Des extrémistes juifs s’en prennent à des voitures dans une ville palestinienne
Selon un groupe de défense des droits de l’homme, 25 véhicules ont été endommagés à Salfit, ville palestinienne de Cisjordanie. La police devrait ouvrir une enquête
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Un certain nombre de véhicules ont été vandalisés dans la ville palestinienne de Salfit, tôt lundi matin, dans ce qui semble relever d’un crime de haine, a déclaré une organisation spécialisée dans la défense des droits de l’homme.
Selon Yesh Din, organisation de gauche qui suit de près la violence perpétrée par des résidents d’implantations en Cisjordanie, les pneus d’au moins 25 voitures auraient été crevés.
Des images publiées par le groupe donnent à voir des graffitis peints à la bombe sur des véhicules et sur un mur.
Un des slogans – en hébreu – accompagnant un graffiti sur le mur dit : « Prix à payer ».
Les images des caméras de surveillance publiées par Yesh Din montrent des jeunes masqués et cagoulés, soupçonnés d’être des résidents d’implantations extrémistes, en train de crever des pneus, peu avant l’aube lundi.
La police devait ouvrir une enquête.
Salfit est situé au sud de l’implantation d’Ariel, dans le centre de la Cisjordanie.
Le vandalisme anti-palestinien de la part d’extrémistes juifs est un phénomène courant en Cisjordanie.
Les actes de vandalisme envers les Palestiniens et les forces de l’ordre israéliennes sont qualifiés de « Prix à payer » par leurs auteurs, qui en font un instrument de représailles contre les violences palestiniennes ou les politiques gouvernementales considérées comme hostiles au mouvement pro-implantation.
Leurs auteurs sont très rarement arrêtés et les organisations de défense des droits de l’homme déplorent que les condamnations soient encore plus exceptionnelles, les charges étant le plus souvent abandonnées.
Les actes criminels de nature nationaliste contre les Palestiniens en Cisjordanie ont augmenté ces dernières semaines, suite à plusieurs attentats terroristes.
La veille de ce nouvel acte de vandalisme, un Palestinien armé avait tiré et grièvement blessé un Israélien à Huwara, ville voisine du sud de Naplouse.
Trois semaines plus tôt, jour pour jour, deux frères israéliens étaient abattus dans un attentat terroriste à Huwara, à bord de leur voiture.
Dans le sillage de cet attentat, des résidents d’implantations avaient mené une émeute dans la ville, incendiant des maisons et des voitures. Un Palestinien a été abattu dans des circonstances encore peu claires.
Un général de haut rang de l’armée avait qualifié ces émeutes sans précédent de « pogrom ».