Des militants anti-refonte publient une biographie critique sur netanyahu.org
Le site comprend la description des scandales qui ont touché le Premier ministre ; pour les activistes, le site sert à lutter contre "la fausse propagande" du Premier ministre

Un groupe d’opposants au plan de refonte du système judiciaire israélien, avancé par le gouvernement, a acquis le domaine netanyahu.org sur internet pour critiquer le gouvernement et son Premier ministre, une initiative de trolling en ligne entreprise pour coïncider avec le moment où le Premier ministre est en visite aux États-Unis.
Les protestataires qui dénoncent le plan de refonte radicale du système judiciaire en Israël, qui menace de bouleverser ce dernier, traquent Netanyahu depuis son arrivée sur le sol américain.
Ce site anglophone, qui a été lancé lundi, présente une biographie de Netanyahu qui entre dans le détail de sa carrière politique, des controverses qu’il a suscitées et des affaires juridiques qui l’ont impliqué. Il présente également une courte description – peu laudative – des ministres qui siègent dans son gouvernement.
« À la place de la fausse propagande que Netanyahu tente de vendre au monde et aux Israéliens, ce site présente des faits sur son gouvernement raciste », a noté le groupe, qui a ajouté que la page « contient des informations déterminantes sur ce gouvernement des incitations à la haine et à la violence, sur ce gouvernement du plan de refonte du système judiciaire ».
« En plus d’une biographie de l’homme, nous avons créé un mini-Wikipedia du gouvernement le plus corrompu et le plus raciste de toute l’histoire d’Israël. Pour nous, c’est un bon reflet de la réalité », ont déclaré les créateurs du site.
La biographie du Premier ministre comprend ainsi les enquêtes ouvertes à son encontre dans les années 1990 – il n’avait pas été mis en examen dans le cadre de certaines – ainsi que son procès en cours pour corruption. Netanyahu n’a cessé, pour sa part, de clamer son innocence.

Il détaille également le « style de vie extravagant payé de la poche des contribuables » de Netanyahu et de son épouse, Sara, et les « controverses multiples » qui ont impliqué leur fils, Yaïr.
Un grand nombre des biographies des ministres sont accompagnées d’information sur des fréquentations ou sur des comportements peu flatteurs au fil des années.
Pour le ministre de la Justice Yariv Levin (Likud), l’un des deux principaux architectes du plan de refonte, le site évoque ainsi « un scandale » lorsque l’homme « s’est rendu à une fête de Pourim en compagnie de Raffi Chaim-Kedoshim, criminel condamné impliqué dans des faits d’enlèvements, d’extorsion, avec des incarcérations antérieures ».

La section consacrée au ministre des Finances Bezalel Smotrich (HaTzionout HaDatit) évoque ses activités extrémistes, notamment son placement en détention, en 2005, alors qu’il était soupçonné d’avoir été impliqué dans un complot qui visait à faire exploser des voitures sur l’autoroute Ayalon en signe de mécontentement contre le désengagement à Gaza. Il avait été libéré et aucune mise en examen n’avait été prononcée à son encontre à cette occasion.
« En 2006, il a aidé à organiser la ‘Beast Parade’ dans le cadre d’un mouvement de protestation contre la Gay Pride de Jérusalem. Après le saccage commis à Huwara, le 16 février 2023, Smotrich avait indiqué qu’il pensait que ‘la ville de Huwara devait être anéantie. Je pense que c’est l’État d’Israël qui doit le faire et non des citoyens lambdas, Dieu nous en préserve’, » note le site. Smotrich avait ensuite pris ses distances avec ces propos.
Toutes les descriptions ne sont pas négatives et certains ministres, comme Nir Barkat, sont simplement désignés par leur fonction. Le ministre de l’Intérieur et de la Santé, Moshe Arbel, est salué pour avoir su régler un problème survenu dans l’accumulation des demandes de passeport, un « résultat notable, » dit le site.