Des milliers de bénévoles mobilisés pour nettoyer les plages d’Israël
Les organisateurs ont estimé qu'entre trois et cinq tonnes d'ordures seraient ramassées par des bénévoles sur la côte méditerranéenne d'Israël et en mer de Galilée
Parce qu’il est « impossible de plonger la main dans le sable sans tomber sur un mégot », une vingtaine d’associations israéliennes ont voulu « battre le record du monde » de nettoyage de plages en une seule journée vendredi, distribuant des sacs plastiques à des milliers de volontaires.
Des milliers de personnes équipées de sacs poubelles et de gants jetables se sont ainsi mobilisées, dans l’espoir non seulement de nettoyer les côtes, mais aussi d’attirer l’attention des décideurs politiques sur la nécessité de mieux protéger la vie marine.
Du nord jusqu’au sud d’Israël, en passant par le lac de Tibériade à l’est, 100 tentes ont été installées près des plages, où des volontaires ont mis à disposition de grands sacs barrés de l’inscription « Ne jetez pas vos déchets ! ».
« Israël est un petit pays, 70 % de ses habitants vivent à 10 km de la mer, elle fait partie de notre culture », a affirmé Ephy Shapiro, trentenaire de Tel Aviv et membre de la Société de la protection de la nature. « Contre la pollution, l’action collective est toujours plus puissante. »
Les organisateurs espéraient que plus de 20 000 personnes prendraient part à l’évènement, soit plus que le record actuel de 16 000 personnes mobilisées en une journée aux Etats-Unis, a expliqué à l’AFP Michaël Raphael, responsable de l’initiative.
« Record ou pas, l’objectif est avant tout de sensibiliser le public, que les gens sur la plage s’interrogent et s’engagent », a indiqué M. Shapiro à l’AFP, écœuré par le nombre de mégots sur la plage de Tel Aviv.
Tous les deux protégés d’une casquette en une matinée ensoleillée, Yaniv Sharabi et sa fillette ont sillonné la plage bordée de palmiers à la recherche de tout ce qui ne devrait pas s’y trouver : bouteilles, sacs, bouchons, mais aussi masques sanitaires jetables…
Les organisateurs ont estimé qu’entre trois et cinq tonnes d’ordures seraient ramassées par des bénévoles sur la côte méditerranéenne d’Israël et en mer de Galilée tout au long de la journée.
Les volontaires n’étaient pas seulement sur la plage. Certains étaient sur des bateaux et des équipes de plongeurs ont également contribué à l’effort.
Chaque année, quelque huit millions de tonnes de plastique sont jetées à la mer dans le monde entier.
Près des trois quarts des déchets trouvés dans les eaux israéliennes de la Méditerranée et de la mer Rouge sont constitués de fragments de sacs et de conteneurs en plastique, selon le rapport national de surveillance des déchets marins pour 2019, publié le 14 octobre.
La situation devrait s’aggraver en 2020, en raison de la présence de masques et de gants jetables, conséquence directe de la pandémie.
La Société pour la protection de la nature en Israël (SPNI), l’Autorité israélienne pour la nature et les parcs, le ministère de la Protection de l’environnement ainsi que les groupes Life and Environment, Green Course, Zalul, EcoOcean, le mouvement des scouts, des représentants de l’Union européenne, des équipes de plusieurs ambassades, des groupes de plongeurs et des autorités locales ont participé au nettoyage de vendredi.
Un porte-parole du SPNI a déclaré que la campagne visait à influencer les décideurs afin qu’ils établissent davantage de réserves marines, interdisent le plastique à usage unique sur les plages et renforcent l’application de la législation et la lutte contre ceux qui laissent des déchets.
En juin 2019, l’organisation environnementale WWF a publié un rapport classant les côtes israéliennes comme les troisièmes plus polluées par les déchets plastiques en Méditerranée, derrière la Turquie et la côte de Barcelone (Espagne).