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Des fous d’océan développent un e-foil auto-stabilisant et un système de réservation de marina

La société nautique Level produit des e-foils facilement manoeuvrables et Pick a Pier maximise l'occupation des marinas tout en facilitant le processus de réservation

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Le nouvel e-foil de Level en action. (Autorisation : Level)
Le nouvel e-foil de Level en action. (Autorisation : Level)

Ces amateurs de sports nautiques ont capitalisé sur leur connaissance et expérience de la mer pour créer deux start-ups bien distinctes : une qui commercialise le tout premier hydroptère auto-stabilisant au monde (une planche de surf évoluant au-dessus de l’eau grâce à un aileron) et une autre à l’origine d’une application qui met en relation plaisanciers et marinas pour optimiser l’occupation des ports de plaisance et faciliter la réservation de points d’amarrage.

L’idée de l’e-foil, appelée Level, est née sur une île des Caraïbes. Le cofondateur et PDG de l’entreprise, Arthur Yanai, alors skipper d’un catamaran de luxe, se rappelle ces clients inexpérimentés tentant désespérément de trouver l’équilibre et d’estimer leur position au-dessus de la surface lors d’une activité d’hydroptère.

« Imaginez une monoroue instable aussi bien d’un côté que de l’autre et d’avant en arrière », explique Yanai, qui a fait son service militaire comme commando de marine au sein de la prestigieuse unité Shayetet 13 et a une expérience des affaires et de la conception de produits. Le cofondateur de Level, Assaf Friedman, est lui aussi passionné d’activités nautiques, avec une expérience dans les drones.

La planche que les deux hommes ont développée demeure stable et à une distance constante de l’eau grâce à un système gyroscopique et un capteur de hauteur. Ceux-ci envoient des commandes aux ailerons sous-marins, qui se déplacent jusqu’à 100 fois par seconde. Selon Yanai, leur stabilité est bien meilleure que celle susceptible d’être atteinte par des humains.

Le surfer n’a qu’à se pencher en avant pour accélérer, en arrière pour ralentir, et à gauche ou à droite pour naviguer.

La planche Level, qui existe en deux versions selon le poids des surfers, est exempt de vis, pour un transport facile et un assemblage rapide de la batterie et du foil. Il dispose également d’un guidon amovible. Un modèle distinct de « Lyak » (kayak) sera lancé un plus tard cette année pour les sauveteurs en mer et pêcheurs et les trajets entre un navire et le rivage.

Arthur Yanai, co-fondateur de Level. (Courtoisie : Level)

Conçu pour les eaux calmes, l’e-foil s’adresse aux « 95% de personnes qui ne savent pas surfer », conclut Yanai.

Les précommandes sont ouvertes au tarif de 10 500 $ : l’e-foil sera disponible l’été prochain. L’entreprise pense pouvoir baisser le prix aux environs de 4 000 $ dans les prochaines années.

La société propose également des e-foils à louer pour des excursions marines, un peu sur le modèle des Segway.

Les batteries au lithium garantissent une autonomie de l’ordre de deux heures – comme la planche évolue au-dessus de l’eau, la résistance à l’eau de la batterie est au minimum – et une utilisation parfaitement silencieuse.

E-foil auto-stabilisant de Level. (Autorisation, Level)

Yanai se demande déjà si ce dispositif pourrait servir sur des théâtres militaires pour approcher en silence des côtes ennemies, sans risque d’être détecté par les infra-rouges ou les radars. Mais cela, dit-il, sera éventuellement l’affaire d’une autre entreprise.

Trouver un emplacement dans une marina

L’idée de la deuxième start-up, Pick a Pier, fondée par les frères Asaf et Idan Cohen, leur est elle aussi venue de leur expérience. Asaf, qui a étudié dans un pensionnat naval, navigue depuis son plus jeune âge. Pendant son service militaire, il a commandé un navire, enseigné à l’académie navale d’Israël et navigué un peu partout en Israël et aux États-Unis.

Idan travaillait pour sa part pour une entreprise chargée de la gestion et du développement du littoral de Tel Aviv-Jaffa, ce qui l’a initié au fonctionnement de la marina de Tel Aviv. « Il a vu que la marina pouvait dire qu’il n’y avait pas de place alors qu’il y avait des emplacements
libres », explique Asaf. « Les [gérants] de la marina expliquaient qu’ils ne savaient pas exactement qui partait ni quand les gens pensaient revenir. Les réservations sont encore faites manuellement [dans une grande partie de ce secteur]. »

Les frères Idan (à gauche) et Asaf Cohen, cofondateurs de Pick a Pier. (Choisissez votre port)

Cohen ajoute que près de la moitié des marinas, dans le monde, sont privées et donc axées sur les revenus, et que près de 90 % des anneaux sont loués à l’année.

Le principe de Pick a Pier est d’inviter ceux qui disposent d’un anneau à l’année à signaler leurs dates de départ et retour. Ces informations sont intégrées dans un logiciel de gestion des ports de plaisance et rendues facilement accessibles aux plaisanciers à la recherche d’un point d’amarrage. L’application donne également des informations sur les assurances, l’entretien et les activités de loisirs.

Grâce au partenariat d’ores et déjà noué avec deux grands propriétaires de ports de plaisance européens, 40 ports de plaisance du continent utilisent Pick a Pier. Interrogé sur la concurrence sur ce marché, Cohen explique qu’il existe des logiciels de gestion des marinas et des canaux de réservation, mais qu’avant leur création, aucun outil ne combinait les deux.

Le site Internet de Pick a Pier promet aux marinas une augmentation annuelle de 32 % des réservations et une réduction de 85 % de la paperasserie. Il rappelle l’importance de la durabilité, qui lui a fait nouer un partenariat avec Blue Flag et affirme que la maximisation de l’occupation des marinas existantes permettra d’éviter la construction de nouvelles installations. La construction d’une marina peut en effet porter atteinte aux récifs et à la faune océanique et contribuer à l’érosion des côtes en empêchant le dépôt naturel de sable.

Les produits Level et Pick a Pier ont été présentés au deuxième sommet Blue Tech qui s’est tenu à Haïfa, dans le nord d’Israël, organisé par le Centre national israélien de l’économie bleue.

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