De retour d’Israël, Rima Hassan accueillie en héroïne Place de la République, à Paris
"J'ai un mot à dire à Israël. Le prochain bateau est bientôt prêt à partir", a lancé l'élue franco-syrienne enveloppée d'un keffiyeh et munie d'un drapeau palestinien
L’eurodéputée anti-Israël Rima Hassan, du parti d’extrême-gauche La France insoumise (LFI) est revenue jeudi soir à Paris sous les acclamations de plusieurs centaines de soutiens, à qui elle a promis « autant de bateaux que nécessaire » pour briser les restrictions sécuritaires imposées par Israël sur Gaza, malgré l’arraisonnement de son voilier lundi par Israël.
« J’ai un mot à dire à Israël. Le prochain bateau est bientôt prêt à partir », a lancé l’élue franco-syrienne, au micro devant une foule rassemblée place de la République à Paris.
L’eurodéputée venait de débarquer d’un vol mouvementé entre Tel Aviv et l’aéroport de Roissy, après trois jours passés dans un centre de rétention en Israël, où elle avait été placée brièvement à l’isolement.
« Il y a eu une situation conflictuelle à bord, avec d’autres voyageurs […] suite à un mouvement de voyageurs hostiles », a indiqué une source aéroportuaire, expliquant que Hassan avait dû être évacuée de l’avion par la Police aux frontières.
Hassan ne s’est pas présentée aux arrivées à Roissy, où l’attendaient des représentants de LFI et des militants anti-Israël criant régulièrement « Free Palestine », « ce n’est pas une guerre, c’est un génocide ».
D’autres voyageurs sont, eux, sortis du même avion enveloppés du drapeau d’Israël, en levant le poing, répliquant pour certains aux militants anti-Israël.
Tensions avec des passagers du vol en provenance de Tel-Aviv à l’aéroport CDG lors du retour de Rima Hassan et des humanitaires en France. pic.twitter.com/erByDwLBlA
— Enzo Rabouy (@enzorabouyy) June 12, 2025
Des passagers du vol Tel Aviv > Paris n’ont pas hésité à montrer leur soutien à Israël face à des militants venus accueillir Rima Hassan. La députée européenne aurait été « exfiltrée »pic.twitter.com/nImQVgkeIW
— Chrystopher Barolin (@ChrysBarolin) June 12, 2025
« Kidnappés »
Hassan a immédiatement pris la route de la place de la République, où elle a été accueillie par une haie d’honneur formée par une quinzaine de députés Insoumis, et Jean-Luc Mélenchon, qu’elle a étreint à son arrivée.
Ce n est pas ça la France , ils sont déguisés en terroristes du Hamas . Rima Hassan et la Meute de la France insoumise veulent importer le conflit en France . D ailleurs tous les pays arabes dont l Égypte ne veulent pas de Gaza . Notre démocratie est faible , réveillons… pic.twitter.com/XWC3yW2Wxc
— Patricio Andolini ???????????????? ???????? ⚡️PFM Soutien FDO⚡ (@Corleone040480) June 13, 2025
« C’est une femme qui a donné la leçon de courage. Jeunes femmes, jeunes filles, essayez toutes quand vous serez grandes d’être Rima Hassan », a salué le leader Insoumis.
Aux côtés d’un autre Français libéré le même jour, Reva Viard, Hassan est revenue sur son action : « Tout le monde le sait, elle était symbolique, mais elle était éminemment politique », elle « visait d’abord, bien entendu, à livrer de l’aide humanitaire à Gaza » mais « surtout à dénoncer le blocus et à le briser », a-t-elle insisté.
J’ai tellement mal à ma France ????????.
Voir Marianne, bonnet phrygien sur la tête, souillée par les gauchos et remplacée par le keffieh de Rima Hassan… c’est une insulte à notre Histoire.
Ce symbole forgé dans le sang des Français ne mérite pas d’être profané par des députés en… pic.twitter.com/NL9Z98zcZp
— Matthieu Valet (@mvalet_officiel) June 12, 2025
Les deux militants avaient été arrêtés lundi, comme 10 autres personnes, après l’arraisonnement par Israël du voilier Madleen dans les eaux internationales, à environ 185 km de la côte de Gaza. Ces douze militants et journalistes (français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais) étaient partis le 1er juin d’Italie à bord du Madleen pour rejoindre la bande de Gaza.
« Nous avons été kidnappés et ramenés de force », a encore dénoncé jeudi soir Hassan, coiffée d’un keffieh – le foulard arabe censé protéger du soleil et du sable qui est devenu un symbole du nationalisme palestinien – et vêtue d’un survêtement gris hérité de sa détention.
Le Premier ministre français François Bayrou avait dénoncé mercredi ces éléments de langage et rappelé que « si les vrais otages, ceux qui sont détenus à Gaza, s’étaient vu offrir la possibilité de rentrer dans leur pays à l’instant, je vous assure qu’ils seraient rentrés ».
« Selfie yacht »
Jeudi, le gouvernement israélien a annoncé avoir renvoyé six passagers de ce qu’il nomme « le selfie yacht ». « Au revoir, et n’oubliez pas de prendre un selfie avant de partir », a écrit le ministère israélien des Affaires étrangères dans un bref message en anglais sur son compte de réseau social X.
Israël a dénoncé une « provocation médiatique » et indiqué que la flottille ne contenait que très peu d’aide humanitaire, un propos repris mercredi par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui a dénoncé une « opération de communication ».
Gaza n’a pas besoin d’une opération de communication de Rima Hassan, Gaza a besoin d’aide humanitaire. Immédiate, massive et sans entrave.
Honte à ceux qui calomnient la diplomatie française et ses agents, dont la mobilisation est sans faille. pic.twitter.com/DrJEPhnaHh
— Jean-Noël Barrot (@jnbarrot) June 11, 2025
Quatre autres passagers (la Suédoise Greta Thunberg, deux Français et un Espagnol) avaient regagné leur pays plus tôt cette semaine après avoir accepté d’être expulsés par Israël.
Deux autres ressortissants français, à qui Hassan a appelé ses soutiens à réserver un accueil similaire, doivent également revenir vendredi soir.

Les 12 passagers à bord du bateau affrété par la Coalition de la flottille pour la liberté, un mouvement international anti-Israël lancé en 2010, combinant aide humanitaire et protestation politique contre les restrictions sécuritaires imposées par Israël sur Gaza, ont été interdits de séjour en Israël pendant 100 ans, selon l’ONG.
Après avoir atteint la côte égyptienne, le Madleen s’était approché de Gaza en dépit des mises en garde d’Israël contre toute tentative de « briser le blocus maritime » imposé au territoire, dont l’objectif principal est d’empêcher le transfert d’armes au Hamas, considéré comme un organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne notamment.
Israël est en guerre contre le Hamas depuis le 7 octobre 2023 , date à laquelle quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut des communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le groupe terroriste palestinien du Hamas, affirme que plus de 55 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 20 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël affirme s’efforcer de minimiser les pertes civiles et souligne que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.