Décès de Zilli Schmidt, figure de la mémoire du génocide des Sintis et des Roms
Zilli Schmidt, survivante d'Auschwitz qui a perdu sa famille dans les camps, a longtemps milité pour le devoir de mémoire, et contre le racisme et l’extrême droite
Zilli Schmidt, survivante des camps de concentration d’Auschwitz, Lety et Ravensbrück, devenue militante de la mémoire du génocide des Sintis et des Roms, est décédée vendredi dernier à l’âge de 98 ans, a rapporté la fondation du Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe, le mémorial de l’Holocauste à Berlin. La cause de son décès n’a pas été précisée.
La fondation a déclaré dans un communiqué que sa mort « laissait un vide profond », alors qu’elle était l’une des dernières survivantes du génocide des Sinti et des Roms. Ces peuples sont Tsiganes, et vivent principalement en Europe de l’Est. Les historiens estiment que 500 000 Sintis et Roms ont été tués dans la Shoah.
Née en 1924 sous le nom de Zilli Reichmann dans l’État de Thuringe, dans l’est de l’Allemagne, Schmidt avait grandi dans une famille sinti allemande de marchands d’instruments et d’opérateurs de cinéma ambulants. Elle a été détenue au camp de concentration de Lety en 1942 puis à Auschwitz-Birkenau avec sa famille en 1943. Elle a été emmenée vers le camp de concentration de Ravensbrück en Allemagne l’année suivante.
Une grande partie de sa famille, dont ses parents, sa fille et sa sœur, a été assassinée avec de nombreux autres Sintis et Roms à Auschwitz alors qu’elle partait vers Ravensbrück.
Après la guerre, Schmidt a milité pour la reconnaissance du génocide et l’aide aux victimes, puis contre le racisme et l’extrémisme de droite.
Elle a été décorée de la Croix fédérale du mérite, qui récompense ceux qui ont apporté une contribution notable à la société allemande, par le président allemand Frank-Walter Steinmeier en 2021.
Suite à son décès, Claudia Roth, ministre allemande de la Culture, a salué Schmidt comme quelqu’un qui avait le « courage de répondre aux griefs » passés et présents.
« Je suis éternellement reconnaissante que Zilli ait choisi de parler de sa vie et des horreurs qui lui sont arrivées », a déclaré Roth dans un communiqué.
Schmidt nous manquera « en tant que témoin contemporaine et en tant que combattante pour la reconnaissance du génocide des Sintis et des Roms », a ajouté la ministre.