Des centaines de personnes aux funérailles d’Ilan Gilon, ex-député du Meretz
Des membres de tout le spectre politique sont venus rendre hommage à cet activiste qui avait défendu les droits des plus vulnérables et qui s'est éteint dimanche à l'âge de 65 ans

Des centaines de personnes ont assisté, mardi, aux funérailles de l’ancien député du Meretz Ilan Gilon, défenseur très respecté de la justice sociale qui s’est éteint dimanche à l’âge de 65 ans.
L’inhumation a réuni la famille, des députés et des ministres au cimetière de Kfar Saba, ville du centre d’Israël.
Son épouse, Yehudit, a fait l’éloge funèbre du défunt. Le couple s’était rencontré à l’école.
« Tu étais un gamin à mes yeux, et j’étais une intello aux tiens. Mais notre amour est un amour pour l’éternité. Avec ta précipitation animée par une passion brûlante, tu étais un incurable romantique », a-t-elle dit. « Tu m’écrivais des poèmes, nous partagions nos pensées et nos secrets. Et aujourd’hui, je te dis adieu. »
« Notre amour a duré 50 ans. Nous savions que nous voulions une énorme famille et aujourd’hui, toute la famille est là – c’est que voulait Ilan. Il y a une foule qui s’est amassée ici et c’est toi qui faisait le lien entre tous », a-t-elle continué.
« Tu étais un homme obstiné, mais indulgent ; c’est toi qui a apporté la paix dans notre famille. Tu as négligé ta santé à cause de ton humanité », a-t-elle déclaré.

Gilon avait été chef de la faction du Meretz et député à la Knesset de 1999 à 2003, puis de nouveau de 2009 à 2021.
Le ministre de la Santé Nitzan Horowitz, l’actuel leader du Meretz, a déclaré que l’ancien député était un combattant qui apportait son soutien à tous ceux qui en avaient besoin.
« La vie politique est difficile et elle a un prix, mais Ilan savait comment y introduire de l’amour et de la sérénité. Il accueillait tout le monde par un sourire et par une étreinte. Il était un soutien, il savait donner confiance et rien n’était faux chez lui », a expliqué Horowitz.
« Il était adoré. Ce n’est pas facile de l’être quand on est une personnalité publique fidèle à ses positionnements et quand on est un idéologue particulièrement déterminé issu d’un camp politique et d’une idéologie qui sont continuellement attaqués. Il savait se battre », a-t-il ajouté.
La ministre des Transports, Merav Michaeli, à la tête du Parti travailliste, a indiqué que Gilon était entré en politique non pas parce qu’il voulait le pouvoir, mais parce qu’il voulait l’offrir au peuple.
« Ilan était une boussole pour moi quand je suis entrée à la Knesset. Il était toujours vif, clair et idéologue – il n’était pas mou. Il était tout l’amour qu’il savait donner aux autres mais quand il entrevoyait le mal, il rugissait de toutes ses forces », a continué Michaeli. « Certains entrent en politique parce qu’ils veulent le pouvoir. Ilan a pris le pouvoir et l’a donné au peuple. Il n’a jamais été attaché au pouvoir, ne serait-ce qu’une seconde. »
Le député du Likud Yuli Edelstein a déclaré à la chaîne Kan que si lui et Gilon étaient presque toujours en désaccord, il n’y avait jamais eu d’animosité entre eux.
« Ces funérailles disent tout. Des générations de députés sont venues aujourd’hui lui dire adieu. Je n’étais d’accord en rien avec ce qu’il pouvait dire, dans presque tous les domaines. Mais il était toujours humain et pour lui, tout venait du cœur. Je n’ai jamais ressenti de rivalité parce qu’avec Ilan, c’était très difficile de se quereller. Il finissait toujours par vous étreindre », a commenté Edelstein.

Né en Roumanie, Gilon, qui avait eu une poliomyélite lorsqu’il était enfant, avait du mal à se déplacer seul et utilisait souvent une chaise roulante.
Lorsqu’il avait 9 ans, sa famille avait immigré en Israël et s’était installée dans la ville côtière d’Ashdod.
Il avait été un membre actif d’organisations de jeunesse et de groupes d’étudiants – et il avait finalement concrétisé son désir de changement social en se présentant aux élections locales, devenant maire adjoint d’Ashdod en tant que représentant du parti de gauche du Meretz.
En 1999, il avait été élu pour le premier de ses deux mandats à la Knesset en tant que législateur sous l’étiquette du Meretz, devenant rapidement une personnalité déterminante dans la défense des droits au travail, des enfants, des travailleurs étrangers et des personnes vulnérables. Il avait aussi aidé les innombrables personnes qui venaient lui demander une assistance.
Il avait également été un fervent activiste dans les manifestations visant à améliorer la vie des personnes en situation de handicap, faisant campagne en faveur de lois visant à améliorer l’accès aux bâtiments ainsi qu’à augmenter les prestations gouvernementales. Il avait non seulement fait avancer ces causes à la Knesset, mais il avait également participé à de nombreuses manifestations.
En 2018, il avait retiré sa candidature à la direction du parti, en raison de problèmes de santé.

Les hommages ont afflué de tout le spectre politique quand Gilon s’est éteint, dimanche.
Le Premier ministre Naftali Bennett a fait l’éloge de l’ancien législateur du Meretz pour être venu en aide à ceux qui en avaient le plus besoin.
« Ilan Gilon, un membre de la Knesset qui travaillait dur, qui connaissait la Knesset, et qui était un homme honnête au grand cœur, est décédé ce matin prématurément », a déclaré Bennett dans un communiqué. « Il travaillait dur pour résoudre les problèmes individuels des citoyens qui s’adressaient à son bureau. Il avait l’habitude de dire : ‘Un membre de la Knesset doit prendre des décisions comme s’il était vieux, pauvre et malade, et non comme s’il était jeune, riche et en bonne santé.’ Toutes mes sincères condoléances à sa famille. Que sa mémoire soit bénie », a déclaré le Premier ministre.
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a salué « l’un des meilleurs d’entre nous ».
Aryeh Deri, du parti Shas, a fait l’éloge de Gilon pour avoir aidé les personnes dans le besoin.
« Ilan était un homme au cœur immense, un homme qui s’est battu toute sa vie pour les défavorisés et les nécessiteux. C’était un homme bon qui était aimé de tous », a tweeté Deri.
Gilon laisse derrière lui sa femme, Yehudit, quatre enfants et ses petits-enfants.