De violents résidents des implantations s’en prennent à des militaires de Tsahal
Les soldats ripostent en tirant sur la voiture près de Shavei Shomron, dernier incident violent commis par des Juifs contre l’armée israélienne et les Palestiniens
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

L’armée a déclaré lundi soir qu’un groupe d’habitants des implantations qui ont lancé des pierres sur les troupes israélienne en Cisjordanie aurait aussi tenté de percuter un officier avec un véhicule, le dernier d’une série d’incidents violents.
L’armée israélienne a publié un communiqué dans lequel elle condamne « les graves incidents de violence » contre l’armée israélienne en Cisjordanie, qui ont eu lieu lors des émeutes menées par les habitants des implantations dans une ville palestinienne près de Naplouse, à la suite du meurtre de deux Israéliens au cours d’une fusillade dans cette ville.
Selon l’armée, pendant les événements de lundi, un groupe de résidents des implantations a jeté des pierres sur les troupes israéliennes près de l’implantation de Shavei Shomron.
« Un citoyen israélien a essayé d’écraser un officier de Tsahal qui se trouvait sur place. Les forces ont répondu en tirant sur les roues du véhicule, qui a pris la fuite », a déclaré l’armée.
Dans un autre incident, dimanche soir, Tsahal a signalé qu’un officier supérieur avait été agressé par un groupe d’habitants près de l’implantation de Rimonim, en Cisjordanie.
Toujours selon Tsahal, l’attaque aurait eu lieu après que le commandant de la brigade territoriale de Binyamin, le colonel Eliav Elbaz, est sorti de sa jeep pour empêcher des habitants de lancer des pierres sur des véhicules appartenant à des Palestiniens qui traversaient le carrefour de Rimonim, au nord-est de Jérusalem.
Alors qu’Elbaz et certains de ses soldats tentaient d’intervenir pour mettre fin aux jets de pierres, il aurait été attaqué par les jeunes.
« Les suspects ont verbalement agressé l’officier avant de le bousculer », a indiqué Tsahal dans son communiqué.
La police a arrêté deux des suspects, mais ceux-ci ont depuis été relâchés.

« Tsahal condamne toute manifestation de violence, à plus forte raison à l’encontre des soldats et des forces de sécurité. Tsahal soutient le commandant de brigade et ses soldats qui travaillent jour et nuit pour la sécurité des citoyens d’Israël et des résidents de [la Cisjordanie] », a déclaré l’armée.
Le ministre de la Défense Yoav Gallant a également publié une déclaration, affirmant que « l’attaque de soldats de Tsahal par des émeutiers juifs est un acte inacceptable et très grave. »
« Il n’y aura aucune tolérance pour ceux qui violent la loi », a-t-il assuré.
Les incidents se sont produits lors de violences perpétrées par des habitants des implantations israéliennes dans la ville de Huwara, en Cisjordanie, dimanche soir. Ils y ont incendié des maisons et des voitures palestiniennes quelques heures après qu’une attaque terroriste dans la même ville ait coûté la vie aux frères Hallel Yaniv, 21 ans, et Yagel Yaniv, 19 ans.
À Huwara, les médias palestiniens ont indiqué qu’une trentaine de maisons et de voitures avaient été incendiées. Des photos et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent de grands incendies illuminant le ciel à travers la ville de Huwara, située juste au sud de Naplouse.
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu’un homme avait été tué par des tirs israéliens au cours des émeutes dans la ville de Zatara, au sud de Huwara et près de l’implantation de Kfar Tapuah. Selon le service médical du Croissant-Rouge palestinien, deux autres personnes ont été blessées par balle, une troisième a été poignardée et une quatrième a été frappée avec une barre de fer.
Une source militaire a déclaré que Tsahal n’était pas impliqué dans la fusillade qui a tué Sameh Aqtash, 37 ans ; la famille de ce dernier accuse l’armée de l’avoir abattu.
Les actes de vandalisme commis à l’encontre des Palestiniens et des forces de sécurité israéliennes sont généralement qualifiés d’attaques du « prix à payer » [Tag mehir], leurs auteurs affirmant que ces actes sont commis en représailles à la violence palestinienne ou aux politiques gouvernementales considérées comme hostiles au mouvement des habitants des implantations.
Les auteurs de ces crimes sont très rarement arrêtés et les groupes de défense des droits déplorent que les condamnations soient encore plus rares, la majorité des charges dans ces affaires étant abandonnées.
Les signalements de crimes nationalistes contre des Palestiniens en Cisjordanie ont augmenté ces dernières semaines, à la suite de plusieurs attaques terroristes.
Lundi dernier, la police a arrêté cinq habitants des implantations soupçonnés d’avoir participé à l’incendie d’une voiture palestinienne et à l’affrontement qui a suivi avec les troupes de Tsahal. Samedi, des habitants des implantations israéliennes ont incendié un certain nombre de voitures appartenant à des Palestiniens dans le village de Burin, près de Naplouse.

Tsahal est encore à la recherche de l’auteur de la fusillade de Huwara, ainsi que des hommes armés qui ont tué un autre Israélien lundi près de Jéricho.
L’armée a déployé quatre bataillons d’infanterie supplémentaires en Cisjordanie.
Les tensions entre Israël et les Palestiniens sont fortes depuis un an, Tsahal menant des raids quasi quotidiens en Cisjordanie suite à une série d’attaques terroristes palestiniennes meurtrières.
Ash Obel a contribué à cet article.