Des cagnottes lancées pour financer des documentaires sur l’histoire de Juifs
Un documentaire est consacré aux Justes de Moissac et eux enfants qu'ils ont sauvés ; l'autre aux derniers Juifs d’Egypte, à leur patrimoine et leur héritage
Ces dernières semaines, deux cagnottes ont été lancées visant à financer deux différents documentaires.
Le premier, intitulé « Respiration », réalisé par Jean-Luc Becquaert et Estelle Hemmami, s’intéresse aux 500 enfants Juifs qui ont vécu dans la commune de Moissac entre 1940 et 1943, puis entre 1944 et 1951.
Dans leur film, ils sont allés « à la rencontre de ceux qui sont toujours là pour essayer de comprendre comment ces enfants condamnés à disparaitre ont pu se construire un avenir ».
« Grâce à la Maison de Moissac et ceux qui l’ont animée et gérée, [ces enfants] sont devenus avocats, réalisateurs de cinéma, secrétaires, publicistes, ethno-musicologue, diplomates, médecins, acteurs, ingénieurs, styliste, garagistes, écrivains, peintres, sculpteurs, enseignants, philosophes… Celles et ceux qui témoignent ici ont eu un destin extraordinaire, en ce sens que l’ordre des choses était qu’ils n’aient pas de destin du tout », écrivent-ils dans la note d’intention de leur projet.
Les deux réalisateurs espèrent rassembler 17 000 euros afin de pouvoir boucler leur budget.
Ils ont déjà publié des bandes-annonces sur le site de leur projet. La cagnotte sera ouverte jusqu’au 15 décembre sur le site Proarti.fr et le film sortira en mai 2020.
Le deuxième documentaire qui fait actuellement l’objet d’une cagnotte participative est consacré aux derniers Juifs d’Egypte.
« En 1947, il y avait en Égypte près de 80 000 Juifs – presque tous ont quitté leur terre natale et ils ne sont aujourd’hui plus qu’une demi-douzaine, écrit le réalisateur Clément Elbaz sur sa page Ulule. Ce second Exode, qui a eu lieu entre les années 40 et 70 du siècle dernier, est la conséquence de la combinaison de plusieurs facteurs, les deux principaux étant la montée du nationalisme arabe et le retour, après 2 000 ans d’absence, d’une puissance politique juive dans la région. »
Son documentaire vise à « relater l’exode moderne des Juifs d’Égypte, mais aussi de donner un écho à leur dernier combat : celui pour la sauvegarde de leur patrimoine ».
Pour cela, le documentariste prévoit non seulement de rencontrer ces derniers Juifs d’Egypte et de partir sur leurs traces, mais également d’interroger ceux qui ont immigré en Europe.
« Je rappellerai donc, à travers une série de témoignages et avec le soutien d’une voix-off, que les Juifs ont un jour fait partie intégrante de la société égyptienne, et qu’aujourd’hui ceux qui restent comptent bien conserver et transmettre leur mémoire », écrit-il.
Clément Elbaz espère récolter 3 900 euros. Sa cagnotte sera ouverte jusqu’au 11 novembre.
Pour les deux projets, plusieurs contreparties sont proposées aux donateurs.