Des manifestants réclament un accord ; Israël et le Hamas divergent toujours
Des manifestations ont eu lieu à Tel Aviv et dans le reste du pays, alors que le groupe terroriste exige des modifications à la dernière proposition soutenue par les États-Unis

Les Israéliens se sont rassemblés samedi soir dans tout le pays pour réclamer un accord de cessez-le-feu et la libération des otages, alors que le groupe terroriste palestinien du Hamas a fait connaître sa réponse à une proposition soutenue par les États-Unis et acceptée en principe par Israël.
Le groupe terroriste palestinien cherche à obtenir des modifications au dernier plan américain – ce qui rend la conclusion d’un accord entre les deux parties peu probable dans un avenir proche.
Plus tôt dans la journée, le mouvement des Kibboutzim a organisé une opération-escargot, circulant à bord de tracteurs, jusqu’à Tel Aviv pour marquer Shavouot, une fête étroitement liée aux communautés agricoles, tout en appelant à la libération des 58 otages toujours détenus dans la bande de Gaza. Le convoi s’est arrêté sur la Place des Otages, devant le musée de Tel Aviv. Le mouvement a été profondément marqué par le pogrom du 7 octobre, au cours duquel de nombreux habitants des kibboutzim ont été tués et enlevés.
« La lutte pour le retour des otages est une lutte pour le caractère et pour l’esprit de l’État d’Israël », a déclaré Lior Simcha, secrétaire général du mouvement des Kibboutzim, dans un communiqué, exhortant le Premier ministre Benjamin Netanyahu à faire tout son possible pour ramener les 58 otages.
Le rassemblement principal a débuté à 20 h sur la Place des Otages, organisé par le Forum des familles des otages et disparus, où des proches des captifs et d’autres personnes se sont adressés à la foule. Parmi les intervenants figuraient Yaniv Yaakov, le frère de Yaïr Yaakov, tué le 7 octobre et dont le corps sans vie est toujours détenu par le Hamas ; Lishay Miran-Lavi, épouse de l’otage Omri Miran ; Rivka Bohbot, épouse de l’otage Elkana Bohbot ; l’ex-otage Sharon Aloni Cunio, l’épouse de l’otage David Cunio ; Alon Nimrodi, père de l’otage Tamir Nimrodi ; Yehuda Cohen, père de l’otage Nimrod Cohen ; Shimon Buskila, père de Yarden Buskila, assassiné lors du festival de musique Nova ; et Simcha, secrétaire général du mouvement des Kibboutzim.
Des rassemblements similaires ont eu lieu à Jérusalem, Haïfa, Beer Sheva, Herzliya et dans d’autres villes du pays.

Ces manifestations interviennent alors que de nouveaux efforts diplomatiques sont déployés pour obtenir un accord sur la libération des otages, quelques jours seulement après des rassemblements organisés dans tout le pays pour marquer les 600 jours de captivité des otages.
Des sources du Hamas ont déclaré au journal londonien Al-Sharq Al-Awsat que la réponse du groupe terroriste à la proposition d’accord de cessez-le-feu et de libération des otages présentée par l’envoyé spécial américain Steve Witkoff était globalement positive, mais assortie de conditions, avec notamment un calendrier de libération plus échelonné.
Selon une copie de la dernière proposition de Witkoff, dont l’authenticité a été confirmée au Times of Israel par deux sources proches des négociations, le Hamas relâcherait dix otages israéliens détenus à Gaza et rendrait les corps sans vie de dix-huit otages décédés au cours d’un cessez-le-feu de soixante jours.
Une source directement impliquée dans les pourparlers a déclaré au Times of Israel que la réponse du Hamas comprenait une exigence qui rendrait plus difficile la reprise des combats par Israël si les négociations sur un cessez-le-feu permanent n’étaient pas conclues avant la fin de la trêve de 60 jours.

La source a indiqué que le Hamas avait apporté d’autres modifications à la proposition de Witkoff, ajoutant que cela nécessiterait un processus de négociation plus long.
La proposition actualisée soumise par le Hamas prévoit la libération des dix otages de manière plus échelonnée tout au long de la trêve, plutôt qu’en deux groupes le premier et le septième jour, comme le prévoyait l’offre américaine.
Selon cette source, ce changement visait à empêcher Netanyahu d’abandonner les négociations sur un cessez-le-feu permanent après la libération des otages, ou de refuser tout simplement d’y participer, comme il l’avait fait lors du précédent cessez-le-feu en janvier.
Netanyahu a déclaré cette semaine aux familles des otages qu’il approuvait en principe la proposition de Witkoff.
Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent 58 otages, dont 57 des 251 personnes enlevées par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 35 personnes dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne, et 20 seraient encore en vie. Les autorités israéliennes ont fait part de leurs vives inquiétudes pour le sort de trois autres personnes.