Défense aérienne : le chef du CENTCOM US en Israël
La visite fait suite à de récentes discussions entre le CENTCOM et Tsahal. Biden s’est fait présenter la technologie de défense israélienne la semaine passée
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Michael Erik Kurilla, chef du Commandement central des États-Unis (CENTCOM), est arrivé dimanche en Israël pour sa deuxième visite officielle depuis sa prise de fonctions, en avril dernier.
Ce déplacement fait suite à une réunion, tenue le mois dernier entre une délégation d’officiers du CENTCOM et de hauts responsables de l’armée israélienne, au cours de laquelle des plans d’action conjoints pour une guerre sur plusieurs fronts ont été évoqués et simulés, indique Tsahal.
L’armée israélienne précise que Kurilla – déjà en Israël en mai dernier – consacrera sa visite aux défenses aériennes d’Israël, sans autres précisions.
Mercredi, le président américain Joe Biden s’est vu présenter les systèmes israéliens de défense aérienne à plusieurs niveaux, y compris l’Arrow à longue portée, la fronde de David à moyenne portée, le Dôme de fer à courte portée et un système d’interception laser de haute puissance en cours de développement, baptisé Iron Beam.
Israël espère s’associer à Washington sur le projet Iron Beam, notamment sur la partie investissement du développement et déploiement du système.
Alors que se multiplient les informations sur des initiatives visant à créer un réseau intégré de défense aérienne de nature à permettre la coopération d’Israel avec ses alliés arabes contre l’Iran, un responsable américain a déclaré au Times of Israel que l’initiative était toujours en cours d’élaboration et que l’attention accordée par Biden à certaines technologies qu’Israël exporte vers ses alliés régionaux était un
« hommage » à cette coopération.

Tsahal a déclaré que, lors des réunions du mois dernier entre les deux armées, « les mécanismes de coordination opérationnelle entre armées et principaux points de coopération opérationnelle, de renseignement et de technologie avaient été examinés », qualifiant ces discussions de « jeux de guerre ».
Selon le quotidien Haaretz, les échanges ont porté sur le scénario d’une guerre au Liban, mais il n’a pas été question d’une implication directe des États-Unis dans les frappes israéliennes contre le groupe terroriste libanais du Hezbollah soutenu par l’Iran.
Le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Aviv Kohavi, s’est également entretenu avec la délégation du CENTCOM d’une « évaluation conjointe des défis de sécurité régionale », comme l’avait indiqué l’armée à l’époque.
Le CENTCOM assume officiellement la responsabilité des relations de l’armée américaine avec Israël depuis le mois de septembre de l’année dernière. Jusque-là, Israël avait été maintenu dans la zone de responsabilité du Commandement européen (EUCOM) afin d’éviter d’éventuelles tensions entre le CENTCOM et les nations arabes et musulmanes relevant de sa compétence, dont beaucoup n’entretenaient alors pas de liens formels avec Israël et ne souhaitaient, à ce titre, pas être considérées comme des alliés mutuels.
Ces dernières années, les alliés arabes du CENTCOM ont développé des relations avec Israël, certains même de manière informelle, de sorte que la question a perdu de son acuité.

Kohavi doit se rendre au Maroc lundi dans le cadre du tout premier déplacement officiel d’un chef militaire israélien dans ce pays d’Afrique du Nord.