Décès d’Aliza Magen, première et seule femme directrice adjointe du Mossad
Sa nomination aux plus hauts échelons de l'agence a brisé les barrières entre les sexes dans l'une des institutions de sécurité les plus secrètes et à prédominance masculine au monde

Aliza Magen, la première et seule femme directrice adjointe du Mossad, est décédée à l’âge de 88 ans, a annoncé ce lundi le bureau du Premier ministre au nom de l’agence de renseignement.
Née en 1937 et élevée dans le quartier de Rehavia à Jérusalem, Magen a rejoint le Mossad en 1958, alors qu’elle avait une vingtaine d’années. Elle a rapidement gravi les échelons et est devenue l’une des personnalités les plus influentes de l’histoire de l’agence.
Ses rapports de renseignements rédigés au début de sa carrière avaient attiré l’attention du directeur de l’époque, Isser Harel, qui l’avait affectée à des missions de haut niveau, notamment à la recherche internationale d’un garçon âgé de 10 ans, Yossele Schumacher, enlevé par ses grands-parents ultra-orthodoxes en 1960. Magen avait réussi à persuader un complice de révéler l’endroit où se trouvait le garçon, ce qui avait permis de résoudre l’une des affaires les plus dramatiques qu’ait connues Israël à l’époque.
Tout au long de sa carrière de plusieurs décennies, Magen a participé à des centaines d’opérations secrètes, en Israël et à l’étranger. Dans les années 1960, elle avait été envoyée à Salzbourg, en Autriche, pour recruter un scientifique allemand employé par le régime du président égyptien Gamal Abdel Nasser. Elle avait ensuite occupé un poste au sein du bureau du Mossad en Allemagne.
Magen avait également joué un rôle dans l’Opération « Colère de Dieu », qui avait permis de retrouver et d’assassiner des dizaines de terroristes palestiniens liés au massacre des athlètes israéliens à Munich en 1972.
En 1997, Magen fut nommée directrice adjointe du Mossad, poste qu’elle occupa sous trois chefs d’agence successifs – Shabtaï Shavit, Danny Yatom et Efraïm Halevy – jusqu’à son départ à la retraite en 1999.

Sa nomination aux plus hautes fonctions du Mossad a brisé les barrières entre les sexes dans l’une des institutions de sécurité les plus secrètes et à prédominance masculine au monde.
Dans la déclaration publiée par le bureau du Premier ministre suite au décès de Magen, le chef du Mossad, David Barnea, ainsi que le personnel et d’anciens agents du Mossad, ont salué son rôle de pionnière respectée et dévouée de l’agence, dont le leadership a laissé un héritage profond et durable.
עליזה מגן, האישה שהגיעה לדרגה הכי גבוהה במוסד, הלכה לעולמה: "מפקדת מוערכת ופורצת דרך"https://t.co/MkB9w39tzv pic.twitter.com/VHX8ZMM7Fe
— החדשות – N12 (@N12News) April 14, 2025
« Aliza Magen était l’un des piliers du Mossad, laissant une empreinte durable sur des générations d’employés du Mossad qui ont été formés selon son héritage et ses valeurs », peut-on lire dans la déclaration.