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Des centaines de manifestants de nouveau devant la résidence de Netanyahu

Lors d'un rassemblement plus calme que celui de mardi, les manifestants du "Drapeau noir" ont demandé au Premier ministre de démissionner en raison d'allégations de corruption

Des manifestants protestent devant la résidence officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem, le 16 juillet 2020. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)
Des manifestants protestent devant la résidence officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem, le 16 juillet 2020. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Des centaines de personnes ont manifesté jeudi devant la résidence officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem, exigeant sa démission en raison de son inculpation pour corruption.

Il s’agissait de la deuxième manifestation du genre cette semaine à l’intersection des rues Azza et Balfour, celle où se trouve la résidence du Premier ministre. La précédente manifestation, à laquelle avaient participé plusieurs milliers de personnes mardi, avait tourné à la violence et des dizaines de personnes avaient été arrêtées lors d’affrontements avec la police.

Bien que les organisateurs aient demandé aux manifestants de passer la nuit de jeudi à dormir sur le trottoir, la police a averti que le rassemblement devait se terminer à l’heure, 23 heures, et que les participants ne seraient pas autorisés à dormir dans la rue.

Certains manifestants ont bloqué la rue Azza de la capitale, perturbant ainsi la circulation.

Les organisateurs ont qualifié le rassemblement de « siège de Balfour » et ont déclaré que l’événement avait également pour but de protester contre la décision du gouvernement de mettre en place un confinement pendant le week-end et d’interdire les rassemblements publics dans le cadre des efforts visant à stopper la propagation du coronavirus.

« L’interdiction des rassemblements publics et l’application d’un confinement visent uniquement à libérer Netanyahu du siège », ont déclaré les organisateurs dans un communiqué rapporté par le site web Walla.

Si la manifestation de jeudi a été relativement calme et s’est terminée sans qu’aucun incident violent ne soit signalé, le souvenir des affrontements de mardi avec la police est resté vif dans l’esprit de certains manifestants.

« Mardi était fou, énorme, historique. Nous ne pouvons pas le recréer, même si nous le voulions. C’était irréel. Il était important de le vivre pour comprendre ce qui s’est passé », commente Sasha, un résident de Jérusalem de 19 ans.

« À un moment donné, j’ai dû me cacher derrière un panneau d’affichage avec un tas d’autres personnes pour éviter d’être attaqué par des flics à cheval. C’était terrifiant », ajoute-t-il.

La manifestation de jeudi, en revanche, revêtait une atmosphère presque carnavalesque. Les jeunes gens qui avaient l’intention de dormir lors du rassemblement, en pyjama et tenant des ours en peluche, étaient assis en cercle par terre. Une poignée d’artistes de cirque divertissait la foule en crachant du feu. Une militante a déclaré au Times of Israël qu’elle prévoyait une séance de yoga à l’aube.

Des manifestants protestent devant la résidence officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem, le 16 juillet 2020. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

« La police est venue ici aujourd’hui, préparée à une violente manifestation. Il y avait près de 20 voitures de police dans la rue l’après-midi, ce qui n’était pas arrivé avant, et ils ont érigé ces barricades de chaque côté. Mais ils ont trouvé à la place une protestation avec une énergie très forte et positive », indique Shimon, 59 ans, au Times of Israël.

Shimon, qui dit avoir assisté aux manifestations de Balfour pendant des mois, dit se réjouir de la nouvelle participation des jeunes.

« Il était temps. Ce qui a commencé comme une protestation des vieux a maintenant pris un tour pour englober la jeune génération », décrit-il en riant.

Interrogés sur la différence entre l’atmosphère relativement calme de ce jeudi et les affrontements violents et furieux de mardi, les manifestants ont apporté des explications différentes. Tamar, une résidente de Jérusalem, a fait écho à celle donnée par l’organisateur de la manifestation, Tamir Hefetz, en affirmant qu’il y avait des provocateurs lors du rassemblement précédent.

Shimon a fait remarquer que les deux protestations étaient également de taille différente, les manifestants de mardi se comptant par milliers plutôt que par centaines.

« Lors de la plus grande manifestation, la police a perdu le contrôle », commente-t-il.

Pour Ofra, 54 ans, il s’agit de la deuxième fois qu’elle assiste à ces manifestations, qui durent depuis plusieurs semaines. « En tant que pays, nous avons le sentiment que nous nous sommes totalement égarés et que les gens au sommet sont là pour eux-mêmes, pas pour nous », dénonce-t-elle.

Amit, 26 ans, est venu du centre d’Israël pour assister aux manifestations pour la première fois. Étudiant, il confie que l’impact économique du coronavirus l’a forcé à retourner vivre chez ses parents.

« Je pense que ce n’est pas un rassemblement de droite ou de gauche. Je ne suis pas vraiment dans l’éventail politique. J’ai des amis de droite et des amis de gauche », explique-t-il.

Avi Ofer, qui se présente comme l’un des organisateurs de la manifestation, a déclaré au Times of Israël qu’environ 200 personnes s’étaient inscrites pour passer la nuit sous une tente de protestation.

Mardi soir, les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau pour disperser plusieurs centaines de personnes qui bloquaient le tramway de Jérusalem dans la nuit, à la suite d’une grande manifestation devant la résidence officielle.

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