Découverte d’armoiries de bienfaiteurs sur un bâtiment de Jérusalem du début du 20e siècle
La découverte a eu lieu lors des rénovations de l'hôtel Mt. Zion, un ancien hôpital ; le roi George V et Edward Cecil Guinness font partie des bienfaiteurs
Durant la période du mandat britannique à Jérusalem, après la Première Guerre mondiale, une nouvelle aile de l’ex-hôpital ophtalmologique s’est construite à l’extérieur de la Vieille Ville, sur Hebron Road, sur les fonds de la famille royale britannique et des célébrités de l’époque, qui ont laissé une vingtaine d’armoiries sur les murs de pierre du nouveau bâtiment.
Après la guerre d’indépendance, cette nouvelle aile a été transformée en hôtel, et les armoiries, endommagées ou détruites pendant la guerre, ont sombré dans l’oubli.
Une équipe de l’Autorité israélienne des antiquités (IAA) est parvenue à identifier la plupart de ces 23 armoiries et, en travaillant avec une illustratrice, en a reproduit une grande partie, a déclaré lundi l’IAA par voie de communiqué de presse.
Figurent parmi ces armoiries celles du roi George V, monarque régnant lors de la construction de la nouvelle aile de l’hôpital, le major-général Aldred Lumley, comte de Scarbrough, Edward Cecil Guinness, magnat irlandais de la bière, l’aristocrate juif Sir Edward Stern, oncle de la philanthrope Vera Salomons.
Le bâtiment d’origine – le British Ophthalmologic Hospital – a été fondé en 1882 par l’Ordre de Saint-Jean, ordre royal britannique, et a été pendant quelques générations le seul hôpital de ce type dans la région.
Les contributeurs dont les armoiries ornaient les murs de la nouvelle aile, achevée vers 1930, étaient tous membres de l’ordre, qui gère toujours un hôpital ophtalmologique à Jérusalem essentiellement destiné aux besoins des patients des quartiers arabes orientaux de la ville et de Cisjordanie.
Le bâtiment d’origine est aujourd’hui la Maison de la qualité de Jérusalem, un centre artistique et culturel parfois connu sous le nom de « quartier des artistes », et la nouvelle aile a été transformée en l’hôtel Mt. Zion, à l’endroit-même où les armoiries ont été redécouvertes lors des travaux de rénovation.
« Au cours du grand projet de rénovation de l’hôtel Mount Zion, des inscriptions sont subitement apparues, attribuées à John Mason Cook, grand bienfaiteur de l’hôpital. Son père et lui ont fondé la toute première entreprise de voyage moderne, qui existe encore aujourd’hui – il s’agit de la célèbre agence Thomas Cook & Son », explique le Dr Amit Reem, archéologue de l’IAA.
« L’exploration des pièces abandonnées de l’ancien hôpital a permis de découvrir une nouvelle armoirie, celle d’une femme nommée Genevieve Watson, personnalité bien connue de Jérusalem et généreuse bienfaitrice qui a consacré sa vie et sa fortune à l’hôpital », poursuit Reem.
Ces premières découvertes ont mené à des recherches sur les armoiries qui ont permis d’ouvrir de nouvelles perspectives sur la Jérusalem du mandat et la façon dont des membres de l’aristocratie britannique et de l’élite finançaient les projets de la ville.
Reem explique que, même si les découvertes sont « relativement modernes », ces recherches font partie du travail de conservation de « ce qui deviendra une matière archéologique ».
Le travail de l’IAA sur les armoiries – ainsi que les reproductions en couleur de l’artiste Anastasia Prokofyeva et les informations biographiques de chaque contributeur – est présenté au public depuis le 20 juin dans le cadre d’une exposition ouverte au grand public à la Jerusalem House of Quality.