Des manifestations et des célébrations parallèles marquent Simhat Torah à Tel Aviv
Les pro-accord et les Haredim se rassemblent pour marquer la fête et la date hébraïque du 7 octobre ; d'autres défilent près des maisons de Benjamin Netanyahu à Jérusalem et à Césarée

À l’occasion de la fête de Simhat Torah et de l’anniversaire – selon le calendrier hébraïque – du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, des manifestants anti-gouvernement se sont rassemblés à Tel Aviv et dans d’autres villes d’Israël pour rendre hommage aux victimes de l’assaut barbare et sadique et pour réclamer un accord qui permettrait de faire libérer les derniers otages détenus à Gaza.
Simhat Torah célèbre l’achèvement du cycle annuel de lecture des cinq livres de Moïse.
Le matin de la fête, l’année dernière, le Hamas et d’autres groupes terroristes avaient envahi Israël, massacrant plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant 251 otages à Gaza.
Des militants et des proches des otages détenus par le Hamas se sont rassemblés jeudi autour des photos des otages exposées à la fontaine emblématique de la Place des Otages à Tel Aviv, récitant la traditionnelle prière juive pour les morts en mémoire des victimes.

Certains manifestants portaient une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Il n’y a pas de joie, il n’y a pas de Torah, il n’y a que de la négligence », appelant le gouvernement à conclure un accord pour libérer les derniers otages encore détenus dans la bande de Gaza.
Par ailleurs, le groupe juif orthodoxe Rosh Yehudi a lancé son défilé annuel marquant la fin de Simhat Torah dans la rue Dizengoff de Tel Aviv, auquel ont participé une centaine de personnes sous une forte présence policière.
Le défilé « Hakafot Shniyot » a suscité la colère de certains militants, qui ont estimé que les célébrations devraient être restreintes cette année par respect pour l’anniversaire des massacres. Rosh Yehudi a organisé la marche de cette année en coopération avec le forum de droite Gvura, qui regroupe des familles endeuillées.
Basé dans le centre de Tel Aviv, Rosh Yehudi est la bête noire des groupes laïcs qui s’opposent à ses prières publiques séparées par sexe. Lors des Hakafot Shniyot, il n’y a pas de distinction nette entre les sexes, même si les hommes et les femmes semblent danser dans des cercles distincts, seuls les hommes tenant des rouleaux de la Torah.

Des comptes, sur les réseaux sociaux, de militants anti-gouvernement avaient exhorté les partisans à organiser une manifestation silencieuse et à empêcher Rosh Yehudi d’organiser son événement.
Un manifestant a brandi une pancarte sur laquelle on pouvait lire « Déplorables ! Idolâtres ! » devant les participants et il les a accusés de détruire la démocratie alors qu’ils marchaient dans la rue King George en direction de la rue Dizengoff. La police a demandé au manifestant de quitter les lieux et la pancarte lui a été saisie.
Men dance with Torah scrolls in Tel Aviv, at National Religious group Rosh Yehudi's annual 'Second Rounds' of Simhat Torah dancing, which some anti-government, pro-hostage deal activists criticized, since it falls on the first Hebrew-calendar anniversary of the Oct. 7 onslaught. pic.twitter.com/Z8GVoNOvzG
— Noam Lehmann (@noamlehmann) October 24, 2024
S’exprimant avant le départ de la marche, le chef du Rosh Yehudi, Israel Zeira, a remercié la police de Tel Aviv « de nous avoir ‘protégés’ contre les provocations ».
« Nous sommes venus danser non pas seulement pour nous, pas seulement parce que nous le voulons, mais parce que c’est notre devoir envers nos amis qui ne sont pas là » – les otages, les soldats au front, ceux qui ont été tués ou blessés, a-t-il déclaré.

Des manifestants se sont également rassemblés devant les résidences du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem et à Césarée, appelant le Premier ministre à signer un accord de cessez-le-feu pour ramener les otages chez eux.
« Pour que nous puissions à nouveau nous réjouir de notre Torah, nous devons la respecter, ainsi que son commandement le plus sacré, à savoir le rachat des captifs », a indiqué le Forum des familles des otages et disparus dans un communiqué.
À Césarée, au lieu de la tradition qui consiste à arborer les rouleaux de la Torah dans la synagogue, les manifestants ont encerclé la résidence privée du Premier ministre, en agitant des drapeaux israéliens et en brandissant des torches et des photos d’otages détenus à Gaza.
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.