Des familles d’otages fustigent Netanyahu pour ses « machinations politiques », disant qu’un accord ne sera possible que s’il part
"Tant que Netanyahu se sentira bien à l'aise sur son fauteuil, il n'y aura pas d'accord, il n'y aura pas de solution dans le nord, il n'y aura pas de solution pour le pays", a déploré Einav Zangauker, dont le fils Matan est maintenu en détention à Gaza
Un groupe réunissant des familles d’otages a déclaré samedi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu était incapable de conclure un accord qui permettrait à leurs êtres chers de recouvrer la liberté. Ces familles ont réclamé le limogeage du Premier ministre lors d’une conférence de presse hebdomadaire qui a eu lieu à Tel Aviv.
« Tant que Netanyahu se sentira bien à l’aise sur son fauteuil, il n’y aura pas d’accord, il n’y aura pas de solution dans le nord, il n’y aura pas de solution pour le pays », a affirmé Einav Zangauker, dont le fils Matan est maintenu en détention à Gaza.
« Il n’y aura pas d’accord et il n’y aura pas de redressement, pour le pays, sans la chute du gouvernement de Netanyahu. Descendez dans les rues pour sauver les otages et le pays. Il peut s’entourer de murs et de gardes mais cela ne lui sera d’aucune aide parce que nous n’abandonnerons pas », a-t-elle promis.
Danny Elgert, dont le frère Itzik est toujours otage, a accusé Netanyahu de n’avoir rien fait, la semaine dernière, pour tenter de secourir les otages, choisissant de se consacrer à ses objectifs politiques. Elgert a ainsi cité une législation dont l’objectif était d’élargir l’influence du Grand rabbinat – un texte qui a finalement été retiré.
« Au lieu de travailler avec les États-Unis de manière à finaliser immédiatement un accord pour sauver des vies, vous avez fait le choix de vous quereller directement avec les Américains », a-t-il ajouté, se référant aux propos tenus par le Premier ministre qui avaient entraîné des remous avec Washington, cette semaine – le Premier ministre avait affirmé que l’administration Biden avant bloqué des livraisons d’armes.
Ayala Metzger, dont le corps sans vie du beau-père, Yoram, est actuellement à Gaza, a cité une information transmise, au début de la semaine, qui laissait entendre qu’une cinquantaine de captifs étaient encore en vie.
« Le temps passe, un accord est dans l’impasse et les otages meurent en captivité parce que Netanyahu ne veut pas d’un accord. Netanyahu et son gouvernement ont le sang des otages sur les mains », a dit Metzger.
Autre triste anniversaire, celui d’Arbel Yehud, encore entre les mains du Hamas – un anniversaire qu’a marqué Shani Goren, une otage qui a pour sa part recouvré la liberté.
Shani Goren, originaire du kibboutz Nir Oz, avait été kidnappée par les hommes du Hamas, le 7 octobre, avant d’être libérée lors d’une trêve d’une semaine qui avait eu lieu à la fin du mois de novembre dernier. Prenant la parole sur la scène dressée sur la place des Otages, elle a évoqué le 29e anniversaire de sa meilleure amie au sein du kibboutz, Arbel Yehud, qui se trouve dans les geôles du groupe terroristes depuis 260 jours.
« Je suis Shani Goren du kibboutz Nir Oz. Et Arbel est ma meilleure amie », a expliqué la jeune femme. « Je suis revenue de Gaza lors de la dernière phase de l’accord précédent, après avoir été retenue pendant 55 jours dans ce cauchemar qu’est le captivité ».
« Presque huit mois se sont écoulés depuis », a ajouté Goren. « Les gens me demandent comment je vais, si je réussis à gérer tout ce que j’ai traversé. Et la réponse est que j’en suis incapable ».
« Chaque jour, je me réveille et je suis encore détenue en otage. Parce que tant qu’Arbel et tous les autres ne seront pas rentrés, on ne pourra pas commencer à parler de rétablissement ou de pouvoir aller de l’avant. Je le sais. J’y étais ».
« Ramenez-la à la maison. Ramenez les tous à la maison. Maintenant ! » a-t-elle dit avec force.
Par ailleurs, ce sont des milliers de personnes qui réclament le départ du gouvernement et un accord ouvrant la porte au rapatriement des otages qui ont marché en direction de la résidence officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem.
Le mouvement de protestation – plus important que d’habitude dans la ville sainte – a été organisé dans le sillage d’une semaine toute entière de rassemblements anti-gouvernement qui ont eu lieu dans la capitale.
« Qui va s’occuper des évacués ? », ont scandé les manifestants, évoquant les 60 000 civils qui ont dû quitter le nord d’Israël en raison des tirs de roquette du Hezbollah, des tirs qui visent le pays depuis le 8 octobre.
Le gouvernement résiste actuellement aux pressions exercées par de nombreuses communautés du nord qui lui demandent de fixer une date pour le retour chez eux des déplacés.
Sur les panneaux brandis par la foule figuraient les noms de différents villages du nord avec des flammes en arrière-plan.
Devant la résidence de Netanyahu, les protestataires écouteront, dans la soirée, des discours prononcés par les membres des familles d’otages et des opposants au gouvernement proches du Forum des Familles d’otage et de portés-disparus ou du mouvement anti-gouvernement Safeguarding our Shared Home.