Des manifestations à Beyrouth suite à la suspension d’un professeur par l’UNRWA
L’Office controversé de l'ONU pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient ne précise pas les raisons, mais les spéculations parlent d’affiliation possible avec le Hamas
Des dizaines de manifestants se sont rassemblés en masse mercredi devant le bureau libanais de l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), après la suspension d’un de ses membres pour de possibles violations du code de conduite de l’agence onusienne.
Le professeur des écoles Fathi al-Sharif a été suspendu pour trois mois, sans versement de salaire, alors que les Nations unies enquêtent sur des activités “qui pourraient être une violation du code de conduite réglementaire des agences de l’organisation” d’après un communiqué adressé à Reuters.
L’UNRWA a indiqué ne pas être en mesure de fournir plus d’informations, ne précisant pas si l’enseignant était accusé d’appartenir à un groupe terroriste.
Sharif a pris la parole lors d’une manifestation de soutien organisée mercredi. Reuters a recueilli plusieurs témoignages l’accusant de liens avec le Hamas, le groupe terroriste palestinien responsable du massacre du 7 octobre dans le sud d’Israël.
“Le travail ne peut s’arrêter, et nous resterons,” a-t-il clamé aux manifestants.
L’UNRWA, qui est chargée d’apporter de l’aide notamment en termes d’éducation et de santé aux réfugiés palestiniens de la région, est en crise. De nombreux pays ont gelé les financements de l’agence car certains de ses employés ont été accusés d’avoir participé à l’assaut barbare du 7 octobre, et que nombre de ses membres seraient affiliés d’une manière ou d’une autre au groupe terroriste palestinien du Hamas.
Israël a informé l’ONU qu’il n’autoriserait plus les convois d’aide alimentaire de l’UNRWA dans le nord de Gaza, où la famine pourrait arriver au mois de mai d’après un rapport validé par l’ONU la semaine dernière. Un porte-parole du gouvernement israélien a annoncé que le gouvernement comptait stopper l’ensemble de ses coopérations avec l’UNRWA à Gaza.
Plus tôt cette année, Israël a accusé 12 employés de l’UNRWA en fonction dans la bande de Gaza d’avoir participé au massacre perpétré par le Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, où près de 1 200 israéliens, principalement des civils, ont été tués, et 253 autres pris en otage à Gaza.
Israël a lancé en représailles une riposte terrestre, maritime et aérienne, causant d’après le ministère de la Santé du Hamas, plus de 32 000 morts palestiniens, un chiffre invérifiable, et qui ne fait pas la différence entre les civils et les terroristes.
Les accusations par Israël ont occasionné la suspension des financements par plus d’une dizaine de donateurs, certains ayant depuis repris ces financements.
Ces accusations ont aussi déclenché une enquête menée par un organisme indépendant. ainsi que l’examen des garde-fous destinés à garantir la neutralité et l’indépendance de l’UNRWA, a indiqué Dorothée Klaus, représentante libanaise de l’UNRWA, à Reuters.
Elle s’attend à ce que sa branche soit consultée dans l’éventualité d’un examen visant à établir ou non la participation d’employés de l’agence onusienne à des groupes terroristes.