Décès du rabbin Menachem Mendel Taub à Jérusalem à 96 ans
Celui que l'on appelait aussi Admor de Kalid avait survécu aux camps d'Auschwitz et de Bergen-Belsen pendant la Shoah
Le rabbin Menachem Mendel Taub, aussi connu sous le nom d’Admor de Kalid, est mort cet après-midi dans sa maison de Jérusalem à l’âge de 96 ans.
Des milliers de personnes ont assisté dimanche aux funérailles à Jérusalem du rabbin, a constaté un photographe de l’AFP.
Né en Transylvanie en 1923, Tabu a vécu aux camps de concentration d’Auschwitz et de Bergen-Belsen, et il est ensuite devenu un cobaye des expériences du docteur nazi Josef Mengele.
Il est arrivé en Israël en 1962 et il a passé ses dernières années à parler et faire des conférences sur la Shoah.
Les proches de Taub ont déclaré que la santé du rabbin s’était rapidement dégradée au cours des deux dernières semaines, quand il a glissé et qu’il est tombé dans sa maison.
Le président Reuven Rivlin a exprimé ses condoléances, déclarant que Taub « a donné une voix à l’héroïsme spirituel des Juifs pendant la Shoah et qu’il a fait tout ce qu’il pouvait pour honorer la mémoire de ses victimes ».
Connu dans la communauté ultra-orthodoxe sous le nom d’Admor de Kalid, du nom d’une dynastie de rabbins hassidiques dont il était l’héritier, il avait été déporté en 1944 à Auschwitz à l’âge de 22 ans avec ses six frères et soeurs.
Seule rescapé de sa famille, il avait subi des expériences du tristement célèbre médecin nazi Josef Mengele et ne pouvait depuis pas avoir d’enfants selon les médias israéliens, bien que lui ait toujours refusé de s’exprimer à ce sujet.
Le visage imberbe et la voix fluette, il avait l’habitude de chanter des chansons qu’il composait à chaque prise de parole en public.
En 1963, il avait émigré en Israël depuis les Etats-Unis et avait dédié son existence à témoigner de la Shoah, sur laquelle il avait consacré une encyclopédie en plusieurs volumes.
« Celui qui a vu comment des enfants étaient arrachés aux mains de leurs mères pour être jetés dans le feu ne peut pas oublier », avait-il affirmé en 2014 lors d’une interview au site d’informations Ynet.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé sa « tristesse » à l’annonce de sa mort.
« Survivant des horreurs de la Shoah, il avait dédié sa vie à reconstruire un monde juif dans l’Etat d’Israël et parmi les juifs de diaspora », a déclaré M. Netanyahu, selon un communiqué de son bureau.
« Il était la voix de l’héroïsme spirituel des juifs durant la Shoah et avait fait le maximum pour honorer les victimes », a de son côté déclaré le président israélien Reuven Rivlin.
« Son oeuvre a une résonance particulière au moment où nous devons redoubler d’efforts pour se souvenir et ne jamais oublier », a ajouté M. Rivlin.