlements de leurs voisins suppliciés, avant d’apprendre les massacres commis dans le voisinage.
Alternant le récit de ces heures d’horreur et celui de l’histoire la bande de Gaza et de celle du kibboutz depuis sa création, Amir Tibon livre là une analyse des décennies qui ont mené Israël à la situation actuelle, en même temps qu’un témoignage essentiel sur la journée la plus terrible de l’histoire du pays.
Le journaliste Daniel Haïk (i24 news) publiera lui le 19 septembre également Samedi rouge : Les survivants des massacres du 7 octobre 2023 témoignent (L’Archipel).
Par cet ouvrage, Daniel Haïk a voulu illustrer et expliquer le traumatisme de la nation israélienne et les répercussions de l’attaque, encore difficiles à mesurer pleinement. On y retrouve ainsi notamment, parmi d’autres, les témoignages ou les histoires d’Irit Lahav, militante pour la paix, barricadée avec des moyens de fortune dans sa chambre de Nir Oz ; de Shlomo Ron, de Nahal Oz, qui s’est sacrifié pour sauver ses deux filles et son petit-fils ; de Noam Cohen, photographe amateur couvrant le festival Nova, protégé par les corps de ses camarades dans un abri où explosaient les grenades ; ou encore de Yosh Ellia, soldat franco-israélien, qui a vu son ami tomber près de lui dans les combats du kibboutz de Beeri qu’ils tentaient de reprendre aux terroristes du Hamas.
Avec ce livre, le journaliste veut aussi répondre à des questions essentielles : où était l’armée ? Pourquoi le renseignement militaire s’est-il montré si négligeant ? Qui a fait croire aux Israéliens que le Hamas était dissuadé de les agresser ? Les clivages qui fracturaient la société israélienne ont-ils servi de catalyseur ? Comment, après les massacres, cette même société a-t-elle su ressouder la solidarité nationale ? Enfin, quels défis devra-t-elle relever pour empêcher qu’un tel pogrom, le plus meurtrier depuis la Shoah, ne se reproduise ?
La journaliste Valérie Abécassis publiera elle l’ouvrage Place des otages (Cerf) le 26 septembre. Son livre retrace le récit de cette journée noire et le combat qui s’ensuit depuis pour défendre le pays et pour la libération des otages retenus à Gaza.
Elle a ainsi voulu faire la « chronique intime d’une société israélienne en pleine effervescence, traversée par les divisions politiques et religieuses, cherchant les ressources pour bâtir son avenir ; un pays aux mille visages, fracturé mais solidaire, meurtri mais en vie ».
Est aussi publié ce 11 septembre : Au cœur du 7 octobre : Témoignages (Delcourt), un album de bande dessinée réalisé sous la direction d’Uri Fink, qui a rassemblé des auteurs israéliens pour « recueillir la parole de ceux qui ont vécu l’horreur, laisser une trace et éviter que ces drames ne sombrent dans l’oubli ».
Nitzan Horowitz, journaliste israélien, ancien élu du Meretz et ministre de la Santé de Naftali Bennett pendant le Covid, et Herve Deguine, journaliste français, publieront eux le 3 octobre Les assiégés – Dans l’enfer du 7 octobre (Cherche Midi), un document glaçant et extrêmement documenté sur l’horreur de l’attaque.
Le journaliste et écrivain Sébastien Spitzer proposera lui Et nous danserons encore: 7 octobre et après : les survivants racontent (Albin Michel) le 18 septembre.
D’autres ouvrages avaient déjà été publiés ces derniers mois au sujet du 7 octobre 2023, parmi lesquels (liste non exhaustive) : Comment ça va pas ? : Conversations après le 7 octobre (Grasset) de Delphine Horvilleur, dix conversations réelles ou imaginaires ; Israël, 7 octobre 2023 : Un pogrom au XXIᵉ siècle (Flammarion), sous la direction de Jérémy André, récit, heure par heure, des crimes ; 7 Octobre : Eux ou nous (Balland) de Jean-Pierre Lledo, une plongée dans la psyché israélienne après l’attaque ; 7 octobre 2023, Israël-Gaza: L’affrontement des tragédies (Rocher), de Benoît Christal et Gallagher Fenwick, livre de témoignages ; 7 octobre, manifeste contre l’effacement d’un crime (Descartes et cie), sous la direction de Sarah Fainberg, David Reinharc, Elisabeth De Fontenay et Samuel Sandler, qui ont voulu publié un « livre du souvenir » et « graver dans les esprits que le pogrom commis par le Hamas relève d’un crime contre l’humanité à visée génocidaire » ; 7 octobre 2023 : De la création d’Israël à l’offensive du Hamas (éditions du Félin) de Claude Moniquet et Genofeva Etienne, sur l’histoire de la région ; ou encore 7 octobre : La journée la plus meurtrière de l’histoire d’Israël racontée par les victimes et leurs proches (Grasset) de Lee Yaron, qui a voulu retracer l’horreur des faits.