Décès de Moshe Arens, ancien ministre de la Défense et « mentor » de Netanyahu
"Repose en paix Misha, tu m'étais précieux. Je t'aimais comme un fils aime son père," a affirmé le Premier ministre dans son message de condoléances
L’ancien ministre israélien de la Défense Moshe Arens qui avait lancé la carrière diplomatique et politique de Benjamin Netanyahu, est décédé lundi à l’âge de 93 ans, a annoncé le Premier ministre sur son compte Twitter.
« Mon épouse Sara et moi-même sommes accablés par le décès d’une personne que nous aimions profondément, le défunt Moshe Arens. Misha, mon professeur et mentor, était un brillant disciple de Zeev Jabotinsky. C’est ainsi qu’il a connu mon père, qui a assisté à son mariage avec Muriel. Depuis, un lien très fort unit nos deux familles. J’ai observé Misha accomplir de grandes choses pour la construction de l’Etat d’Israël à maintes reprises, en tant qu’ambassadeur à Washington, en tant que ministre des Affaires étrangères, président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense à la Knesset et ministre de la Défense. Ces dernières années, il s’est consacré à regarder inlassablement la documentation de l’histoire du soulèvement du ghetto de Varsovie, dans lequel les membres du Betar ont joué un rôle clef.
Il y a quelques semaines, j’ai rendu visite à Misha chez lui. Il était lucide, comme toujours, un esprit aiguisé, merveilleux dans la splendeur et la noblesse de son âme, un exemple. Il n’y avait pas plus grand patriote. L’immense contribution de Moshe Arens à notre pays sera dans nos mémoires à jamais.
Repose en paix Misha, tu m’étais précieux. Je t’aimais comme un fils aime son père, » a affirmé M. Netanyahu dans son message de condoléances.
« Misha était l’un des dirigeants les plus importants du mouvement Herut. Un homme d’honneur qui ne flanchait pas. Misha était l’un des plus importants ministres de la Défense que l’Etat d’Israël ait jamais eu. Il n’était ni commandant ni général, mais c’était un homme qui se dévouait à l’apprentissage, qui oeuvrait jour et nuit pour la sécurité d’Israël et de ses citoyens.
Toute sa vie, Misha a travaillé à des postes-clés pour garantir le développement et le succès d’Israël, en tant que membre d’Etzel, en tant que scientifique et ingénieur, en tant qu’homme politique, en tant qu’ambassadeur et en tant que gérant de l’une des plus grosses industries sécuritaires d’Israël. Ses efforts dans la rectification des archives sur le rôle de l’Union militaire juive (ZZW) dans le soulèvement du ghetto de Varsovie ne seront jamais oubliés. Avec l’honneur et la noblesse propre aux membres du Betar, c’est sa boussole interne et sa vision sioniste qui lui ont tracé la voie dans tout ce qu’il a entrepris. Que sa mémoire soit bénie, » a déclaré le président Reuven Rivlin dans un communiqué.
« Moshe Arens était un homme de vérité, un patriote, un dirigeant national. Il était honoré par tous et aimé de tous, et répondait toujours présent pour son peuple et son pays. Il a contribué au renforcement du niveau de notre armée en créant les forces terrestres israéliennes, l’un des piliers de l’armée israélienne. Que sa mémoire soit bénie, » a déclaré l’ex-chef d’état-major Benny Gantz qui a récemment lancé son parti baptisé Hossen LeYisrael.
Il est décédé des suites d’une « longue maladie », selon la radio publique israélienne.
Membre du Likud, le parti de la droite, Moshé Arens a été ministre de la Défense à trois reprises dans les années 1980 et 90, ainsi que ministre des Affaires étrangères et auparavant ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis.
C’est à ce poste, en 1982, qu’il a mis le pied à l’étrier à Benjamin Netanyahu alors âgé de 32 ans en le nommant chef-adjoint de la mission à l’ambassade à Washington. Deux ans plus tard, le futur Premier ministre est devenu ambassadeur à l’ONU.
Né en Lituanie, Moshé Arens a émigré en 1939 avec sa famille aux Etats-Unis où il a fait des études d’ingénieur aéronautique et rejoint le Betar, le mouvement des jeunes de la droite nationaliste. Il s’est installé en Israël en 1948 au moment de sa création.
Il a entamé sa carrière politique en se faisant élire député du Likud en 1973. Considéré comme un faucon, il a voté contre les accords de Camp David signés en 1978 avec l’Egypte, le premier accord de paix conclu par Israël avec un pays arabe.
Il est ensuite nommé ministre de la Défense par Menahem Begin à la suite de démission d’Ariel Sharon après les massacres dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila au Liban en 1982. Six ans plus tard, il prend le portefeuille des Affaires étrangères avec à ses côtés Benjamin Netanyahu comme vice-ministre.
Après une pause de sept ans, il redevient ministre de la Défense en 1999 avant de se retirer de la politique en 2003.
Ces dernières années, il a écrit de nombreuses tribunes d’opinion dans le Haaretz, un quotidien d’opposition de gauche dont il n’approuvait pas la ligne politique.
Il avait pris ses distances vis-à-vis de son protégé. L’an dernier il s’était prononcé contre la loi controversée soutenue par le gouvernement de Benjamin Netanyahu de « l’Etat-nation du peuple juif ». Votée par le Parlement en juillet dernier, cette loi confère aux juifs le droit « unique » à l’autodétermination en Israël.