D’éminents économistes plaident pour un second mandat de 5 ans pour Amir Yaron
Le groupe d’experts avertit des "dommages irréversibles" à l'économie si le poste du gouverneur de la Banque d'Israël n'était pas assuré pendant la période difficile de la guerre
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

Un groupe d’économistes de haut rang a appelé samedi soir les législateurs, y compris le ministre du cabinet de guerre Benny Gantz, à agir pour s’assurer que le mandat de l’actuel gouverneur de la Banque centrale d’Israël, Amir Yaron, qui se termine officiellement le mois prochain, soit prolongé d’un second mandat complet de cinq ans.
Avec le début des combats déclenchés par l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre, qui a fait plus de 1 200 morts – plus grand nombre de victimes jamais enregistré en Israël –, Yaron avait rassuré les investisseurs le mois dernier en leur disant qu’il resterait en fonction au moins jusqu’à la fin de la période d’urgence actuelle pour aider à relever les défis de l’économie d’Israël en temps de guerre.
« L’économie israélienne a besoin de stabilité et de professionnalisme en ces temps difficiles », a déclaré le groupe d’économistes. « Le fait de ne pas prolonger le mandat du gouverneur pourrait causer des dommages considérables et irréversibles. »
Le forum d’économistes a envoyé ces dernières semaines des lettres au Premier ministre Benjamin Netanyahu et au ministre des Finances Bezalel Smotrich pour demander au gouvernement de prendre des décisions « professionnelles et responsables » – notamment en prolongeant le mandat de Yaron – qui sont restées sans réponse. Ils se tournent à présent vers M. Gantz et les chefs de la coalition pour qu’ils mettent immédiatement fin à ce qu’ils appellent la « conduite scandaleuse » du gouvernement en ce qui concerne l’économie.
Selon la loi, Yaron peut être nommé pour un mandat supplémentaire de cinq ans en tant que gouverneur de la Banque d’Israël, sous réserve de la recommandation du gouvernement au président.
Le groupe d’économistes a demandé aux législateurs de veiller à ce que Yaron, qu’ils ont qualifié « d’adulte responsable et de personnalité professionnelle de premier plan » de l’économie israélienne, se voie confier un nouveau mandat complet de cinq ans.

« Le temps est venu de penser au bien de l’État d’Israël et à son avenir en tant que pays progressiste », souligne le groupe.
Les inquiétudes suscitées par les fluctuations brutales du taux de change au cours des premiers jours de la guerre avaient incité la Banque d’Israël, dirigée par Yaron, à rapidement annoncer un plan visant à vendre jusqu’à 30 milliards de dollars de devises. Ce plan a permis à la Banque centrale d’intervenir sur le marché et d’enrayer la forte dépréciation du shekel.
Zvi Eckstein, ancien gouverneur adjoint de la Banque d’Israël ; Rony Hizkiyahu, ancien superviseur des banques et comptable général de la Banque d’Israël ; Yaïr Avidan, ancien superviseur des banques ; Avi Ben-Bassat, ancien directeur-général du ministère des Finances ; Eugene Kandel, ancien président du Conseil économique national ; Eytan Sheshinski, de l’Université hébraïque de Jérusalem ; et Leo Leiderman, de l’Université de Tel Aviv, figurent parmi les signataires de l’appel.
Yaron, dont le mandat s’achève le 23 décembre, devait prendre une décision quant à la poursuite de son mandat de cinq ans après les grandes fêtes juives, qui se sont terminées le jour où la guerre a éclaté entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Dans les semaines qui avaient précédé le déclenchement de la guerre, l’incertitude était grande quant à la question de savoir si Yaron briguerait un nouveau mandat et si les législateurs entendraient le maintenir à son poste.
Yaron, qui avait pris ses fonctions de gouverneur en 2018, a critiqué la refonte du système judiciaire proposée par le gouvernement au début de l’année. Plus récemment, la Banque d’Israël a critiqué le plan budgétaire de guerre du gouvernement pour faire face aux coûts des combats en cours contre le Hamas.