Des lycéens de Sarraguemines rendent hommage à Robert Weil
Membre de la Résistance et déporté à Auschwitz, Robert Weil a également été une figure de la vie juive de l’est de la France durant la seconde moitié du 20e siècle

Un hommage a été rendu à Robert Weil au lycée Jean-de-Pange de Sarraguemines (Moselle) par des élèves de Première, a rapporté le quotidien Le Républicain lorrain.
L’évènement était l’aboutissant d’un travail entrepris à la fin de l’année dernière par les élèves et leur professeur d’histoire sur la vie de Robert Weil. Dans ce cadre, les élèves avaient visité le Mémorial de la Shoah et le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau.
Ils ont ainsi présenté leurs travaux sur la vie de l’homme, s’intéressant notamment à la situation des Juifs en France et à Sarraguemines durant la guerre, à la Résistance – notamment celle des Juifs –, au camp de Drancy ou encore aux convois de déportation, dont celui de la famille Weil.
Membre de la Résistance, déporté à Drancy, Auschwitz, Gross-Rosen et Buchenwal, professeur de physique-chimie – notamment au lycée Jean-de-Pange – et membre de l’Académie nationale de Metz, Robert Weil a également été une figure de la vie juive de l’est de la France durant la seconde moitié du 20e siècle.
Il a ainsi été vice-président du Consistoire israélite de la Moselle et a participé aux efforts de traduction en français du Talmud dans les années 1970. Il a également traduit de l’allemand – sa langue maternelle – la Lettre de Maïmonide sur le calendrier hébraïque.
Robert Weil est devenu Chevalier de l’ordre national du Mérite en 1969 et Commandeur des Palmes académiques en 1974. Il a également reçu la Médaille militaire avec croix de guerre, la Croix du combattant volontaire de la Résistance et la Médaille de la déportation et de l’internement pour faits de Résistance. Les grands rabbins français Jacob Kaplan et Ernest Gugenheim lui ont décerné le titre de Haver.
Libéré d’Auschwitz dans un état de grande faiblesse en 1945, Robert Weil a repris son poste au lycée de Sarraguemines quelques mois plus tard. Il aura un fils en 1948, Alain Weil, devenu plus tard grand rabbin de Clermont-Ferrand puis de Strasbourg. L’homme était présent à la cérémonie avec les élèves – il a fait le déplacement depuis Israël – et a lu un témoignage de son père.
La femme de Robert Weil, Olga (23 ans), et leurs deux filles, Ruth (5 ans) et Danielle (2 ans), ont été tuées dans les chambres à gaz à leur arrivée à Auschwitz en 1944.
Robert Weil est décédé le 30 janvier 1992 à Strasbourg et repose depuis au cimetière israélite de Sarreguemines.