Dépouilles de soldats: Rivlin appelle les chefs des communautés juives à l’aide
Le président et les proches d'Oron Shaul et Hadar Golden ont rencontré les responsables de 20 communautés juives venus du monde entier à Berlin
Mercredi soir, le président Reuven Rivlin a achevé sa visite en Allemagne en rencontrant les responsables de communautés juives aux côtés des proches de deux soldats israéliens, dont les dépouilles sont détenues dans la bande de Gaza, dirigée par le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Trois civils israéliens, qui seraient entrés de leur plein gré à Gaza, seraient également détenus par le Hamas.
Les responsables de vingt communautés aux États-Unis, en Turquie, en Argentine, en Australie, en Afrique du Sud et d’autres pays ont participé à la rencontre.
Le président a par ailleurs écouté leurs témoignages sur les manières dont les Juifs de leur communauté font face au problème de la montée de l’antisémitisme, a rapporté son bureau dans le communiqué.
« Le président a demandé aux responsables de soulever la question du retour des soldats auprès des autorités compétentes de leurs pays respectifs », notait le communiqué.
Le Hamas, un groupe terroriste qui contrôle Gaza, détiendrait la dépouille des soldats israéliens Oron Shaul et Hadar Golden, dont les corps ont été capturés quand ils ont été tués pendant la guerre de 2014 connue en Israël sous le nom d’opération Bordure protectrice.
Des membres de la famille des deux soldats ont été invités par Rivlin à l’accompagner en Allemagne.
« Nous sommes une famille, a déclaré Rivlin. Tout le monde a ses propres difficultés dans son pays, mais nous nous tenons ensemble. Notre sens de l’obligation mutuelle doit être entendu d’une seule voix pour demander le retour de Hadar et d’Oron ».
Zehava Shaul, la mère d’Oron Shaul, a déclaré lors de la rencontre : « Je me tiens à vos côtés et je vous demande de vous tenir avec nous, avec notre fils. Aidez-nous à le ramener à la maison et à remplir l’obligation religieuse ».
Les responsables juifs ont exposé à Rivlin les défis qui se dressent devant les communautés juives face à la montée de l’antisémitisme et les changements au cours des dernières années, soulignait le communiqué.
Plus tôt dans la journée, Rivlin, en compagnie de son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier et du président du Bundestag Wolfgang Schäuble, avait rencontré les participants à un programme d’échange pan-européen dédié à l’antisémitisme.
Mercredi également, Rivlin s’est exprimé devant le Bundestag en hébreu à l’occasion de la Journée internationale du souvenir de la Shoah. Il a souligné la montée de l’antisémitisme à travers l’Europe, formulant une critique à peine voilée du parti allemand d’extrême droite AfD. Il a ensuite appelé Berlin à isoler le régime iranien plutôt qu’à essayer de lui faire plaisir.
Le chef de l’État a beaucoup parlé de la Shoah et de la mise en place des liens diplomatiques entre Berlin et Jérusalem.
« Israël et l’Allemagne marchent ensemble avec […] courage entre passé et présent, a-t-il déclaré. Entre l’obligation de se souvenir et de ne jamais oublier, et l’engagement vers l’avenir, qui nous dit de regarder vers l’avenir et de travailler ensemble sur la base de valeurs et d’intérêts partagés ».
L’Allemagne porte une lourde responsabilité dans la lutte contre la montée de l’antisémitisme, a-t-il continué.
Prenant soin de souligner que le monde n’est pas au bord d’une nouvelle Shoah, il a néanmoins appelé les élus allemands à ne pas prendre à la légère « le nouvel antisémitisme, le racisme et la xénophobie particulièrement dirigés contre les Juifs, les musulmans et les étrangers ».
Les familles Goldin et Shaul étaient également présentes quand Rivlin s’est exprimé au Bundestag.
On avait annoncé dans le passé que l’Allemagne avait facilité des négociations indirectes entre le Hamas et Israël sur un possible échange de prisonniers israéliens et les restes des soldats détenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens.