Des magasins ouverts malgré la fermeture obligatoire du week-end
Deux exploitants de centres commerciaux avaient prévenu qu'ils n'interviendraient pas auprès des commerçants ; la police a pour sa part rappelé aux magasins la nécessité de fermer
Un certain nombre de commerçants israéliens ont contrevenu samedi aux mesures de fermeture imposée des magasins pendant le week-end, après un conflit non-résolu entre les ministres au sujet de la date à venir d’un allègement des régulations. Celles-ci ont entraîné, pour les magasins, un week-end de fermeture supplémentaire.
Le groupe Big Shopping Center a fait savoir qu’il autoriserait l’ouverture des magasins ce week-end, avait rapporté la chaîne publique Kan.
De plus, l’exploitant du centre commercial d’Ofer a ouvert ses portes comme à son habitude, citant la présence de supermarchés, de pharmacies et de restaurants qui sont autorisés à travailler en fin de semaine. Il a ajouté qu’il n’interviendrait pas si d’autres boutiques choisissaient, elles aussi, d’accueillir des clients.
Certains magasins situés dans les centres commerciaux et galeries marchandes ont proposé des produits alimentaires de première nécessité à proximité directe de leurs vitrines, affirmant qu’ils vendaient dorénavant des produits disponibles habituellement dans les épiceries – qui ont la permission d’ouvrir le week-end – et que, ce faisant, ils ne contrevenaient pas aux restrictions.
Nassim Ibrahim, chef de rayon dans l’enseigne Toys ‘R’ Us au sein du centre commercial Bilu Center, dans le centre du pays, qui n’est pas un espace intérieur fermé, a déclaré devant les caméras de la Douzième chaîne que, si son magasin respectait les règles d’hygiène et de distanciation sociale, il s’attendait néanmoins à une visite de la police.
« Nous respectons les règles d’hygiène, nous respectons la règle portant sur la distanciation sociales de deux mètres, nous suivons toutes les instructions et, avec un peu de chance, tout ira bien. On peut être combien chez soi ?… Nous, on a besoin de gagner notre vie, on a besoin de travailler et les clients veulent pouvoir venir acheter des choses pour leurs enfants, surtout dans un espace ouvert », a-t-il continué.
Les commerces et autres qui travaillent en violation des restrictions adoptées dans la lutte contre le coronavirus peuvent écoper d’une amende de 5 000 shekels.
Des images diffusées par la chaîne ont semblé montrer des agents de police demandant aux magasins de baisser le rideau. La majorité n’a pas obtempéré.
« Je dois faire mon boulot. La décision vient d’au-dessus et le magasin devrait être fermé », dit ainsi un agent au gérant d’un commerce.
Sous les directives de lutte contre le virus, les magasins considérés comme « non-essentiels » doivent fermer leurs portes entre le vendredi à 17 heures et jusqu’au dimanche à 5 heures du matin – une mesure partielle visant à endiguer la propagation actuelle rapide de la maladie, tout en permettant à l’économie de fonctionner une majeure partie de la semaine.
Une importante part de l’activité commerciale en Israël est de fait réduite chaque week-end en raison des lois du pays sur le Shabbat, la journée de repos juive, mais certains centres commerciaux et sites de divertissement restent toutefois ouverts.
Zaki Kfir, un client, a déclaré à la Douzième chaîne qu’il était volontairement venu faire des courses pour afficher sa solidarité avec les commerçants.
« On est venus pour soutenir les entreprises locales. La fermeture a été une décision complètement et exclusivement politique, au nom de la pratique du Shabbat, soutenue par les partis ultra-orthodoxes. Et je pense que la police comprend très bien, elle aussi, qu’il n’y a pas de raison de faire fermer cet endroit. On suit les directives, on fait attention, et tout semble aller bien », s’est exclamé Kfir.