Démission d’un responsable du ministère des Finances
Michael Sarel proteste contre le projet de Yair Lapid d'annuler la taxe de vente pour les primo-accédants, une mesure qu'il juge "populiste"
Un haut responsable au Trésor a remis mercredi sa démission pour protester contre la décision du ministre des Finances Yair Lapid de supprimer la taxe sur l’achat d’un premier appartement par de jeunes couples, estimant que la mesure risquait de conduire à une augmentation des prix.
Dans une lettre adressée à Lapid et transmise à la presse, le docteur Michael Sarel, directeur du département des Revenus Économiques et Étatiques, dit trouver la décision mauvaise « sous presque tous les angles possibles. »
Cette décision, ajoute-t-il, « pourrait faire augmenter le surplus de demande sur le marché immobilier et accroître la pression pour une hausse du prix des appartements. »
Mardi, le ministère des Finances a dévoilé un plan qui permettrait d’annuler la taxe de vente sur l’achat de nouveaux appartements, une mesure à destination des jeunes couples qui profiteraient de la suppression effective des 18 % de taxe.
Seront qualifiés, les jeunes couples, parents au minimum d’un enfant, qui achètent un appartement pour la première fois.
L’un des deux candidats devra avoir effectué son service militaire ou national.
Le couple doit également résider en Israël et accepter de ne pas vendre l’appartement dans les cinq années suivant leur achat, a rapporté mardi le Yediot Aharonot.
La proposition inclut des dispositions visant à empêcher les entrepreneurs d’augmenter les prix pour compenser la différence, et pour prévenir des modifications sur le marché, suite à la suppression de la TVA.
Sarel estime cependant que les suppressions de taxe compliqueraient les lois de fiscalité, encourageraient l’évasion fiscale et transféreraient injustement le fardeau vers ceux qui ne bénéficient pas des exemptions.
En outre, les suppressions pourraient contraindre le gouvernement à augmenter les taxes pour le grand public afin de couvrir les coûts.
Dans certains cas, précise Sarel, le bénéfice d’une exemption d’un groupe particulier est « infiniment plus bas que les coûts imposés au reste du public. »
Selon des sources du ministère des Finances citées dans l’article de Yediot, la proposition, qui vise à résorber la pénurie chronique de logements abordables pour les jeunes primo-accédants, a fait l’objet de longues délibérations au sein des ministères du Logement et des Finances.
Lapid aurait tenu bon, toujours selon ces mêmes sources, face à l’opposition des hauts fonctionnaires du ministère.
Sarel a laissé entendre que la décision de Lapid était « populiste, perçue à tort par la majorité de la population comme une mesure économique sensée, malgré un consensus massif parmi les professionnels pour dire que c’est n’est pas le cas. »
Il ajoute que les exemptions sont presque impossibles à renverser, même quand leur efficacité et leur valeur sont mises en défaut.
Pour ces raisons, Sarel dit ne pas pouvoir soutenir la décision.
« Un tel soutien représenterait un manque de responsabilité personnelle et un colossal échec professionnel », écrit-il.