Israël en guerre - Jour 495

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Des archives de Hannah Senesh transférées à la Bibliothèque nationale d’Israël

Des journaux intimes, chansons, lettres et carnets de l'héroïne et poétesse hongroise, trouvés dans une valise sous son lit après son exécution, seront accessibles au public

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Hannah Senesh et son frère Giora, à droite, en 1924, une partie des archives de Hannah Senesh actuellement exposées à la Bibliothèque nationale d'Israël (Crédit :  Bibliothèque nationale d'Israël)
Hannah Senesh et son frère Giora, à droite, en 1924, une partie des archives de Hannah Senesh actuellement exposées à la Bibliothèque nationale d'Israël (Crédit : Bibliothèque nationale d'Israël)

Cela fait 76 ans que la poétesse et parachutiste d’origine hongroise Hannah Senesh a été, à l’âge de 23 ans, parachutée dans l’Europe occupée par les Britanniques pour tenter de sauver les Juifs hongrois des camps de la mort nazis.

Senesh a été capturée, torturée et exécutée en Hongrie, mais son histoire et ses poèmes ont survécu.

Ses archives, qui comprennent des poèmes, des journaux intimes, des chansons et des lettres trouvés dans une valise sous son lit après la guerre, ont été transférées à la Bibliothèque nationale d’Israël à Jérusalem, offrant pour la première fois un accès mondial à l’héroïne emblématique.

C’est un moment de fierté pour la bibliothèque nationale d’inclure la collection complète des archives de Hannah Senesh avec d’autres grands de la langue hébraïque moderne, a déclaré David Blumberg, président de la Bibliothèque nationale.

« Le peuple d’Israël pourra consulter ses archives, qui offrent une nouvelle approche de la culture et de la société israéliennes à cette héroïne », a déclaré Blumberg.

Hannah Senesh avec les poules du Moshav Nahalal, une partie des archives de Hannah Senesh actuellement exposées à la Bibliothèque nationale d’Israël. (Crédit : Bibliothèque nationale d’Israël)

Pour nombre de personnes, Senesh, ou Senesz, comme son nom s’écrit en hongrois, représentait l’essence même de l’héroïsme et de la bravoure juifs. Née à Budapest, elle a découvert l’hébreu et la Terre d’Israël à la fin de son adolescence et a écrit que l’hébreu était la vraie langue.

Senesh a immigré en Israël avant la création de l’État en 1939 à l’âge de 19 ans, recevant l’un des trois seuls certificats d’immigration hongrois délivrés cette année-là.

Alors qu’elle vivait au Moshav Nahalal où elle étudiait l’agriculture, Senesh a passé une semaine à l’Université hébraïque de Jérusalem, a raconté Hezi Amiur, conservateur de la Collection Israël à la Bibliothèque nationale d’Israël. C’est là qu’elle a passé du temps à écrire, a-t-il dit, et à découvrir sa voix en hébreu.

Ses archives comprennent les lettres qu’elle a écrites à sa mère Kathrine, ses quatre journaux intimes, dont deux écrits en hébreu, et son livre de 17 poèmes et chansons. Elle a signé certaines de ses œuvres du nom biblique Hagar, qui était le nom de code secret de la Hongrie.

Senesh a rejoint la résistance juive de la Haganah, puis s’est enrôlée dans la British Women’s Auxiliary Air Force et a été recrutée comme parachutiste.

Le poème emblématique d’Hannah Senesh, « Eli, Eli », aussi connu sous le nom « Une marche vers Césarée », trouvé dans son carnet après son exécution en Hongrie. (Crédit : Bibliothèque nationale d’Israël)

Son dernier écrit avant sa dernière mission de sauvetage date du 14 janvier 1944. Il s’agit d’une prière personnelle, pour sa famille et pour l’Europe. Elle a également évoqué le nouveau crayon qu’elle utilisait, et son désir de ne pas gaspiller trop de papier. Il est possible, dit Amiur, qu’il ait été trop difficile, même pour Senesh, de trouver les mots à un moment aussi tendu et effrayant.

L’un des poèmes les plus emblématiques de Senesh était « Eli, Eli », également connu sous le nom de « Une marche vers Césarée », car elle vivait dans le kibboutz Sdot Yam, près de la ville côtière, avant sa dernière mission. Une copie manuscrite du poème, mis en musique et chanté par de nombreux chanteurs israéliens dans les décennies qui ont suivi sa mort, a été trouvée parmi les objets personnels de Senesh.

Mon Dieu, mon Dieu, je prie pour que ces choses ne finissent jamais,
Le sable et la mer,
Le bruissement des eaux,
La foudre des cieux,
La prière de l’Homme.

Un an après son exécution, un ami et compagnon d’armes nommé Moshe Braslavski est retourné à Sdot Yam où il a trouvé une valise pleine de lettres, de journaux intimes, de chansons et de poèmes jusque-là inconnus sous le lit de Senesh.

La collection comprend la valise, sa machine à écrire et son appareil photo, ainsi que les poèmes manuscrits et les journaux intimes de Senesh, et une note que sa mère a découverte dans la poche de la robe de Senesh après son exécution.

Kathrine Senesh, puis son fils, Giora Senesh, et enfin ses fils, se sont occupés des archives d’Hannah Senesh, y compris le catalogage et la traduction de son fonds littéraire.

Le certificat d’immigration de Hanna Senesh, en 1939. (Crédit : Bibliothèque nationale d’Israël)

L’ensemble des archives sera numérisé et exposé, a déclaré Amiur, et jettera un nouvel éclairage sur Hannah Senesh, sa mère et toute sa famille, « sur sa courte mais riche et héroïque vie », a-t-il dit.

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