Des dizaines d’incidents antisémites à Milan – dont des menaces de mort
Des graffitis antisémites et menaçants ont été écrits dans les toilettes d'une discothèque ; la communauté est en état d'alerte élevé dans un contexte de guerre entre Israël et le Hamas

Les responsables italiens enquêteraient sur des dizaines d’incidents antisémites liés à la guerre qui oppose Israël au Hamas, dans la ville italienne de Milan. Des graffitis écrits dans les toilettes d’une boîte de nuit appelleraient notamment à tuer les Juifs.
Les messages, traduits dans les médias italiens, disaient « Mort aux Juifs », « bande de rats, on va venir vous chercher dans vos égouts » ou « Nazis de Juifs, vous allez payer ça ». Ces graffitis, accompagnés de dessins du croissant arabe et d’étoiles de David barrées, auraient été retrouvés dans une discothèque, le club Bande Nere, dans l’ancien quartier juif de Milan, vendredi dernier.
« Il y a une atmosphère tendue, pleine de haine, qui règne dans le quartier et qui touche tout le monde », a commenté un employé de la boîte de nuit, qui n’appartient pas à un membre de la communauté juive. Un autre a confié à Il Giornale que « pour le moment, c’est juste un graffiti sur un mur mais qui peut nous garantir que quelque chose de plus grave n’arrivera pas demain ? »
Les institutions communautaires juives – comme cela a été le cas sur tout le continent européen depuis l’assaut barbare perpétré par le Hamas sur le territoire israélien, le 7 octobre – sont en état d’alerte élevé à Milan, une ville qui accueille environ 10 000 Juifs. C’est la deuxième plus grande communauté juive d’Italie après Rome. Les groupes ont émis des directives individuelles comme en direction des familles, recommandant la vigilance et de ne pas s’attarder trop longtemps dans les lieux publics.
Pres de la moitié des parents dont les enfants fréquentent l’École hébraïque de Milan – qui compte 500 élèves – avaient préféré garder leurs enfants à la maison après le massacre du Hamas. Mais le directeur de l’école, Marco Camerini, a fait savoir au journal Corriere della Sera vendredi, que « l’assiduité des élèves a repris son cours habituel ».
Walker Meghnagi, président de la communauté juive de Milan, a perdu sa petite-fille lors du bain de sang du 7 octobre. Tout juste de retour de Tel Aviv, il a souligné l’importance de maintenir un semblant de calme.
Islamic Jihad in Europe. Muslim immigrants in Milan shout: "Open the borders to us, so we can kill the Zionists. Open the borders to us, so we can kill the Jews!" After Israel, whose turn will it be? Italy? Germany? Spain? UK? The only solution is mass expulsions now. pic.twitter.com/NpNLe36NRv
— RadioGenoa (@RadioGenoa) October 23, 2023
« La communauté de Milan continue à vivre tranquillement, comme elle l’a toujours fait, sans baisser la garde… Je peux vous confirmer que nous n’avons pas – et que je n’ai pas – reçu de menace en lien avec ce qui arrive actuellement en Israël, nous n’avons pas d’inquiétude à avoir. Et par dessus tout, nous nous ne faisons pas de politique », a-t-il dit à La Reppublica.
Les tensions étaient palpables au cours d’une manifestation qui a eu lieu samedi à Milan – où approximativement 4 000 personnes se sont mobilisées pour une manifestation anti-Israël. Certains ont scandé « ouvrez la frontière pour qu’on puisse tuer les sionistes », a signalé La Reppublica , et d’autres ont brandi des panneaux avec une image d’Anne Frank portant le keffieh, le foulard arabe.
En réponse à ce rassemblement, Meghnagi a indiqué qu’à »Milan, pour le moment, il n’y a pas de problème, espérons que cela continuera comme ça et pensons plutôt à ce qui est en train de se produire en Israël ».
Il y a eu une recrudescence des signalements d’incidents antisémites dans le monde entier depuis l’assaut barbare du Hamas, durant lequel les terroristes ont massacré plus de 1 400 personnes, des civils en majorité, et pris environ 220 personnes en otage à Gaza.